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HarmoKnight

Le

par

HarmoKnight de Game Freak est un jeu bizarre. C’est le genre de jeux que l’on ne peut que soit aimer, soit profondément détester. Et dans tous les cas, il est difficile d’y rester indifférent. En fait, il va m’être très difficile de critiquer ce jeu, et ce pour une seule raison : 15€. Car pour tous les points positifs que le jeu a, vous verrez que le prix est ZE facteur déterminant.

Une histoire classique

Commençons par le scénario : Tempo vit paisiblement sur la planète Mélodia avec son ami Tappy et s’entraîne tous les jours pour devenir un fier guerrier, jusqu’au jour où une météorite tombe du ciel et rend les animaux agressifs. Sur la route, un tremblement de terre a lieu et nos deux héros tombent dans un gouffre qui les met face-à-face avec un monstre qui avale le pauvre Tappy. Après une lutte pas du tout acharnée, Tappy est libéré et avec lui Tempo trouve un mystérieux bâton. Ils se voient dans l’obligation de l’emmener à la princesse de Symphonica, qui se fait enlever par Gargan, un diabolique Discordoïde, qui veut l’utiliser pour conquérir le monde.

Et c’est grosso modo tout ce que vous aurez en guise de scénario. Oui, ça tient sur un timbre poste, mais on s’en fout, puisque c’est le genre de jeux qui ne va pas s’embarrasser de fioritures et nous plonge direct dans son gameplay.

Ceci dit, je dois noter que l’on rencontre quelques personnages qui sont aussi développés au niveau de la personnalité qu’un pack d’huîtres, se cantonnant à un seul trait de personnalité qui ne ressortira grand maximum qu’à travers une ligne de dialogue. Heureusement que le character-design est agréable à l’œil parce que sinon ça serait un peu la dèche. Enfin je dois avouer que seuls deux personnages sortent du lot, puisque Tappy est suuuuuper adorable et que Gargan me fait penser à un méchant d’une série animée des années 90.

Bref, rien de mémorable de ce côté-là. Heureusement que le gameplay sauve la baraque !

Rhythm Hell

HarmoKnight nous offre 62 niveaux répartis en neuf mondes. Les sept premiers constituent le mode histoire, le huitième est le True-Final-World-Of-Death (j’y reviendrai) et le neuvième est le bonus avec cinq morceaux tirés de Pokémon.

Chacun des sept mondes représente un style musical différent allant de la musique toute joyeuse et guillerette au « métal » (plus ou moins) en passant par le jazz. Curieusement, chaque monde ne dispose pas du même nombre de niveaux, offrant une situation assez étrange, puisque le monde du jazz aura trois niveaux tandis que le suivant en aura neuf ! D’ailleurs, c’est complètement con, puisque le jazz étant mon style préféré, ça déséquilibre un peu le jeu.

Pour sélectionner les niveaux, vous avez deux options : passer par la carte du monde, qui est très jolie, ou bien par le seul menu du jeu. Et, chose très curieuse, le Circle Pad n’est jamais utilisé ! On est obligé d’utiliser la croix, ce qui s’avère extrêmement pénible et contre-intuitif, résultant souvent en des moments où je recommençais un niveau parce que d’instinct j’utilisais le Circle Pad pour sélectionner quitter puis appuyais aussi sec sur A… Très frustrant.

La progression dans le jeu se fait très simplement : pour pouvoir avancer sur la carte, il faut obtenir des notes royales, et pour les obtenir, il faut tout simplement finir un niveau en ayant soit un rang Bien ou Super, ce qui est très facile puisque ça se fait en ramassant un maximum de notes de musique, soit en tabassant les ennemis, soit en les récupérant en chemin. Personnellement, je n’ai eu des rangs Bof que cinq ou six fois dans les sept premiers mondes et ai réussi à les faire passer en Bien ou Super au bout de la seconde tentative.

Obtenez un rang Super à un niveau et vous aurez la possibilité de jouer à ce niveau dans une version accélérée deux fois ! Obtenez un rang Super à ce stade-là et vous obtiendrez une illustration préparatoire ou un artwork représentant un monstre.

