Il faut dire ce qui est, je ne suis pas un grand fan de PlatinumGames. Il y a vraiment quelque chose dans la majorité de leurs jeux qui ne m’attire tout simplement pas. Cependant, Hideki Kamiya est une personnalité du studio que j’apprécie. Ce monsieur est derrière Resident Evil 2 (mon épisode favori !), Okami qui me fait de l’œil depuis des années, et c’est surtout le directeur de Viewtiful Joe, l’un des jeux les plus originaux de notre chère GameCube ! Alors vous imaginez bien que lorsque Kamiya se retrouve directeur d’une toute nouvelle licence qui rend carrément hommage à notre star de cinéma préférée… je ne peux que lui laisser une chance. Alors enfile ton masque, invite cent de tes potes et viens lire notre wonderful test !
Histoire
Vous êtes l’équipe Wonderful 100, une escouade composée de cent super héros issus des quatre coins du monde. Leur but? Repousser la menace extra-terrestre « GEATHJERK » qui vient d’envahir une nouvelle fois la Terre. Dans leur mission, ils peuvent compter sur Alice et le commandant Larry Nelson, de l’organisation Centinels, et leur vaisseau, le Virgin Victory. Et comme le dit le vieil adage, l’union fait la force ! Les Wonderful 100 combattent en s’unissant en « unimorphisation », c’est-à-dire qu’à plusieurs, ils créent des attaques spectaculaires.
Les Wonderful 100 sont composés de plusieurs membres majeurs :
– Will Wedgewood, dit Wonder Red : Originaire des États-Unis. Professeur à l’école de Blossom-City, c’est la dernière recrue des Wonderful 100, mais malgré le fait qu’il soit le « noob » de l’équipe, il ne faut pas le sous-estimer : ses résultats à l’examen étaient exemplaires. Il utilise une unimorphisation en forme de poing.
– Eliot Hooker, dit Wonder Blue : Originaire des États-Unis. Véritable tête brûlée, il ne se sépare jamais de sa tendre lame valiantium. Il fait malheureusement mieux équipe avec son arme qu’avec le reste de l’équipe. Il utilise une unimorphisation en forme d’épée.
– Jean-Sébastien Renault, dit Wonder Green : Originaire de France. Le véritable gourmand de la bande, une certaine amitié le lie à Wonder Blue, mais ils ne ratent pas la moindre occasion de se chambrer gentiment s’ils le peuvent. Il utilise une unimorphisation revolver.
– Mariana Kretzulesco, dite Wonder Pink : Originaire de Transylvanie. La wonderful la plus fashion de l’équipe, dotée d’un tempérament bien trempé, est surnommée la reine de la rage. Elle utilise une unimorphisation en forme de fouet.
– Ivan Istochnikov, dit Wonder Yellow : Originaire de Russie. Il s’agit d’un membre plein de gentillesse, on pourrait même dire qu’il est très timide. Il ne trouve jamais ses mots, et ça le met limite mal à l’aise lorsque les autres lui proposent de lancer un réplique ! Cependant, derrière ce personnage très calme se cache un véritable monstre de puissance ! Il utilise une unimorphisation en forme de marteau.
– Byakkoin Momoe, dit Wonder White : Originaire du Japon. Très zen, il a toujours un haïku ou une pensée philosophie à partager, ce qui a tendance à pas mal énerver Wonder Pink. Il utilise une unimorphisation en forme de griffes.
Pourquoi en dire plus ? Je vous laisse la surprise du reste. Le jeu a une histoire très prenante, les personnages ont pleins de choses à dire avec beaucoup d’humour. De plus, vu que les personnages principaux sont tous d’une nationalité différente, les petits clichés sympatoches fusent. Alors il n’est pas rare de lire des surnoms du genre « camaradski », « croissant », « bastille », etc. Alors, certes, ce n’est pas forcément original, mais avec le ton définitivement léger du titre, moi je trouve que ça marche très bien. Si certains d’entre vous ont pu essayer Kid Icarus Uprising, vous ne serez pas dépaysés ! The Wonderful 101 baigne dans une ambiance très similaire et pleine d’humour. C’est un véritable petit coup de cœur pour moi. Je ne vais pas vous gâcher la fin, mais le dernier quart du jeu est tout simplement énorme. Cette dernière partie est bourrée d’événements inattendus, de retournements de situations, et de conneries ! Pour faire simple, la séquence finale de jeu est sûrement l’un des passages les plus drôles qu’il m’ait été donné de faire dans un jeu vidéo ! Je ne pouvais pas m’empêcher de rigoler comme un débile devant tout ce qui se passait. Bref, souvent, l’histoire de ce genre de jeux à tendance à décevoir, mais dans The Wonderful 101, c’est loin d’être le cas.
