C’est la fête ! Pour ses 20 ans, Sega nous a fait le Sonic annuel façon épisode anniversaire, en reprenant des niveaux emblématiques de la série. Un peu comme les circuits rétro de Mario Kart, mais pour tout le jeu. Après avoir esquivé une sortie sur Wii, Sonic Generations a fait un petit détour sur 3DS. Voyons voir ça.
Univers
Bien qu’habituellement peu compliqué, le scénario de ce Sonic n’est qu’un prétexte pour un épisode anniversaire. Arrivé en avance pour souffler ses bougies, Sonic et Tails se voient aspirés dans un lieu dont seul ce premier se souvient vaguement. Il s’agit de Green Hill Zone, que notre ami le renard n’a jamais connu. Inévitablement, ils croisent le Sonic de l’époque, suivi un peu plus tard, de Tails.
En traversant les époques, ils découvriront que Eggman a réveillé un monstre appelé le Time Eater, capable, comme son nom recherché l’indique, d’influer sur le temps et l’espace. En s’associant avec son homologue 16 bits, le scientifique souhaite en finir une fois pour toute avec Sonic.
Au delà de cette banalité, j’ai trouvé la personnalité donnée aux anciens personnages intéressante. Le jeune Sonic fait beaucoup penser à un personnage de vieux cartoon type Mickey Mouse dans ses premières heures. Le hérisson est muet, avec des réactions exagérées et toujours jovial. C’est marrant, parce que j’ai toujours eu l’impression qu’il fronçait les sourcils dans les épisodes MegaDrive. Le plus drôle étant l’ancien Eggman, qui est d’ailleurs appelé Robotnik par Tails, qui se moque constamment par sarcasmes des nombreux échecs de son double du futur, tout en sachant qu’il s’agit de son destin.
Passons maintenant au principal intérêt de ce Sonic : quels sont les niveaux sélectionnés pour la version 3DS ?
Il y a 7 mondes :
Green Hill Zone – Sonic the Hedgehog
Casino Nights – Sonic the Hedgehog 2
Mushroom Hill – Sonic and Knuckles
Emeral Coast – Sonic Adventure DX Director’s Cut
Radical Highway – Sonic Adventure 2
Water Palace – Sonic Rush
Tropical Resort – Sonic Colours
Comme vous pouvez le voir, ça fait peu, mais j’y reviendrais.
Ce qui est intéressant en ce qui nous concerne, c’est que cette sélection n’a pas été faite au hasard : tous ces jeux sont sortis sur console Nintendo. Colours et Rush, sont des jeux exclusivement sortis sur Wii et DS, les épisodes Dreamcast ont été refaits sur GameCube et les épisodes MegaDrive sont tous disponibles sur Wiiware. Cela va même plus loin dans le niveau de Colours, où le Sonic moderne dispose d’un pouvoir de la version Wii et l’ancien de la version DS.
Ce Generations se veut comme le summum du fan service et pourtant, l’effet passe carrément à la trappe. J’ignore comment ils ont présenté ça sur consoles HD, mais dans celui-ci, les phases de scénario sont très légères et sans intérêt. Il aurait été amusant de voir la réaction de Sonic lors des affrontements contre Shadow ou Chaotix (issu du premier et daubique Sonic en HD), mais non, rien du tout. Knuckles n’apparaît même pas. En plus, vu que je vous ai annoncé les niveaux présents, vous n’aurez même pas la surprise de découverte. C’est un peu dommage d’y mettre aussi peu de profondeur pour un épisode anniversaire.
Graphismes
Je dois avouer qu’il m’est pour l’instant difficile de juger la qualité graphique d’un jeu Nintendo 3DS. Parce qu’après avoir joué à plus de 40 titres DS, je me retrouve avec des jeux beaux et propres sur une console au design identique. Forcément, pour moi qui ait toujours l’impression d’être sur DS, c’est magnifique !