Pour débloquer le dernier monde, il suffira juste de trouver cinq oiseaux cachés (ou du moins à peine cachés), ce qui peut prendre à peine quinze minutes.


Le cœur du jeu se situe à ce niveau, et il existe beaucoup de styles de gameplay différents pour pimenter la partie :

Nous avons le style principal, où Tempo court automatiquement et nous avons juste à nous assurer qu’il saute bien en attrapant un maximum de notes et en évitant les obstacles. Puis par la suite, il aura quelques alliés qui viendront en milieu de partie, et le but sera de les aider à descendre les ennemis, car ils s’occupent tout seuls des sauts. Dans ces sections, un réticule se forme à l’écran et il suffira tout simplement d’attendre que le réticule soit aligné sur un ennemi pour le descendre en bonne et due forme. Enfin viennent les rares sections en chariot où il suffit juste d’ajuster sa hauteur tout en tabassant les monstres sur notre route.

La dernière partie concerne les boss, qui sont assez nombreux et sont dans des sections assez similaires à un Space Channel 5, où une séquence rythmée vous est montrée et il vous faudra la reproduire. Leur mise en scène est très dynamique et c’est un petit plaisir visuel.

Cependant, même si tout est beau dans le meilleur des mondes, il y a deux trucs qui peuvent fâcher : les sauts et les pièges ! Dans les quatre ou cinq premiers mondes, tout va assez bien, puisque les trous sont assez petits et que ça reste assez permissif. Mais après, si vous ne sautez pas exactement au bon moment et que vous tombez, c’est une mort instantanée. Le jeu va punir la moindre erreur de votre part et si vous ratez les sauts, vous devrez recommencer. Par contre si vous vous faites toucher par un ennemi, vous ne perdrez qu’un cœur.

La deuxième chose particulièrement pète-burnes, ce sont les pièges, à savoir les monstres qui apparaissent devant vos yeux de manière instantanée ou bien les niveaux dans des horloges, qui changent le tempo toutes les 3 secondes. Un exemple précis : dans le dernier monde, il y a un niveau en horloge qui commence de façon assez calme, vous voyez un monstre arriver, donc vous vous préparez à frapper : 1… 2 3 paf ! Le tempo vient de brutalement accélérer et vous avez perdu un cœur bêtement.


Je n’aime vraiment pas les jeux qui offrent une difficulté cheap en balançant des pièges sans prévenir et qui font que vous ne pourrez vous en sortir que grâce à la mémorisation et non l’habileté pure. Les sept premiers mondes reposent sur l’habileté du joueur et son sens du rythme, tandis que le dernier monde nous balance tous les pièges et les tactiques les plus sournoises pour vous faire mourir et le niveau final n’est QUE de ça !

Imaginez un niveau avec que des sauts au dixième de seconde près, des plates-formes piégées et des ennemis et pièges qui n’apparaissent qu’à la dernière seconde. Vous avez la recette idéale pour une 3DS qui vole par la fenêtre. Et la dernière section est la pire de toutes, puisque c’est tout EN MÊME TEMPS ! Quand j’ai fini ce niveau, je suis ressorti du jeu haletant, en train de recouvrir des spasmes que j’avais subi tout le long du parcours, car ce niveau m’a pris presque TROIS HEURES à finir !
Néanmoins j’étais content d’avoir réussi à en sortir victorieux.

Un gros bémol

Au début de ce test, je vous ai parlé du prix et de pourquoi ça allait rentrer en compte dans mon jugement. Ça concerne les paragraphes qui suivent.

En effet, s’il y a bien un défaut que je dois citer pour ce jeu, c’est sa durée de vie initiale. Quand j’ai fini le jeu, ma 3DS m’a annoncé que j’avais passé 6h15 dessus. Et où est le problème ?

C’était 6h15 en comptant le niveau final.

Car pour voir les crédits de fin rouler et battre Gargan, j’ai mis 2h40 ! Ajoutez quinze minutes pour trouver les oiseaux restants et débloquer le monde huit et environ trente minutes pour débloquer le niveau final, qui requiert de trouver toutes les notes royales et donc de faire un rang Bien sur tous les niveaux du jeu. Et non, je ne déconne pas sur les trois heures passées sur le dernier niveau, il est abominable.

