Nous mettons nos archives à disposition mais la mise en page n’est pas encore corrigée

Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

Disney Epic Mickey : Power of Illusion

Le

par

Vieux briscards et amis des années 90, si vous aviez une MegaDrive, vous aviez sûrement Castle of Illusion. Non, ce n’est pas le sous-titre d’un Castlevania, mais d’un excellent jeu de plates-formes avec Mickey Mouse. Comme son titre l’indique, cet Epic Mickey pour 3DS s’en voulait la suite spirituelle. Hommage réussi ?

Histoire

Le scénario ne vole pas bien haut et en même temps c’est normal. En gros, Oswald appelle Mickey et son pinceau magique à la rescousse parce que Mizrabel, la sorcière de la Belle au bois dormant, a capturé tous les héros et les princesses des films Disney pour les enfermer dans le château des illusions. Il lui faudra donc lever la malédiction en sauvant tout le monde au travers des différentes salles.

Premier constat par rapport aux Epic Mickey sur console de salon, on y rencontre pas seulement les oubliés de l’univers de la souris, mais aussi des personnages de tous les univers Disney ! Simba, Raiponce, Peter Pan, Mulan, Picsou et bien d’autres sont autant de personnages qui viendront squatter le château des illusions. Idem pour les niveaux, qui prennent place directement dans les films en question, comme le niveau dans la caverne aux merveilles.

En revanche, ce qui était intéressant dans Epic Mickey, c’était justement ce côté « oublié », où beaucoup des habitants du monde de la désolation étaient des idées inexploitées ou des premiers croquis. Là, tous les personnages apparaissent tels qu’ils sont officiellement et je trouve ça un peu dommage, car même si les interactions ne sont pas très nombreuses, il aurait été amusant de voir Donald avec son tout premier design par exemple. Il n’y a que Mickey et Dingo qui apparaissent avec leurs têtes blanches, alors qu’elles sont beiges aujourd’hui.

null

Au final, pourquoi avoir appelé ce jeu Epic Mickey ? Pour draguer le public gamer que ce nom interpelle ? Surement parce qu’Oswald y fait de la figuration, mais il n’y a absolument rien qui fait référence à un quelconque passé oublié.

Graphismes

C’est l’une des forces de ce jeu : une 2D belle et très fine avec plein de couleurs ! Mickey voyage à travers différents univers de films Disney et cela donne des niveaux assez variés, de l’île de Peter Pan en passant par Agrabah.

C’est un travail propre et très loin de la 2D pixélisée de la DS, mais l’impression de jouer à un dessin animé n’est pas encore là à cause de l’aspect trop carré du level design qui rend tout le décor très rigide et froid alors que les ennemis, eux, sont bien vivants et bougent bien, tout comme Mickey. La 3DS peut faire bien mieux, c’est évident.

Comme le jeu se veut un hommage à Castle of Illusion, le style graphique est très ressemblant. Si la MegaDrive avait été plus puissante, le résultat aurait surement été celui de cet Epic Mickey. N’espérez pas par contre y voir quelconques cinématiques, tout se fait comme le veut la tradition sur portables Nintendo : des artworks et un carré de texte.

null

Gameplay

C’est dans cette partie que l’hommage à Castle of Illusion est le plus visible car les actions de Mickey sont calquées sur celles de l’épisode MegaDrive.

Pour progresser dans les niveaux, vous avez trois types d’attaques, dont la principale sera celle du tape-cul ! Il ne vous suffit pas de sauter simplement sur vos ennemis pour leur faire mal, il faut leur taper dessus avec les fesses, comme Mario mais bien moins bourrin, vu que Mickey pourra rebondir plus ou moins haut. C’est là toute la différence avec le plombier : « Mais je lui saute dessus, pourquoi c’est moi qui meurt ?! » Le tape-cul est ce qu’il y a de plus rapide, même si le bruit d’étoile est un peu agaçant.
La deuxième se fait avec le pinceau magique. Comme dans Epic Mickey, il y a deux réservoirs, bleu pour la peinture et vert pour le dissolvant, sauf qu’au lieu d’envoyer un jet continu, ce sont de petits projectiles qui partent exactement comme les pommes de Castle of Illusion, rendant ainsi cette attaque idéale à distance.
Ensuite, vous avez l’attaque tournoyante, tirée d’Epic Mickey, qui n’est pas très intéressante.

