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Eternal Darkness : Sanity’s Requiem

Le

par

Dans la série des jeux les plus attendus de cette fin d’année, je voudrais le premier jeu « mature » de Nintendo (du moins pour ceux qui pensaient qu’il n’y avait pas assez d’hémoglobine dans tous les autres…) Mais l’heure n’est pas au débat ! En effet, les ténèbres éternelles menacent de recouvrir le monde comme par hasard, le sort de l’humanité va reposer sur vos épaules. J’en vois qui haussent les épaules : « OK, j’ai l’habitude : j’ai fait ça dans des dizaines de jeux ! » …Mais étiez-vous alors fous à lier ?

Je savais déjà le début : Une certaine Alex recevait un coup de fil lui annonçant la mort de son grand père au beau milieu d’un cauchemar.
Chez moi aussi il a sonné, sauf que ça concernait plutôt un cousin venant d’acheter Eternal Darkness… Ah bah chic alors, moi qui ne pouvait pas l’acheter pour l’instant, on va pouvoir t’essayer ça !
Le problème, c’est que du coup j’y ait passé l’après midi (première mise en garde contre le jeu : la dépendance !).

Début du jeu

Belle présentation des menus, c’est bleu, c’est beau, c’est Nintendo. Après, ça se gâte, car à mon avis vous avez rarement vu de jeu dont la première séquence de jeu vous livre sans aucun tutoriel en proie à de sympathiques zombis…
Passée cette séquence, vous assisterez à la tristesse de la jeune femme découvrant que son grand père a égaré sa tête ainsi que sa colère de constater que ce maudit d’inspecteur semble être aussi compétent à retrouver l’assassin que l’inspecteur gadget le serait pour attraper Ben Laden.

Elle décide donc de faire justice elle même et commencera à se balader dans le manoir du décapité avant de tomber nez à nez avec un charmant livre fait de peau et d’os humains (heureusement que le toucher-virtuel n’existe pas !).br>
Après, même si je voulais vous raconter le reste de l’histoire, je ne le pourrais pas : non seulement elle change en fonction de votre évolution, mais en plus les cinématiques sont parfois complètement tordues… Mélangeant personnages imaginaires et faits de l’histoire mondiale réelle, même un Champollion aurait du mal a déchiffrer cette pierre de rosette incongrue…

Heureusement, en gros, ça peut se résumer à incarner un individu à une époque donnée, de buter tout ce qui vous semble hostile et de ramasser tout ce qui peut paraître utile. Accessoirement résoudre quelques énigmes et faire les bons choix aux bons moments.

Personnages

Puisque nous parlons des personnages, voici un petit échantillon des 12 que vous pourrez incarner : Alexandra Rovias, bien sûr, qui, sous ses airs de Buffy contre les vampires maniera plus aisément le fusil à pompe que le pieu, le Centurion Augustus, courageux mais un peu égocentrique sur les bords, Ellia la danseuse plutôt intrépide pour une jeunette ou encore Karim le beaugoss au turban qui contrastera sévèrement avec le sieur Maximillian par exemple…

S’ils sont variés, autant dans le temps que dans leurs caractéristiques (l’Augustus, là, il est bien gentil mais côté agilité on fait mieux), les personnages ont un gros défaut… Sales gueules, mais alors vraiment mal foutues quand on voit la qualité des décors qui se défend assez bien, bien que ça ne soit pas Resident Evil quand même !).

En fait, selon moi, ils ont légèrement la tête aussi bien faite qu’un Sims de bas étage que l’on aurait affublé d’un costard ou d’un turban… Si vous pensiez donc faire un gros plan sur la jolie Ellia, vous en ressortirez déçus (Karim pour les filles lol).

Graphismes

Heureusement, comme précisé plus haut, les décors ne tiennent pas de la platitude totale : joliment contrastés, soignés, bien que parfois répétitifs, ils vous feront souvent vous demander si les gravures au dessus de cette porte signifient quelque chose ou si ces blocs rouges peuvent servir à quelque chose (« on peut pas faire une attaque rodéo dessus ?? Pas dans ce jeu… flûte… »).