En fait, la durée de vie du jeu ne dépendra que de votre sens du rythme, puisque lui seul déterminera si vous finirez le jeu assez vite ou non. Personnellement, j’ai réussi presque tous les niveaux du premier coup, donc le temps que j’ai mis correspond à peu près au temps minimum que passera un bon joueur dessus.

Cependant, si vous voulez vraiment finir le jeu à 100%, m’est avis que vous passerez une bonne dizaine d’heures dessus. En fait, je dirais que le jeu n’est véritablement rentable qu’à condition que vous vouliez le finir de fond en comble. Si vous entreprenez juste de finir la campagne en ligne droite, attendez que le jeu soit en promo.

Entre bonnes et fausses notes

Que serait un jeu de plates-formes musical sans musiques ? Ah oui… Un simple jeu de plates-formes.

Bah heureusement, HarmoKnight en a, et des bonnes en plus. Et le truc qui est assez fort, c’est que c’est à peu près tout le temps la même, mais à chaque fois avec une petite variation dans le thème qui le rend différent à chaque niveau (combats de boss exclus). Le mélange rend super bien et ça donne une bande-son de bonne facture. Le seul bémol, c’est que le thème musical n’est pas non plus mémorable.

La présentation est vraiment très bonne : les modèles polygonaux des personnages rendent très bien, le character design est, comme dit plus haut, très agréable à l’œil et la 3D permet de rajouter grandement en lisibilité, ce qui est un plus non négligeable. Les bruitages sont assez corrects et ajoutent un peu plus de vie aux musiques, même si ce n’est pas forcément idéal dans tous les niveaux. C’est un jeu qui respire la bonne humeur et qui fait qu’il est très difficile de s’énerver à son encontre (sauf dans le cas du dernier niveau où j’insultais publiquement les monstres fantomatiques qui apparaissent à la dernière seconde).
Oh, et Tappy est adorable !

En bref…

Graphismes et univers : 17/20
C’est un véritable festival visuel qui fait plaisir à nos petits yeux. La 3D est très bien utilisée et la carte du monde est particulièrement classe. Le character design est très cool et Tappy m’a mis au tapis par sa classe.

Gameplay : 16/20
C’est un jeu musical qui se joue très bien et qui récompense les plus musicalement habiles (et punit sévèrement ceux qui ne le sont pas). Cependant, la non-utilisation du Circle Pad reste un très gros mystère et le dernier monde fait absolument tout ce qu’il ne faut pas faire dans un jeu, rendant l’expérience plus énervante que fun…

Histoire : -/20
Héros ! Sauve la princesse avec tes alliés aussi plats que des morceaux de papier bulle éclaté !

Durée de vie : ♪/20
Tout dépend de votre niveau en jeux musicaux. Si vous avez déjà fait les Rhythm Paradise, ce jeu va vous durer très peu de temps. Sinon, préparez-vous à passer beaucoup de temps dessus, vous allez souffrir !

Musiques : 16/20
Encore heureux que les musiques soient bonnes ! Le thème principal est très coolos. Mention spéciale au monde jazzy qui rappelle un peu Cowboy Bebop sur les bords !

Note finale : Hum/20
Franchement, c’est très difficile de noter ce jeu, puisque comme je l’ai dit, il coûte 15€, ce qui est assez embêtant. Le jeu est fun, mais horriblement court pour quelqu’un qui soit un minimum bon. De plus, le dernier monde laisse un goût horriblement amer dans la bouche, car il fait absolument tout pour vous faire souffrir. Si le jeu était à 10€, je l’aurais recommandé sans aucun soucis, quitte à me faire jeter des pierres dessus par les gens qui l’auraient bouclé en 2h40.
Bref, tout dépend de votre volonté de vous investir pleinement ou non dans le jeu. Si vous comptez le faire à 100%, n’hésitez pas et mettez-lui un 17/20. Si vous voulez juste le finir en ligne droite, sachez que ça fera bien peu de fun et de satisfaction personnelle pour une telle somme, donc mettez-lui un 14/20 et attendez que Nintendo fasse une promo. J’espère que ce genre d’erreurs de parcours sera corrigé pour la suite annoncée !

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