Cependant, ce gameplay comporte une particularité que vous trouverez abominable durant votre première partie : sa lenteur. Mickey est très lent et vous pesterez tous devant votre console à peu près comme ça : « Mais avaaaaaaaaance meeeeerde !!! ». Le pire dans tout ça, c’est qu’à chaque objet peint, Mickey gagne de la vitesse pendant un petit laps de temps, qui donne au jeu une vitesse plus appréciable, mais vous retrouvez très vite votre lenteur habituelle et c’est ça, le plus frustrant.
C’est assez déroutant, même si, personnellement, je m’y suis fait assez vite et qu’au final, je ne l’ai plus ressenti comme une gêne ou un défaut.

null

Il y a par contre un autre élément de gameplay qui m’aura énervé jusqu’à la fin du jeu. La particularité d’Epic Mickey est le pouvoir du pinceau magique qui permet de peindre ou d’effacer certains éléments de décors. Un fossé est trop vaste pour être couvert par un simple saut ? Peignez un pont. Une porte gêne le passage ? Effacez-là. C’est aussi simple que ça.
Il y aura donc dans les niveaux certains éléments que l’on pourra enlever ou créer à loisir, plateformes, tapis volant, et même certains personnages en tant qu’invocation. Forcément, vous vous doutez bien qu’avec une console tactile, l’idée du coloriage est toute trouvée. Oui, sauf qu’au bout de deux coups de pinceaux, on comprend que cette idée de gameplay deviendra l’un des principaux défauts du jeu tellement la démarche est longue et que cela casse le rythme.

Imaginez-vous dans un combat contre un boss, où la tension est quand même assez forte. Il faut peindre des éléments pour qu’il se les mange et perde de la vie. On prend le stylet, un clic sur l’élément en question gèle le temps et vous ouvre un dessin, sur les traits duquel il faudra repasser avec le stylet. Une fois votre manip terminée, Mickey prendra une pose et la peinture partira vers l’endroit où se trouve l’objet en question pour le créer. Une lourdeur infinie… A partir du moment où votre coloriage est fini, il s’écoule pas moins de six secondes jusqu’au moment où vous pouvez enfin reprendre le jeu…
Idem pour le dissolvant, mais en pire, car repasser le trait ne suffira pas, il faudra tout gommer, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, avec la même petite animation finale de six secondes ensuite. C’est infernal, sans compter que si les premiers dessins sont plutôt simples, amusez-vous avec les toiles d’araignées…

null

L’idée de peindre via l’écran tactile partait surement d’un bon sentiment, celui d’utiliser l’originalité de la console, mais au final, si les développeurs s’étaient contentés de nous permettre de créer ou de détruire les objets juste en balançant de la peinture dessus, ça aurait été très bien.

Musiques et sons

Mickey qui revisite les grands films Disney. D’un point de vue musical, c’est alléchant car il aurait été logique d’entendre des arrangements de ces grands thèmes. Le début commence d’ailleurs dans cette optique, car le tutorial se joue sur un remix orchestral de la forêt de Castle of Illusion, soit le tout premier niveau du jeu. C’est plaisant, beau, vivement Le Roi Lion !

Dommage, l’initiative s’arrête ici. Tous les niveaux suivants auront pour thème musical un truc pseudo orchestral typiquement Epic Mickey et complètement bateau. Les musicos n’ont visiblement pas eu envie de s’emmerder à revisiter les thèmes Disney et c’est d’autant plus bête que cela aurait rajouté à coup sûr une petite touche de nostalgie et d’attachement au jeu. Virgin l’avait fait à l’époque des adaptations MegaDrive et cela rendait très bien.

