Après le succès de l’épisode N64, Nintendo prend conscience que Mario Kart devient une valeur forte de son catalogue. C’est ainsi que le jeu de course débarque sur Game Boy Advance quelques mois seulement après sa sortie en 2001. Entre hier et aujourd’hui, quelle trace ce premier épisode portable laisse-t-il dans la saga ?
Mario Kart Super Mode 7
Comme nous avons pu le voir un peu trop durant la vie de la Game Boy Advance, celle-ci se voulait très proche de sa grande sœur Super Nintendo. Sa ludothèque est d’ailleurs pleine de remakes, avec l’ensemble des Super Mario, A Link to the Past et Donkey Kong pour ne citer qu’eux. Tout naturellement, ce Mario Kart choisit de ré-utiliser la prouesse technique qui avait fait les beaux jours de la 16-bits : le mode 7 ! Grâce à cette technologie, la console se sert de zooms et de rotations sur des textures 2D pour simuler une perspective 3D, ce qui était à l’époque bluffant. F-Zero premier du nom fut l’ambassadeur de cette technologie, qui aura également permis de voir naitre Super Mario Kart.
Lors de l’annonce de la GBA, Mario Kart Super Circuit est présenté en grande pompe et il est vrai que passer d’une Game Boy 8-bits à un tel rendu sur Advance en a fait saliver plus d’un.
Le jeu est très joli, bien plus que sur Super Nintendo, tout en disposant d’une bonne impression de vitesse et des couleurs chatoyantes, pour peu que l’on y joue sur un écran autre que celui de la GBA. Malgré des thèmes de circuits qui reviennent souvent comme ceux de Bowser, d’autres proposent des univers bien différents comme le ciel, la plage ou du fromage (!) et avec des effets de pluie ou de neige très réussis.
L’épisode GBA emprunte aussi quelques nouveautés à l’épisode N64, comme les sprites des différents conducteurs, son ambiance et, bien sûr, les voix des personnages.
Cependant, entre la SNES et la GBA, il y a eu Mario Kart 64 et, forcément, même si le jeu était bon techniquement, en termes de gameplay c’est un retour en arrière. Les karts sont de véritables savonnettes quand bien même l’animation est assez rigide. De plus, les perspectives 2D ont un désavantage conséquent par rapport aux circuits tout en 3D : la distance d’affichage. Celle-ci n’est en effet pas très importante et le terrain se dessine constamment sous vos yeux.
Au-delà de ça, pour quiconque ayant fait ses premières armes sur SNES, les sensations de jeu n’ont pas changé, il suffit de reprendre la main avec les dérapages ! Ajoutez à cela le fait que l’équilibrage conduite/hasard était bien plus en faveur du premier à l’époque. Le nombre de cubes objet est bien moins important et c’est rarement l’orgie de carapaces durant la course.
Malgré son format, Mario Kart Super Circuit reste à ce jour l’épisode le plus riche de la saga ! Malgré une absence de mode online (quoique, nous y reviendrons), il dispose d’un nombre très important de circuits, pas moins de 40 ! À l’heure où les Mario Kart actuels n’en proposent que 32, cela fait quand même deux coupes de plus !
Tous ces circuits ne sont pas inédits ! MKSC sera d’ailleurs le premier à proposer des circuits rétro car l’ensemble des courses de la SNES sont disponibles ! Étant donné la similarité des deux jeux en termes de technologie et de sensations, l’ajout est on ne peux plus louable ! Vingt circuits, ce n’est quand même pas rien !
Le mode multijoueurs est heureusement présent. Nintendo considérant plus sa série comme un party-game convivial que comme un vrai jeu de course, il est obligatoire d’en profiter entre amis ! Jouable à quatre avec le désormais lointain cable link, vous pouvez également y jouer avec seulement une cartouche, mais les possibilités seront néanmoins bien moindres avec seulement un personnage et quatre circuits. Avec chacun sa cartouche, c’est évidemment plus intéressant car l’ensemble du jeu, incluant le mode bataille, sera accessible.
Les adeptes de scoring pourront compter sur le contre-la-montre pour s’exercer ou exceller.
Lors de sa sortie, Mario Kart Super Circuit était LE jeu a posséder sur sa GBA et malgré cela, il sera l’épisode le moins vendu de la série, avec « seulement » 5 millions et demi de cartouches pour 75 millions de GBA. L’épisode SNES tapait à 3 millions au dessus et l’épisode Wii est carrément dans la stratosphère avec ses 34 millions.
L’héritage
Mario Kart Super Circuit est aujourd’hui le moins aimé de sa série pour deux raisons principales qui sont toutes les deux liées à son prestigieux prédécesseur.
La première est pour les joueurs ayant connu l’épisode SNES en son temps. L’opus GBA en est bien trop proche et n’apporte rien de nouveau à part une trop légère amélioration graphique. De plus, après Mario Kart 64 sorti quatre ans plus tôt, c’est une régression en tout points.
La deuxième raison, c’est encore une fois sa trop grande proximité avec l’épisode SNES. Pour les joueurs ayant connus Mario Kart avec la DS et la Wii, les opus 16-bits sont beaucoup trop old-school. Les dérapages sont complètement différents de ceux des versions récentes, tout comme la maniabilité et l’aspect un peu trop plan-plan des courses dû à la 2D, sans parler bien évidemment du support, dont l’écran sans rétro-éclairage est aujourd’hui une vraie purge. Le modèle SP n’est pas beaucoup mieux.
Voilà tout le soucis de cet opus, il a trop vieilli et n’innove pas assez. Cependant, ce que peu de joueurs occidentaux savent, c’est que Mario Kart : Super Circuit fut le tout premier Mario Kart online ! À cette époque au Japon, un périphérique Game Boy Color appelé Mobile Adapter GB permettait de connecter sa console à son téléphone portable afin d’échanger des données dans tout l’archipel. Compatible avec la GBA, il permit aux joueurs d’échanger les fameux fantômes représentatifs des contre-la-montres à d’autres joueurs grâce au réseau mobile. Évidemment, il ne fut pas ajouté dans la version occidentale, qui ne permet que de le faire localement.
Passée cette anecdote rigolote, Mario Kart : Super Circuit est de loin l’épisode le moins intéressant de la saga, voire le plus mauvais, et pourtant j’en ai passé des heures sur ce jeu !
N’oublions pas cependant que mauvais signifie moyen-plus sur l’échelle de qualité d’un jeu non Nintendo. Ce Mario Kart doit être considéré comme ces nombreux jeu rétro sur lesquels il est difficile de revenir aujourd’hui. Il n’est pas injouable, loin de là, malgré une reprise en main un peu longue, mais il vaut mieux laisser les souvenirs à leur place !
J’aime :
- Mario Kart sur console portable
- 40 circuits dont tous ceux de la SNES
J’aime pas :
- Un jeu qui a trop vieilli
- Beaucoup trop semblable à l’épisode SNES
- Peu de personnages
Mario Kart : Super Circuit est l’épisode le moins intéressant de sa série. Beaucoup trop proche de l’épisode SNES, et ce quatre ans après MK64, il ne parvient pas à se hisser au niveau de ses homologues, aussi bien dans le cœur des joueurs qu’au niveau des ventes. Le jeu ayant aujourd’hui beaucoup trop vieilli, il est pénible d’y jouer plus de trois coupes. Une cartouche à ne garder que pour les souvenirs et la collection.