Les anecdotes sur le jeu vidéo ne se trouvent pas forcément où on l’imaginerait. Qui aurait cru que mes cours d’embryologie me serviraient un jour sur NDM ?
Il existe un gène appelé Hedgehog, découvert en 1995. Pour résumer et en vous épargnant les innombrables étapes supplémentaires, la portion d’ADN correspondant à un gène donné est transcrite en ARN, puis celui-ci est traduit en une séquence d’acides aminés formant la protéine.
Hedgehog, lui, code pour trois protéines humaines, homologues de celle découverte au départ chez la drosophile : Indian hedgehog homolog, Desert hedgehog homolog et… Sonic hedgehog homolog ! Les deux premières ont été nommées par rapport à des espèces de hérisson existantes. La 3e, je pense que c’est assez clair.
Pour ceux que ça intéresse, cette protéine dont le nom pourrait supposer qu’elle n’a pas grand intérêt est en fait très importante dans l’embryogenèse précoce. Elle serait notamment le signal clé dans la différenciation du tube neural (précurseur du système nerveux) et des somites (précurseurs entre autres des vertèbres et de certains muscles) et dans la mise en place de l’axe antéro-postérieur des membres.
Une mutation sur le gène Hedgehog peut être à l’origine d’une malformation du cerveau si grave que le fœtus n’arrive généralement pas à terme : l’holoproencéphalie, qui est une absence de séparation du cerveau en deux hémisphères.
A noter qu’Indian hedghehog était précédemment nommée Echidna hedgehog… en hommage à Knuckles the Echidna. Enfin, des chercheurs américains ont découvert en 2009 un inhibiteur de l’action de Sonic hedgehog. En toute logique, la molécule a été baptisée Robotnikinine.