Donc, contrairement au style « tient-c’est-pas-la-meme-couleur-là-je-vais-aller-voir », il vous faudra fouiner un peu de partout car les indices ne sautent pas forcément aux yeux ! (« mais pourquoi Ellia elle se fait trucider de tout les côtés par des fléchettes ? Ah ! C’est des dalles piégées ? Ben faut les voir… Comment ça j’suis bigleuse elles sont d’une autre couleur ? T’as vu la luminosité, hé patate ? »)

Ces joyeuses petites péripéties mises à part, les trucs qui peuvent vraiment faire mal se résument en 2 mots : ça à des pattes et ça essaie de vous massacrer.


Combats

Les Anciens, ze ennemis of ze jeu, sont réputés pour leurs jolis costumes : chair sanglante, marron (style les Effrois à la Zelda), verdâtres… Et certains font même de jolies petites lumières bleutées en explosant !
Mais ne vous en faites pas, même si la plupart des héros à incarner ne représentent pas vraiment la beauté incarnées, vous avez peu de chance de les confondre avec ces espèces de zombis qui… mais oh ! il continue à marcher sans tête celui-là ?!

He oui, he oui… Visez donc la tête ! Puis les bras, afin qu’ils ne puissent plus vous agripper !
Avec un système de « lock » plus perfectionné encore que celui « zeldaien » qui servait uniquement à sélectionner un ennemi, celui d’Eternal Darkness vous permettra, mesdames et messieurs, de viser la tête, le buste ou même l’un des deux bras, s’il vous plait !

C’est fort utile, mais vous pouvez également tirer dans le tas (technique personnelle… pas toujours très concluante je l’avoue) tout en sachant qu’une fois un ennemi à terre, il s’agit de l’achever comme un barbare… « Crève, Charogne !! »… Avant qu’il ne se relève !
De plus, achever un ennemi vous permettra de remonter votre jauge de santé mentale…
Ah ! Qu’est ce que c’est que ça encore ?

C’est simple, dès que vous croiserez le regard d’un monstre (facile à voir, ils vous « zieutent » avec un rayon vert fluo, j’avoue que ça m’a fait marrer le premier coup) votre personnage panique comme nous l’aurions fait depuis longtemps en de telles circonstances et sa mentalité s’en trouve affectée… Au bout d’un moment, l’écran peut se mettre à se balancer, voire rester complètement tordu (et là je vous dit on rigole tout de suite beaucoup moins) Votre personnage peut aussi avoir un flash lumineux, des hallucinations… Certaines risquent d’ailleurs de vous surprendre !

En plus de ça, la bande son en prend un coup…

Musiques et sons

– « Attends, c’est quoi ces gémissement là ?« 
– « J’sais pas… Ça le faisait pas tout à l’heure ! Y’a ptêtre un monstre…« 
– « Ben non regarde y’a rien… OULA ! il m’a surprise le feu à crépiter là…« 

N’espérez pas des musiques pleines, soutenues, qu’on pourrait facilement compiler en un disque… Non… Tout repose sur de petits bruits, de petites mélodies, des gémissements, des battements de cœur, des souffles… Bref, ça colle parfaitement au jeu et comme vu plus haut ça peut même vous inquiéter sérieusement quand elle se met à changer !

Ambiance

Moui et non. Si comme moi vous sursautez facilement dès qu’une lame sort d’un mur, c’est clair qu’il vous sera difficile de rester de marbre devant le jeu. Cependant, ce n’est pas la peur qui domine le jeu, c’est plutôt l’angoisse.

Je ne sais pas si la nuance peut paraître évidente, mais il faut associer cela au système de santé mentale qui vous obnubile de plus en plus et à toute cette atmosphère recréée par la bande son et les décors…
Comme annoncé, on est plus proche d’un « thriller psychologique » que d’un survival horror à vous dresser les cheveux sur la tête…


Jouabilité

Mon avis personnel la dessus est : mal pensé. Oui, le système de visée de différentes parties ou la caméra sont bien faits, mais les combats demeurent un peu trop « lourdauds » à mon goût : c’est mou tout ça ! Coups escargots, sans parler de la lenteur que l’on met pour achever un ennemi quelconque !
En plus, le bouton B est privilégié : choix étrange s’il en est, car on a pour habitude de se servir principalement du A.

De plus, comme il s’agit également du bouton pour examiner un objet par exemple, il vous sera particulièrement agaçant de frapper un ennemi si vous vous trouvez sur une dalle gravée par exemple, où vous aurez la désagréable surprise de lire au moins 4 fois les explications sur cette dalle avant de pouvoir achever ce satané monstre…

Heureusement, les personnages peuvent courir assez rapidement (sauf s’ils sont épuisés, a ce moment là il s’agit de véritables loques humaines incapables de se mouvoir suffisamment vite pour échapper à leurs adversaires, détail réaliste s’il en est.) et ils répondent assez bien aux commandes. De plus, en dehors des combats, la jouabilité demeure très bonne.