En principe, les jeux Sega sont assez jolis et ce Sonic ne déroge pas à la règle, pourtant, un détail con gâche un peu le tableau : les Sonic sont tous petits. Si cet angle de vue est idéal pour anticiper les obstacles, elle ne fonctionne bien que sur un écran de télé. Sur portable, il devient tout petit et donc extrêmement pixelisé, ce qui fait un peu mal aux yeux parfois. En revanche, et c’est un point fort, le jeu est super fluide. Je n’ai vu aucun ralentissement et quand on se souvient du boss final calamiteux de Sonic Rush, ça fait plaisir.
Pour le reste, c’est globalement joli et coloré. Mis à part un jeune Sonic assez simpliste, les autres personnages, notamment les boss sont bien détaillés.
Concernant la 3D, elle n’apporte strictement rien mis à part une légère profondeur. En revanche, elle ne vous détruit pas les yeux, contrairement à ce que je m’attendais avec la vitesse, c’est déjà ça.
Selon moi, le principal défaut de cette partie est l’interface du jeu. Un banal menu de type application iPhone de base, où il faut appuyer trois fois sur bas pour atteindre la quatrième ligne. Sachant que c’est votre premier contact avec le jeu, ça donne un goût de chinoiserie.
Gameplay
Ceux qui ont jeté un œil aux visuels du jeu on pu remarquer une contradiction évidente avec l’intérêt même de celui-ci. Je m’explique.
Pour les versions HD, l’idée de gameplay était simple : l’ancien Sonic se joue vu de côté en 2D et le nouveau, avec vu de dos en 3D. Pourtant, pour la version 3DS, les deux Sonic se jouent de côté, contrairement à ce qui est écrit au dos même de la jaquette « Deux Sonic, deux façons de jouer ». C’est faux, hormis les quelques mouvements trois quart de caméra un peu cheap qui surviennent de temps en temps.
Ainsi, le jeune Sonic devient complètement inutile vu que son homologue moderne progresse sur un level design identique et avec des pouvoirs en plus. Le simple fait d’avoir un turbo en maintenant une touche avec ce dernier rend les niveaux du second d’une lenteur insupportable. La seule différenciation est tuée au bout de deux niveaux, lorsque le jeune Sonic apprend la fameuse attaque téléguidée.
Je pense que ce jeu était à la base prévu pour sortir sur DS. Les limitations techniques de cette dernière auraient forcé ces choix stupides, alors que la 3DS est parfaitement capable de faire courir Sonic de dos. La preuve, il y a des phases de jeu où c’est le cas. Pour les stages de Chaos Emeralds, qui sont au passage sans intérêt, le Sonic moderne est de dos et ça tourne très bien.
Pour le reste, nous sommes face de la plate-forme classique à une exception près. Pas de bol, elle est agaçante. Sonic doit parfois effectuer une glissade pour continuer à avancer, même si cela n’arrive que trois fois en tout dans le jeu. Le choix des touches choisies pour cette action est particulièrement stupide, jugez-en, il faut maintenir bas tout en appuyant sur la touche de saut. Trois fois sur quatre, Sonic fera un bond, évidemment…
Il n’y a rien de plus à ajouter. Pour le reste, c’est du Sonic classique : de la ligne droite au début et du n’importe quoi labyrinthique vers la fin. A noter qu’un passage abusé de Tropical Resort met à la fin d’une tyrolienne un mur de piques, que vous êtes obligé de vous prendre. Sympa.
Musiques et sons
Comme c’est le cas pour les niveaux, la bande son de Sonic Generations est composée des thèmes remixés de ces niveaux. Malheureusement, la musique est dernièrement loin d’être un point fort du hérisson.
Heureusement, la version 3DS a eu la chance d’avoir les niveaux aux thèmes les moins mauvais et par chance ils n’ont presque pas été modifiés. Les musiques de la MegaDrive sont à peine liftées et toute personne ayant joué à Rush se souvient de « Back 2 Back » qui n’a elle non plus pas changée. Pour Colours aussi, la bande son étant assez sympa, on y a droit pour le niveau consacré.
