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UnEpic

Le

par

Sorti sur l’eShop Wii U en début d’année, UnEpic propose un gameplay à la Castlevania (façon 2D/RPG), pour un résultat plus que surprenant. Développé au départ par une seule personne, ce titre qui ne paye pas de mine au premier abord s’avère pourtant extrêmement riche.

Une histoire originale

UnEpic propose un script qui a le mérite de sortir de l’ordinaire. Le jeu débute par une partie de Donjons & Dragons autour d’une table entre quatre amis. L’un d’eux (le héros… ou plutôt, l’anti-héros) se rend aux toilettes pour une envie pressante. Une fois à l’intérieur des cabinets, la lumière s’éteint, et alors qu’il allume son briquet, il s’aperçoit qu’il est désormais à l’intérieur d’un château.

Très vite, il tombe nez à nez avec une « ombre », le serviteur d’Harkanon (maitre des lieux), qui tente de prendre possession de son corps. Finalement, cette tentative de contrôle échoue et l’ombre se retrouve coincée à l’intérieur du bonhomme. Débute alors l’aventure d’un duo dont les rapports évolueront, et ce dans la constante bonne humeur, le jeu étant régulièrement entrecoupé de discussions entre les deux protagonistes.

L’unique zone de sauvegarde manuelle du jeu

Un humour omniprésent

L’écran des portails de téléportation

C’est une des grandes forces du jeu : tout est prétexte à essayer de nous faire rire, et ici on est loin de l’humour très politiquement correct des autres jeux. Les références au cinéma ou tout simplement au monde d’aujourd’hui sont très nombreuses, et on se prend à réellement s’identifier au héros du jeu, tant son comportement et ses répliques sont calqués sur la réalité, et non pas sur ce que dirait un héros de jeux vidéo en temps normal.

Même les très nombreux PNJ nous sont rendus sympathiques de par leur design, mais surtout de par leurs discussions avec notre personnage. La relation avec l’ombre ayant pris possession de notre corps est également très bien travaillée, et les discussions entre nos deux compères sont toujours un plaisir.

Un contenu très riche

Pour ceux ayant déjà joué à des Castlevania de type Symphony of the Night, vous pourrez rapidement vous faire une idée du gameplay du jeu.
UnEpic est un action-RPG en 2D où vous devrez découvrir l’intégralité d’un château zone par zone, ces zones n’étant accessibles qu’après l’obtention de clés, elles-mêmes détenues par des boss.

Chaque salle sera éteinte la première fois que vous y rentrerez : vous devrez alors allumer chaque torche sur votre passage. Lorsque toutes sont allumées dans une pièce, le bloc qui y correspond apparaîtra alors coloré sur votre map. Dans chaque zone, vous rencontrerez bon nombre de PNJ, qui vous donneront la plupart du temps des quêtes à accomplir (avec parfois un choix à faire).

Vous rencontrerez également dans chaque partie du château des esprits emprisonnés auxquels il faudra rapporter bon nombre d’ingrédients et d’objets afin qu’ils vous délivrent leur pouvoir. Vous pourrez ainsi lire de plus en plus de formules magiques différentes et augmenter ces aptitudes grâces aux 5 points vous étant attribués à chaque montée de niveau. À noter que le maximum de chaque aptitude est bloqué à votre niveau actuel : il est donc par exemple impossible de monter sa magie de feu au niveau 10 si notre personnage n’est que niveau 9.


Une particularité du jeu est que l’écran ne comporte pas une seule salle comme dans un Castlevania 2D classique, mais au contraire plusieurs petites salles reliées entre elles, comme vous pourrez le voir sur les screens présents dans l’article. À cause de cela, il sera d’ailleurs préférable de jouer intégralement sur la mablette, au risque de s’user les yeux pour bien distinguer notre personnage sur l’écran de la TV. Un zoom (x2 sur la mablette, x1.5 sur la TV), peu pratique pour jouer en continu (car perte de la vue d’ensemble de chaque pièce), vous sera surtout utile pour détecter les pièges dans certaines salles (impossibles à voir avec la vue large).

Le jeu propose une montée en niveaux (assez lente d’ailleurs) comme dans n’importe quel RPG, ainsi que des vendeurs d’armes, de magie et de recettes. Les salles cachées (derrière des murs à détruire) sont également de la partie, ainsi que les familiers, dont vous ferez l’acquisition tout au long de l’aventure.

Qui dit château dit également téléporteurs, pour éviter de marcher pendant des heures entre chaque zone. Le château a en son centre une zone de sauvegarde fixe, à côté de laquelle vous trouverez la porte menant à toutes les autres. Il sera également possible de se téléporter rapidement à divers points importants de la map, comme par exemple chez un des marchands ou encore dans la cuisine du château, grâce à certains objets. Enfin, le jeu possède (selon le niveau de difficulté) un système de sauvegarde automatique, même si on ne peut pas savoir à quel moment la sauvegarde a été faite).


Le jeu est rétro de par son aspect graphique et le genre qu’il exploite, mais il est moderne dans les moyens qu’il nous donne pour nous en sortir. Malgré son air hardcore, UnEpic reste accessible grâce à un mode de difficulté « facile » disponible et grâce à différents sorts pouvant nous faciliter la vie (par exemple, pouvoir retourner immédiatement vers la personne nous ayant donné une quête, ou encore signaler sur la map chaque objet nécessaire à la résolution de celle-ci). Les boss (qui représentent en général un gros challenge dans les Castlevania 2D) sont ici très prenables, même dans le mode de jeu « normal ».

