Quatrième opus d’une saga à rallonge, Final Fantasy IV s’est vu porté sur un nombre incroyable de supports depuis sa sortie originale. Super NES, PlayStation, la WonderSwan de Bandai, la PlayStation Portable, sur PC, mais aussi sur Nintendo DS. Mais c’est la version Game Boy Advance qui nous intéresse ici, elle-même portage de la version WonderSwan… Vous suivez ? C’est pas grave, c’est pas important. La suite l’est un peu plus, par contre.
HISTOIRE
Final Fantasy IV Advance a été le premier des Final Fantasy à enfin offrir un scénario étoffé par rapport à ses prédécesseurs.
Le jeu s’ouvre sur une petite cinématique qui nous permet de faire connaissance avec l’escadron des Ailes Rouges, une sorte d’escadron de la mort chargé par le roi de Baron de récupérer des cristaux magiques dans d’autres royaumes. Le chef de cet escadron, c’est notre héros du jour, qui s’appelle Cecil (c’est un mec, ne vous trompez pas). Voyant que le roi commence à péter un câble avec sa folie belliqueuse, Cecil s’oppose ouvertement à son monarque. Erreur fatale ! Celui-ci le rétrograde et l’envoie faire une mission dans un village paumé au nord de la cité de Baron.
Son ami Kain, chevalier dragon spécialisé dans les frites, l’accompagne durant cette mission, tandis que la promise du beau héros l’attend en se faisant un sang d’encre pour lui. Ce qu’on remarque vite c’est que Cecil n’a pas spécialement l’air de tenir plus que ça à elle, contrairement à Kain, qui ne cache pas son intérêt pour la belle. Bon. Une fois arrivés au village, rien ne se passe comme prévu, ils ouvrent une boîte comme leur avait ordonné leur roi et PATATRAS : des Bombos (les boules de flammes vivantes) se mettent à attaquer le village en question. Ambiance.
Ce prologue un peu étendu pose déjà les bases de ce que sera le scénario de Final Fantasy IV.
Ce jeu est une véritable épopée à rebondissements divers et variés, qui comporte son lot de personnages hauts en couleurs. Ceux-ci ont également droit à de beaux développements dans leurs caractères, en particulier les deux principaux protagonistes masculins, Cecil et Kain. Finies les intrigues simplistes où il suffit d’allumer quatre pauvres cristaux pour que tout aille bien (en apparences). Ici, il y a des enjeux politiques, romantiques, familiaux, etc.
Beaucoup parlent d’ailleurs de ce quatrième opus comme étant l’un des meilleurs scénarios de toute la saga. S’ils exagèrent peut-être (et encore), il faut avouer qu’il est effectivement captivant et l’intrigue se déroule comme un sopalin, hyper facilement. Il y a toujours, à un moment où on se dit que l’on touche au but, que la fin est proche, où l’on se rend compte que les ficelles n’étaient pas toutes tirées au même endroit.
Le seul bémol à cette intrigue si prenante est le fait que, quelques mois après la sortie de ce Final Fantasy IV Advance, un remake sur Nintendo DS a été annoncé. En soi, rien de fou. Le problème est que cette version propose de nombreux ajouts au scénario, qui viennent l’étoffer encore plus par rapport à ce qu’on peut désormais appeler une version 1.0.2 du jeu. Dommage…
GAMEPLAY
Dans ce quatrième opus, Squaresoft a intégré une petite révolution à son système de tour par tour : la jauge ATB, pour Active Time Battle. Son utilité ? Ces jauges servent tout simplement à définir l’ordre des tours pendant le combat. C’est un peu comme une course, et la première qui se remplit permet à son personnage de commencer à dérouiller du vilain. Fastoche.
Une façon de dynamiter un peu le système qui commençait un peu à rouiller. Les ennemis possèdent aussi cette barre, même si le joueur ne la voit pas. En soi, on peut se dire que ça ne change pas grand chose mais c’est pourtant le cas, en particulier lorsque l’action du personnage a été effectuée. On ne peut pas immédiatement choisir quelle action il effectuera ensuite, il faut attendre que la jauge se remplisse. Mais pendant ce laps de temps, l’ennemi peut attaquer et infliger de lourds dégâts aux personnages, voire carrément le tuer. Ce qui signifie qu’il faut revoir toute la stratégie pour pallier ce handicap.
Dans ce Final Fantasy IV Advance, on retrouve le système de jobs fixes qui était apparu dans Final Fantasy II, c’est-à-dire que chaque personnage a sa propre spécialisation et ne peut pas en changer. Il n’y a qu’un seul personnage qui change de statut au cours du jeu mais je vais vous faire l’honneur de ne rien dévoiler ici, même si le jeu est sorti depuis des luuustres un peu partout dans le monde.
Cela facilite un peu la tâche dans le choix des personnages puisque le nombre de jobs est ainsi restreint mais il faut souvent aviser en fonction de la situation et de l’ennemi qui se trouver en face de nous à un moment (si par exemple il n’est sensible qu’à la magie, il faut mieux changer pour une équipe entièrement composée de mages).