Autrement, la plupart des autres sons ont été repris du jeu de base, comme celui du tape-cul tout étoilé, et d’autres rajoutés, comme les petites exclamations de Mickey. Rien de bien original.

Un beau gâchis au final, surtout si l’on espérait l’émerveillement musical, mais ce n’est rien comparé à ce qui suit…

null

Durée de vie

Voilà surement le point le plus gâché du jeu. L’univers de Disney est très vaste, et ce que le jeu nous laisse entrevoir dès le début nous annonce une longue visite dans chacun des longs métrages de notre enfance. Tout d’abord, lorsque vous entrez dans le château, vous tombez sur Mizrabel qui utilise les illusions pour se transformer en différents méchants Disney : Crochet, Scar, Jafar, la Reine de Cœur et bien d’autres. Il est naturel de penser que ce sont là les boss auxquels nous auront à faire et, en effet, Crochet est celui de la première zone consacré à Peter Pan.

Trois niveaux plus un boss, chacun avec un décor différent, ça ne fait pas beaucoup par monde, mais ça permet au moins de ne pas rester trop longtemps dans le même univers. Ensuite, on commence à croiser Picsou, Dingo, Mulan et là, on se dit que s’ils y sont, c’est qu’un monde doit leur être consacré ! Ça en fait des heures de jeu…

Il faut croire que ce jeu devait absolument sortir pour Noël et que le développement a débuté bien trop tard. Arrivé au troisième monde (ce qui fait donc 9 niveaux et deux boss), vous tombez face à Mizrabel et quelques coups de lattes après, le jeu est terminé, les crédits défilent, fin.

Quoi, c’est tout ?

null

Tout ce foin pour ça ? Ils sont où les autres films Disney, les méchants que l’on a vu, notamment la Reine de Cœur qui est pourtant sur la jaquette ?! Rien du tout, même pas de DLC prévu, vous avez bien dépensé 40€ pour 9 niveaux.

Voilà ce qu’on appelle un gâchis monumental pour ce qui aurait pu être une odyssée Disney. Une véritable honte qui va dégouter bien des gamins pour Noël. Ne comptez pas chercher à gratter un peu avec les quêtes demandées par les différents personnages, il suffit la plupart du temps d’aller parler à un autre pour obtenir ce que l’on veut, ou alors de refaire un niveau pour trouver un coffre.

null

En bref…

HISTOIRE : 11/20
Ça ne vole pas bien haut, mais revisiter les classiques Disney est une idée sympa, enfin, s’il y en avait eu un peu plus…

GAMEPLAY : 12/20
Que c’est lent… et ces peintures qui cassent le rythme… Là, pour sûr, c’était bien mieux avant, sur MegaDrive, sans ces deux ajouts inutiles.

GRAPHISMES : 16/20
Le point fort du jeu. De la 2D fine et colorée, mais je sens que la 3DS peut faire mieux.

MUSIQUES et SONS : 06/20
Alors qu’il aurait été tellement plaisant d’entendre des réarrangements des grands thèmes Disney, non, des compositions bateaux sont tellement plus intéressantes…

DUREE DE VIE : 03/20
Trois (longs) voyages aux toilettes et c’est terminé. Encore un jeu 3DS dont la cartouche ne passera pas la semaine…

Note Finale : 09/20
L’ultime jeu du gâchis. Sur le papier, c’est super beau, on revisite les grands films Disney avec un gameplay à la Castle of Illusions, pas étonnant que tout le monde se soit intéressé à ce jeu ! Au final, d’énormes lourdeurs ont été ajoutées au gameplay, la musique se la joue même pas nostalgie et cette durée de vie honteusement courte ne vaut même pas le tiers du prix du jeu.
Parlez-en autour de vous, à vos amis et proches, surtout à ceux qui ont des gamins : Epic Mickey : Power of Illusion est une honte en terme de contenu et ne doit surtout pas figurer dans une liste de Noël. Il vous intéresse, passez votre chemin. A bon entendeur !