Attention toutefois, il ne s’agit pas pour autant d’un jeu simple, et les morsures de sangsues et de chauves-souris vous obligeant à virer ces bestioles de votre inventaire ne sont qu’une partie des nombreux pièges et difficultés dissimulés dans le château.

Côté durée de vie, c’est très honorable, et il devrait vous falloir une vingtaine d’heure pour en venir à bout la première fois (22h sur ma première partie en facile, et 15h ensuite sur celle en normal). Le jeu propose d’ailleurs trois fins différentes (je n’en ai vu que deux pour l’instant et elles étaient chacune très sympas). Des défis dans des zones cachées du château sont également disponibles, mais je ne pense pas qu’ils intéresseront un grand nombre de joueurs. Les trouver est déjà très difficile, et les terminer demandera pour la plupart un gros effort, pour une récompense vraiment faible (une monnaie spéciale utilisable chez un des marchands).

Quelques regrets

Affichage de la map du château

Les graphismes du jeu ne feront peut-être pas l’unanimité. De mon côté, après une découverte un peu surprenante je m’y suis finalement habitué, et je leur ai même trouvé pas mal de charme. Mais objectivement, ça reste très très minimaliste, et on peut également regretter que certains décors soient un peu trop répétés (vous passerez beaucoup de temps dans les décors « de base » du château).

Côté musiques, le jeu offre largement ce qu’il faut pour accompagner le joueur, et l’ambiance est parfaitement retranscrite. Ne vous attendez par contre pas à avoir la même BO qu’un Castlevania : à l’exception d’une ou deux musiques, celles de UnEpic restent assez sages.

Enfin, dernier petit regret à noter : les sauts du personnage demandent un peu d’entrainement. Étant donné que notre héros a un balai dans le fondement lorsqu’il s’agit de sauter, les phases de plate-forme ne sont pas toujours aussi évidentes qu’on le voudrait.

Un jeu VRAIMENT indé…

La traduction retranscrit parfaitement l’humour du jeu et toutes les références, donc pour le fond, il n’y a pas de souci. Par contre, sur la forme, c’est une horreur. Les textes sont remplis de fautes d’orthographe et de coquilles, au point où je me demande même si les personnes en charge de la traduction se sont relus ne serait-ce qu’une seule fois avant de proposer les textes. Mais bon passons, l’essentiel est là : nous avons un jeu traduit en français, et il est possible de parfaitement profiter de l’histoire. Par contre, ce qui va suivre est vraiment beaucoup moins reluisant…

Vous souhaitez utiliser une hache niveau 10 sans jamais avoir monté cette aptitude dans votre fiche de personnage ? Pas de problème, vous pourrez vous en équiper sans aucun souci, et l’utiliser aussi longtemps que vous voudrez.
Quand j’ai vu ça, ça m’a quand même fait une petite douche froide… C’est tout de même les fondements du jeu de rôle qui partent d’un coup en éclat.

Pour ne pas me gâcher le plaisir, je me suis donc forcé à ignorer ces passe-droits, mais tout de même, ça ne fait pas très lisse… À noter que ça ne me l’a pas fait sur toutes les armes, et j’ai eu l’impression que le bug était répandu sur davantage d’armes lors de ma seconde partie (ou alors peut-être y faisais-je plus attention ?).

Sans zoom
Avec zoom x2 (sur mablette)

Un des esprits enfermés dans le château

Second gros souci de finition (peut-être le plus gênant) : après l’utilisation d’une magie de guérison, il m’est arrivé à de très nombreuses reprises que le son de déclenchement du sort reste et tourne en boucle par-dessus les autres musiques, obligeant à quitter le jeu et à y revenir pour retrouver un son clean…

Ce bug avait tendance à se déclencher lorsque je jouais depuis un certain temps, mais aussi quelques fois très tôt dans la partie. Est-ce un certain nombre d’utilisation du sort qui déclenche ce gros plantage ou bien une durée de jeu ? Je n’en sais strictement rien… Peut-être également n’ai-je tout simplement pas de bol ?! (il semblerait que je sois le seul à me plaindre de ces soucis sur le net… je n’ai trouvé aucune trace de mécontentement, que ce soit pour les armes ou pour le plantage du son avec le sort de guérison).

En bref…

J’aime :

  • Un humour efficace et très présent
  • Une histoire originale et des PNJ attachants
  • Un contenu très riche
  • Une bonne durée de vie
  • Les trois fins différentes
  • Une difficulté bien dosée
  • Une très bonne utilisation de la mablette

J’aime pas :

  • Une traduction bourrée de fautes et de coquilles
  • Bugs gênants avec les armes et le sort de guérison
  • Musiques et décors un peu trop sages
  • Sauts peu pratiques
  • Jouabilité difficile sur la TV

UnEpic est un jeu qui peut sembler très classique, mais l’humour distillé tout au long de l’aventure permet au jeu d’avoir une vraie personnalité. Ici, pas de Dracula, mais un héros et des PNJ très attachants et vraiment drôles. Le jeu ne se contente toutefois pas d’être une bonne blague, et c’est avant tout un excellent MetroidVania, au contenu qui n’a rien à envier à celui des plus grosses productions. Certains bugs auront parfois réussi à me gâcher un peu le plaisir, mais pour 10 euros, ce jeu mérite vraiment toute votre attention, car à moins d’être totalement hermétiques au genre, vous ne devriez vraiment pas être déçus de l’aventure.

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