Enfin… J’ai toujours pris la même équipe pendant la majorité du temps où je jouais et j’ai réussi à (presque) finir le jeu. Avec une équipe en mode paladin, invoqueuse, ninja, mage blanche et chevalier dragon. Ça fait des dégâts. Il n’y a que le boss de fin à m’avoir résisté. C’est d’ailleurs à cause de lui que j’ai pas touché au jeu depuis plusieurs années…
Parlons de la difficulté d’ailleurs : elle est remarquablement élevée. En particulier le boss de fin, absolument HORRIBLE, tant au niveau de sa tronche que pendant le combat. Un véritable fléau. C’est l’un des ennemis les plus coriaces mais beaucoup n’ont rien à lui envier. Le pire, c’est que je suis mort un bon paquet de fois rien qu’à cause d’un stupide groupe de monstres que j’avais sous-estimé.
GRAPHISMES
Comme je l’ai mentionné en introduction, Final Fantasy IV est d’abord sorti sur SNES, comme son petit frère numéro VI. A l’époque le jeu faisait preuve d’une prouesse graphique qui tirait parti des capacités de la console. Rien d’étonnant. Après plusieurs années à sortir différents épisodes de la saga, Square a décidé de donner une seconde jeunesse aux jeux les plus vieux. Par exemple, la bien connue PlayStation a eu droit à trois épisodes de la série prinipale… Et puis il y a eu les Final Fantasy Anthology et Final Fantasy Origins. Ceux-là ont regroupé tous les jeux, du premier au sixième, en passant donc par le quatrième. Avant ça y avait eu une version sur la WonderSwan Color de Bandai. C’est de cette version que viennent les graphismes que nous retrouvons sur la cartouche de jeu de notre bonne vieille version GBA.
Du coup voilà : Square ne s’est clairement pas foulé pour améliorer les graphismes de cet épisode lors du passage à la Game Boy Advance. Comme pour le premier portage des deux premiers épisodes, Dawn Of Souls, les décors ne font vraiment pas honneur à la portable de Nintendo.
Le recyclage est déplorable mais heureusement, cela ne veut pas dire que tout est à jeter. Comme pour Dawn Of Souls, l’univers nous happe assez rapidement et on prend alors un peu plus de plaisir à jouer malgré les graphismes qui peuvent choquer de prime abord. On se laisse amadouer et on peut alors même trouver des qualités parmi toute cette médiocrité. La principale qualité est bien sûr les sprites des monstres et ennemis lors des combats. Les boss sont particulièrement réussis. Ces sprites jurent totalement à côté de l’animation des personnages, simplissime, et des différentes capacités que l’on utilise pour combattre (magie, etc.).
Les décors ont beau être colorés et variés, on a parfois l’impression que tous se ressemblent. Bon, c’est un peu médisant : la variété est bien là et l’architecture des donjons et des villes est unique à chacun d’entre eux. On peut facilement s’imaginer ce que ça donnerait en 3D… D’ailleurs on peut le faire puisque, comble du comble, la version DS est sortie assez récemment après cette version GBA.
MUSIQUES et SONS
Les compositions des jeux Final Fantasy sont tellement mythiques et reconnaissables qu’elles font partie intégrante de l’héritage de la saga et de ce qui fait son identité. Merci au maître Nobuo Uematsu pour cela.
Dans ce quatrième épisode, les classiques sont toujours au rendez-vous, comme l’éternel thème des cristaux, mais aussi le thème principal des Final Fantasy. Des thèmes connus et magnifiques à écouter. En particulier le thème principal, qu’on entend lors du démarrage du jeu, pendant le prologue. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai commencé une nouvelle partie juste pour le plaisir d’entendre ce thème.
Ce qu’il y a de fou avec les musiques d’Uematsu et de ce Final Fantasy en particulier, c’est que même lorsqu’on pense les avoir oubliées, il suffit d’entendre quelques secondes pour se souvenir que ce thème-là est associé à Cecil, celui-ci à l’owerworld du jeu ; que cette musique de combat endiablée est dédiée aux quatre grands boss élémentaires ou celle du boss final qui te donne de l’espoir pour rien tellement ce FDP est impossible à battre.
Le « Theme of Love » est particulièrement marquant, c’est peut-être l’un des thèmes les plus connus et beaux de toute la saga, mais je serais bien présomptueux de l’affirmer haut et fort.
EN BREF…
GRAPHISMES :
La flemmardise des portages flemmards de Square Enix a encore frappé. Il n’y a pas grand chose à dire. Je crois bien que le mieux reste encore de jouer à la version originale sur un émulateur SNES. Ou de prendre le remake sur Nintendo DS.
GAMEPLAY :
Ce quatrième Final Fantasy a posé les bases du système de combat de la saga pour les 5 épisodes qui ont suivi, eux même ayant leurs propres particularités. La jauge ATB, peut-être la trouvaille qui vaut le plus de louanges à ce Final Fantasy au gameplay béton.
HISTOIRE :
L’autre point à célébrer dans cet opus est le scénario qui prend beaucoup de maturité et dont l’écriture est particulièrement riche, innovante et passionnante. Retournements de situations digne de séries US et autres joyeusetés. Le petit FF IV n’a rien à envier au VII.
MUSIQUES ET SONS :
Nobuo Uematsu s’est surpassé sur ce quatrième opus. La première oeuvre majeure avant de monter crescendo dans la légende des bande-son de jeux vidéo. C’est au fond ce qui fait tout le sel de ce jeu.
Malgré la trop grande imperfection des graphismes, Final Fantasy IV Advance mérite qu’on s’y attarde. Le jeu possède malgré cela son charme, notamment pour son système de combat si bien rodé, son scénario palpitant dès les premières minutes ou encore à sa bande-son enchanteresse. Une pépite à laquelle il faut jouer ; un chef-d’oeuvre intemporel.