Verdict

Pour avoir recommencer le jeu 2 fois en une après midi (gros reproche : pas de sauvegarde automatique, et ça vous risquez de ne vous en rendre compte qu’après avoir perdu en oubliant de sauvegarder auparavant, ce qui est, je vous l’assure, très rageant) je peux tout de même reconnaître que diverses « voies » sont possibles, renouvelant quelque peu l’intérêt du jeu et prolongeant une durée de vie qui peut sembler assez courte.

Enfin, j’omettrais de parler ici de la magie, primordiale dans le jeu mais qui n’apparaît cependant pas tout de suite. Sachez seulement que diverses incantations et formes de pouvoirs viennent un peu plus complexifier le jeu et apporter un peu de piment ! A noter également une bonne caméra (fixe), même si des fois on redoute de se prendre un ennemi embusqué…
Les interfaces et menus sont très bien réalisés, simples et pratiques, l’inventaire comme la carte du lieu où vous vous trouvez sont très agréables, le tout est agrémenté de jolis petits dessins morbides pour rester dans l’ambiance (comprenez donc agréable dans le sens ambiance du jeu !).

Ces petits détails glauques se retrouvent un peu de partout, comme certaines gravures dans le manoir où le sous titrage vous informe toujours que le tableau est « sinistre » ou encore en souligne la morbidité. A la longue cela parait un peu artificiel, mais ne nous plaignons pas : tout est en français… Sauf les voix anglaises, variant de l’horripilant (personnellement la voix d’Alex m’exaspère) à la grande beauté (l’une des 2 voix de l’espèce d’œil vert (?) est tout simplement… mystérieuse !) Dommage que les sous titrage passent parfois fort vite, et il ne faut pas être lent à les lire sous peine de perdre vite le fil de l’histoire (par ailleurs assez dure à suivre comme dit précédemment).

En bref…

Eternal Darkness est certes un bon jeu, à l’ambiance réussie. On éprouve un réel plaisir de jeu, même si les graphismes et la variété des ennemis ainsi que le style des combats mériteraient mieux.
Je ne dirais pas que j’ai été déçue, ce n’est pas le cas, mais je m’attendais à un hit en puissance vraiment affolant, ce n’est « qu »un très bon jeu, voire limite excellent. Pourquoi ce jugement peut il être nuancé ? Peut être parce que je n’y ai joué que dans une ambiance claire, à plusieurs et pas assez longtemps (surtout à mon goût…) ?
Il ne s’agit donc ici qu’un point de vue que je qualifierais de partiel, mais qui est pour l’instant le mien : A découvrir, absolument. A acheter, si on accroche… Ce que je dirais sûr à 80% !

Graphismes : 15/20
Très bien pour les décors, bien moins pour les personnages. Effets spéciaux bien réalisés.

Scénario : 17/20
12 époques, autant d’histoires ayant cependant une ligne de but commune. Un peu trop complexe parfois…

Jouabilité : 15/20
Ça va, mais sans plus. Les combats sont agaçants, le reste est mieux.

Son : 18/20
Les musiques sont discrètes voire inexistantes, mais les bruitages sont magnifiques

Originalité : 16/20
La jauge de folie et la diversité des personnages sont de riches idées, malheureusement il s’agit pratiquement des seules et le reste demeure classique : pierre d’une couleur à l’emplacement de la même couleur, recherche de clés, combats classiques…

Durée de vie : 15/20
La difficulté est assez facile, on vous explique toutes les actions au fur et à mesure. Mais le jeu possède de multiples voies, nul doute que vous n’êtes pas prêt d’avoir tout découvert…

Note Finale : 16/20
Le problème, c’est qu’on en attendait trop… (du moins j’en attendais beaucoup !) d’où une note assez sévère pour ce qui demeure quand même un excellent jeu, avec une ambiance unique et qu’il vous faut à tout prix essayer ! Certains lui attribueront d’ailleurs un à deux points en plus, ceci n’étant pas mon style de jeu favori et n’ayant pas pu l’approfondir totalement, mais je pense qu’il s’agit ici de la note minimum.
Une superbe initiative en tout cas, preuve que Nintendo nous réserve encore et toujours de nouvelles surprises !