Gameplay
Par où commencer ? C’est ça la question, car la première demi-heure de jeu est un véritable foutoir. On ne comprend pas ce que l’on fait, les menus sont remplis de trucs obscurs… Bon, je me lance ! Vous contrôlez un super héros qui est suivi par un certain nombre d’autres personnages dans une ville vue de haut. Il faut savoir que l’un des premiers objectifs de la partie est d’agrandir votre escouade car plus votre nombre est élevé, plus vous êtes puissant. Chez les Wonderful 100, l’union fait la force. Afin de créer des attaques fortes, il faut le plus de personnages possibles à disposition. C’est ici que le gameplay si particulier de TW101 entre en jeu : les pouvoirs du jeu apparaissent si vous réunissez des personnages en une forme particulière comme un poing ou une épée. Comment tout ça fonctionne ? Je m’explique.
Vous avez deux possibilités pour utiliser ces unimorphisation. Il faut soit tracer des formes particulière (chacune liée à une arme différente) sur le Gamepad, soit réaliser ces formes avec un mouvement du stick R. Ça s’appelle la Unite Ligne. Pour créer la Unite Hand, par exemple, il faut tracer un cercle. Vous verrez alors à l’écran que les personnages se mettront à former une ligne pour suivre le tracé que vous avez dessiné sur le Gamepad ou avec le stick R. Ceux-ci se transformeront en un poing que Wonder Red pourra utiliser. Si vous voulez réaliser la Unite Sword, il faut tracer un ligne droite. Mais il faut savoir que plus la forme est grande, plus vous serez puissant. En conclusion, si vous tracez un grand cercle, plus de personnages seront utilisés et le poing sera bien plus grand !
Étant donné que vous ne commencez pas le jeu avec beaucoup de personnages (vingt), il vous faut en recruter plus ! Vous pouvez avoir jusqu’à cent personnages avec vous (il y a cependant parfois des exceptions). Dans les niveaux, vous avez la possibilité de récupérer les citoyens présents sur votre chemin. Si vous tracez un cercle autour d’eux avec votre Unite Ligne, vous pourrez alors les convertir temporairement à votre cause. Ces « Wonder Anonymes » feront alors la suite de la mission avec vous, mais à la prochaine mission ils ne seront plus là. MAIS ! Il y a une exception. Parfois, dans les niveaux, vous pouvez tomber sur des Wonderful qui n’ont pas encore rejoint l’escouade. Par exemple, si vous tombez sur Wonder Peintre (l’un des premiers que vous trouverez), il rejoindra pour de bon votre groupe. N’hésitez pas à chercher dans chaque mission les agents Wonderful officiels qui y sont cachés, car cela permettra d’agrandir votre groupe de départ ! Vous serez alors directement plus nombreux dès le début des missions, sans oublier que les autres Wonder majeurs (Green, Pink, …) vous rejoindront d’office à un moment de l’aventure, grossissant votre groupe également.
Plus vous utilisez vos personnages, plus ils débloqueront des attaques particulières, comme une attaque « dash », une attaque « lanceur » qui permet de commencer un combo aérien, et j’en passe, donnant un peu plus de saveur et de richesse au gameplay. Il est même également possible de réaliser plusieurs unimorphisations en même temps. Pendant que vous bourrinez un ennemi à l’aide de la Unite Sword, vous pouvez tracer un cercle et ensuite appuyer sur X. Les autres personnages qui ne sont pas encore utilisés réaliseront alors une unimorphisation Poing pour vous venir en aide. Vous pouvez en réaliser jusqu’à cinq en même temps ! Tant que vous avez des personnages disponibles, tout est possible !
À partir de là, d’autres particularités du gameplay entrent en jeu. Vous pouvez courir, ce qui a pour effet de regrouper l’escouade en une forme plus compacte, ce qui est très utile pour éviter certaines attaques, ou tout autre piège. Il est important d’éviter le plus d’attaques possible, car si vous êtes touché, votre groupe explosera et vous vous en retrouverez affaibli, car temporairement en sous-nombre. Il vous faut alors récupérer vos compagnons si vous voulez les réutiliser. Ils finiront par se relever tous seuls si vous n’allez pas les chercher, mais il vaut mieux pas attendre afin de retourner butter du GEATHJERK en vitesse.