En revanche, la soupe de Jun Sennoue passée dans la fosse septique de l’électro donne un résultat chiasseux. Je sais, ce n’est pas très propre mais c’est le seul mot qui me vient en tête. Radical Highway est encore pire que sur Dreamcast.
Il y a cependant le remix d’une de mes chansons préférées qui rend très bien, malgré le passage par la case éléctro. Super Sonic Racing perd le kitsh de la chanteuse originale pour gagner en pep’s avec des voix digitalisées. Toutes les musiques sont disponibles, mais à débloquer dans un menu du jeu.
Pour les 20 ans du bestiau, Sega a dépensé un peu d’argent et a payé un doublage français à Sonic.
Tous les dialogues ne sont pas parlés, il faudra essayer la version HD pour écouter le rendu, mais on peut entendre quelques phrases par-ci par là. Les voix collent parfaitement bien avec les personnages, si bien qu’on se demande si le doubleur original ne maîtrise pas le français.
Pour preuve, les acteurs sont ceux du dessin animé Sonic X, ils ont un peu de métier. Sonic est doublé par Alexandre Gillet, connu pour la VF de Frodon du Seigneur des Anneaux ou les frères Carmine, de Gears of War. Marie-Eugénie Maréchal, prête sa voix à Tails et est connue pour l’adaptation de Marie-Jane Watson dans Spiderman ou, pour parler davantage à Totowan, Rosalie Hale dans Twilight.
Durée de vie
Maintenant que j’ai terminé ce Sonic, je crains un peu pour les jeux 3DS : Aura-t-on droit à un jeu qui dure plus de 5 heures ?
Comme vous avez pu vous en doutez là-haut, les 7 mondes c’est peu, surtout quand ceux-ci ne contiennent que 2 niveaux, un pour chaque Sonic. Et ce n’est pas les 5 misérables boss qui viendront ajouter une heure de plus. Déjà que le tableau global n’est pas très intéressant, mais pour 40-50 balles, ce Sonic est du vol, à environ 8 ou 10 euros de l’heure pour l’aventure principale. Même les parkings de Paris sont moins chers.
Pourtant, il y a une bonne gradation de la difficulté. Au début inexistante, le dernier niveau est particulièrement long et bien retors. Dommage, ça s’arrête pile quand on y prenait goût.
Alors oui, il y a le fameux mode mission très utile pour voiler la face du consommateur. Il est très bien rempli, une centaine d’objectifs qui se répètent dans les niveaux de l’aventure. La difficulté y est très bien dosée, au début enfantine pour terminer sur impossible. En plus, il apporte une réelle utilité aux pièces que l’on gagne grâce au podomètre de la console. Chaque mission vous coûtera cinq pièces et vous débloquera une musique, une illustration ou autre pour la galerie.
Normalement, vous ferez les missions suite au boss de fin, parce que vous en voulez encore. Une fois la console éteinte, vous n’y reviendrez plus, préférant faire les niveaux complets.
En bref…
UNIVERS : 11/20
Un petit point de plus pour le caractère du vieux Eggman, mais le tout manque vraiment de profondeur et surtout d’univers de Sonic.
GAMEPLAY : 15/20
C’est jouable. Dommage que le concept de base du jeu n’est pas été retranscrit dans cette version, le jeune Sonic n’a du coup plus aucun intérêt. Je soupçonne un jeu développé initialement pour la DS.
GRAPHISMES : 14/20
C’est joli et coloré mais les personnages sont vraiment minuscules et l’interface vraiment trop cheap.
MUSIQUES et SONS : 14/20
Par chance, les niveaux choisis ont des musiques cool.
DUREE DE VIE : 02/20
Une honte.
Note Finale : 08/20
Bien que le concept initial des deux Sonic est été foutu en l’air, ce Sonic Generations n’est pas un mauvais épisode, comme la plupart des Sonic en 2D d’ailleurs. Malheureusement, je ne peux vraiment pas cautionner un jeu comportant 14 niveaux et qui se fini en une après-midi. Dommage, le peu de temps que j’ai passé dessus était sympathique.