Entre les missions, vous avez également la possibilité de faire un peu de shopping. Dans l’intervalle entre les niveaux, vous pouvez visiter le Wonderful Mart (ouaip, tout commence par Wonderful dans ce jeu), un magasin où vous pouvez acheter diverses choses ! Il est possible d’acheter des objets de soins ou des actions supplémentaires qui serviront à esquiver ou à vous défendre, mais également des « modules » à équiper afin de customiser vos aptitudes. Il vous sera alors possible de réaliser des Unite Ligne plus rapidement, ou de faire en sorte que le temps se ralentisse avant de recevoir un coup fatal, etc. Une bonne occasion de dépenser sa thune !
En plus de tout ce que je vous ai déjà dit, le jeu est bourré de séquences de gameplay totalement uniques. Il y a plein de clins d’œil à d’autres jeux vidéo cultes (et surtout des titres Nintendo). Il est alors possible de tomber sur des événements qui rappellent Space Harrier, Punch-Out !!, Starfox, et j’en passe… Jusqu’ici, j’ai parlé des bonnes choses que TW101 avait à vous proposer, mais il existe une partie du gameplay qui est incroyablement pourrie : les phases dans le Gamepad. Vous les détesterez. Par moments, il est possible de rentrer dans certains bâtiments du décor, ce qui a pour résultat de faire passer les personnages dans le Gamepad pour réaliser une action dans ce bâtiment. Au fond, l’idée est bonne, mais c’est très mal fait. La caméra devient totalement folle, on voit rien du tout, tout est trop rapproché. C’est ultra merdique, et vous soupirerez à chaque fois que vous aurez à le faire. Par chance, il n’y a que très peu de séquences Gamepad dans l’aventure. Ouf !
Avant de passer à la prochaine partie, il est temps de parler un petit peu du système de score du jeu. Il ne parait pas comme ça au premier abord, mais il est incroyablement exigeant… Le jeu est vraiment très dur, il vous bottera le cul bien plus d’une fois, ça c’est certain. Et pourtant, ce n’est que le mode normal. Chaque niveau est découpé en petites missions consistant en général à dézinguer un groupe de pauvres GEATHJERK. Vous serez cotés sur la vitesse, les combos et les dégâts reçus. En fonction de votre résultat, vous recevrez une médaille de plastique, de bronze, d’argent, d’or, de platine ou de pur platine. La somme de toutes vos médailles sera la note finale de votre niveau. Autant le dire tout de suite, vous n’aurez pas tout de suite une médaille d’or. Sachant que si vous mourrez ou que vous utilisez certains objets, votre score final sera pénalisé. Vraiment un jeu pour les hardcore gamers, si vous voulez mon avis ! Et de un pour la Wii U !
Graphismes
Même si le jeu est beau et coloré, ce n’est peut-être pas encore la claque graphique que la Wii U attend toujours. Le jeu a quand même le mérite d’être tout de même très joli à regarder. The Wonderful 101 propose une large gamme de personnages modélisés : il y a déjà cent personnages différents dans votre équipe, pleins de GEATHJERK plus dégueux les un que les autres… Alors oui, quand on voit la dégaine des cent Wonderful mineurs de plus près, c’est vrai qu’ils ne sont pas très folichons en termes de détails, mais n’oublions pas que le jeu est surtout fait pour être vu d’une certaine distance, alors pourquoi modéliser Wonder Kung Fu en Ultra HD s’il ne sera jamais vu de particulièrement près ?
Visuellement le jeu a tout de même sa véritable patte graphique. Du côté originalité, lorsque les personnages parlent, leur bouche n’est pas modélisée. Ils parlent à « l’ancienne » avec différentes textures de bouche qui se succèdent l’une après l’autre. C’est curieux au départ, mais ça a son charme, ça colle bien à l’ambiance.
Le dynamisme si caractéristique des « curayzeeh games » de PlatinumGames est bien entendu présent, avec des cinématiques et des QTE qui feraient pâlir votre dernier Bof of War. La fin, quant à elle, ferait pâlir l’anime Gurren Lagann de par ses événements totalement démesurés et exagérés.
Durée de vie
Je tiens à le dire tout de suite, le jeu n’est pas court. Il y a eu pas mal de rumeurs avant sa sortie indiquant que le jeu était vraiment court… Eh bien pas du tout, il m’a fallu environ entre 11 et 12 heures pour le finir, ce qui est, il faut l’avouer, une bonne moyenne pour un jeu, de nos jours. Cependant, le jeu ne s’arrête pas là, il est incroyablement vaste, au point que ça en soit presque dingue ! Il y a foutrement beaucoup de choses à découvrir, chaque niveau cache son lot de secrets. Déjà, il y a tous les agents Wonderful à débloquer. En plus de ça, il y a des dossiers secrets GEATHJERK et Wonderful à découvrir qui sont ensuite consultables dans le menu Start. Il y a aussi pas loin de 120 Wonder Figurines à débusquer, des jetons platinum, et même des quarts de cœur ! Eh ouaip ! Des quarts de cœur, qui augmentent votre vie comme dans Zelda. Mais alors, ils sont carrément moins faciles à trouver dans TW101. Les niveaux sont donc remplis de passages secrets, de missions secrètes, et parfois même de trucs pratiquement impossibles à trouver. Heureusement qu’il est possible d’obtenir un radar à secrets au bout d’un moment.
The Wonderful 101 propose même son propre système de « succès ». Il y a tout un tas de challenges à réaliser, symbolisés par des capsules de bouteille. Et il y en a encore une fois un paquet à faire. Vous pouvez même débloquer certains personnages secrets si vous réalisez un ensemble de certains de ces challenges.
Ça, plus essayer d’obtenir toutes les médailles platinum, plus le New Game +, plus ça à récupérer, plus ça à débloquer, plus ce truc-là… On arrive vite à une durée de vie carrément bien longue ! Un jeu aussi plaisant, ça donne envie de faire tout ce qu’il a à nous proposer. Une durée de vie top, pour un jeu top.
Musique et sons
Coté doublage, c’est une pure petite merveille. Tout comme dans Kid Icarus Uprising, un grand soin a été apporté pour doubler les personnages. Et ils n’ont pas été chercher des inconnus, les héros principaux sont les voix des derniers Marvel ou DC. Certains doubleurs sont connus pour être Captain America, Flash, etc. Wonder Pink est doublée par Tara Strong, grosse pointure dans le doublage de dessins animés depuis près de 20 ans. Pour ceux qui connaissent Teen Titans, elle double Raven, ou encore Barbara Gordon / Batgirl dans différentes séries Batman.
Pour ce qui est de la musique, le jeu met directement dans l’ambiance avec des musiques ridiculement épiques, pleines de puissance. Les Wonderful 101 ont même droit à un thème chanté avec passion qui est tout simplement génial. C’est vraiment pas le genre de jeu qui va vous fatiguer l’oreille. Ça risque de ne pas plaire à tout le monde cependant… Y a des gens, ils préfèrent le rock Sega !
En bref…
Histoire : 16/20
Rien d’incroyablement nouveau mais c’est drôle, plein de charme, bourré de retournements de situation… Bon boulot !
Gameplay :18/20
Bourrin, original, varié, véritablement amusant. Un beat ’em all pas comme les autres !
Durée de vie : 18/20
Long, une rejouabilité bien présente et un véritable régal pour les complétistes.
Graphisme : 15/20
C’est pas foufou, mais loin d’être dégueulasse !
Musique et sons : 16/20
Une ambiance héroïque qui ne vous laissera pas indifférent. Ajoutez à ça un doublage de qualité par une belle brochette de professionnels habitués aux séries de super héros… C’est top !
Note finale : 18/20
Un jeu frais et une nouvelle licence comme on en voudrait plus souvent chez Nintendo. The Wonderful 101 est probablement parti pour devenir un titre culte que beaucoup de joueurs n’oublieront pas. Il est pour moi un jeu totalement indispensable que je comparerais à Kid Icarus Uprising en termes de surprise. Amusant, prenant et plein de challenge, The Wonderful 101 est un soft comme il y en a malheureusement trop peu. Pleins de bonnes idées, on sent à chaque recoin de cet univers qu’il a été conçu par des passionnés du jeu vidéo, soucieux de nous apporter une expérience originale. On pleurniche qu’il n’y a pas de jeux Wii U avant Noël, là vous n’avez aucune excuse pour rater celui-ci. Et n’oubliez pas… L’union fait la force !