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Tests : NESGBSNESN64GBANGCDSWii3DSWii U

Monster Hunter G

Le

par

Pour la très grande majorité des occidentaux, Monster Hunter, c’est un peu comme le Père Noël : tout le monde en parle ou en entend parler, mais personne ne sait ce que c’est ! À défaut de s’y essayer (c’est qu’il faut avoir la console pour), la lecture d’un test aurait pu faire l’affaire, mais que nenni ! Bien rares sont les sites et magazines qui savent exactement de quoi il en retourne. Pourquoi la série Monster Hunter est-elle si populaire ? Que se cache-t-il dans ce semblant d’Action RPG sans scénario à jouer sur internet, pour que les japonais et les occidentaux qui s’y essayent aiment à ce point ? Je ne vous le cache pas (ce ne serait pas très gentil, même si c’est vrai qu’à la base je ne suis pas très très gentil), l’article qui suit a pour prétention de tout vous expliquer, et si possible sans être barbant. Ça ne va pas être facile…

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À noter que le jeu est jouable à la manette classique uniquement.
Testé à partir de la version japonaise du jeu.

Contexte historique
C’est chiant, mais c’est utile

Commençons directement en parlant de ce que j’aime et adore : Phantasy Star (non, ne vous enfuyez pas !). Comme vous le savez probablement, Sega a sorti en l’an 2000 une version multijoueurs de sa série au succès mitigée. Cette monture, titrée « Online », différait énormément de ses ainés de part son absence de véritable mode solitaire (celui qu’on a dans n’importe quel jeu d’aventure/RPG), sans compter la présence d’un gameplay en temps réel au lieu des combats classiques au tour par tour. Le but du jeu était simple : dans l’univers recherché de Phantasy Star, les joueurs (appelés « Hunters », de l’anglais « chasseurs ») s’alliaient sur internet pour trouver, à travers de nombreuses quêtes développant encore plus la complexité de ce monde futuriste, la cause d’une explosion s’étant produit sur la planète qu’ils viennent de coloniser, Ragol. Les combats étaient aussi dynamiques qu’ils étaient simples d’utilisation, le système de jeu était extrêmement profond, la chasse au trésor addictive les mises à jour fréquentes.

Les rencontres et la coopération étaient également extrêmement mises en avant. Par exemple, en se connectant au serveur, le joueur arrive directement dans un lobby rempli d’autres personnes qui généralement ne font rien d’autre que parler, cet endroit ne servant en effet qu’à ça, et à rejoindre un groupe pour jouer. Un groupe se limite à quatre joueurs, ce qui paraît peu à ceux qui ne s’y sont pas essayés. En fait, ce système permet de renforcer les liens dans l’équipe, l’entraide, et permet également des combats très nerveux en temps réel, à la manière d’un Zelda. Il s’agissait donc d’une sorte de MMORPG, sauf que cette fois-ci, c’était sur console, et c’était rempli d’idées fraîches.

Cours Forest, cours !
Le gros monstre derrière, c’est un Rathalos, le maître de ces cieux…

Le succès de ce jeu au principe très original ne se fit pas attendre. Seul sur le marché (si on omet Diablo, sur ordinateur, avec lequel il partage un certain nombre d’éléments), Sega avait bien l’intention d’être le seul maître de l’Action RPG en ligne en multipliant les épisodes et les versions.

Capcom n’aura pas tardé à voir en ce type de jeu une mine d’or. Mais, au lieu de faire un simple copier-coller du principe, ils ont décidé d’innover à tous les niveaux, au point de chambouler quasiment entièrement les règles du RPG à la japonaise (soit de farmer du streum pour gagner de l’XP et être le big boss et vous la péter online et même que ouais). Car même si la base de Monster Hunter est la même que son concurrent direct (lobbies où tout le monde se parle, quêtes à compléter à quatre joueurs, combats en temps réel…), le contenu, la présentation et le but général tout court ne sont pas du tout les mêmes. Ainsi, la série de Capcom est en guerre avec celui de Sega sans pour autant réellement s’affronter, les deux proposant une expérience de jeu véritablement différente. D’ailleurs, les fans de Phantasy Star se retrouvent généralement sur Monster Hunter, et vice versa.

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Contexte (du jeu cette fois-ci)

À défaut de posséder un scénario digne de ce moment, Monster Hunter possède un univers particulièrement riche, et il est important d’en parler car il fait véritablement parti du succès du jeu.

Chacun des épisodes vous met aux commandes d’un humain (personnalisé en début de partie), comme vous et moi, qui sert de Hunter au petit village dans lequel vous résidez. Les quêtes y sont peu nombreuses et globalement assez simples, mais elles vous permettent de gagner de l’argent, de l’expérience (de la vraie, celle qu’on aurait dans un jeu de combat et pas dans un jeu de rôle) et des matériaux en attendant d’aller dans la capitale, Minegarde (qui est en fait la ville du mode internet). L’époque est inconnue, mais se situe de toute évidence dans le passé, où l’électricité n’existait pas et où l’arme la plus efficace n’était pas une bombe N2 mais bien une arme blanche. La végétation prolifère et l’humain beaucoup moins qu’à notre époque. On se chauffe au bois, on se cache dans nos maisons en hiver, et surtout, on n’ose pas trop s’éloigner du petit hameau dans lequel on vit, de peur de ne jamais y revenir. Car les terres ne sont pas domptées, loin de là. Elles sont dangereuses, sauvages, naturelles.

Protéger le village de ces bêtes féroces, voici donc le but de base des chasseurs. Mais pour réussir, il faut être bien équipé. Et être bien équipé dans Monster Hunter, ça ne se déroule pas comme dans d’autres RPGs où l’on passe au magasin pour acheter ses potions et antidotes, et où les armes et armures à la mode se trouvent cachées comme par magie dans les entrailles des bébés chiens qu’on a éliminé. Ici, il vous faudra travailler pour avoir ce que vous voulez. Certes, certains éléments de base et produits s’achètent en magasin (comme de l’herbe ou des tonneaux par exemple), mais votre porte-monnaie vous rappellera rapidement que vous aurez mieux fait d’aller partir à la cueillette et à la mine vous-même, une armure rentabilisant mieux vos deniers personnels durement gagnés qu’une potion.

A la maison, on prends soin de son cochon :3
… et moi, il me bien mon cochon :3
(image issue de MHP 2nd G)

Ainsi, pour créer votre équipement, vous devez aller récupérer ce qu’il faut sur le terrain. Une grande épée Red Wing a besoin d’écailles de Rathalos (et croyez bien que ce n’est pas un petit poisson…), de griffes et de fluides de vouivres de feu et de poches de flamme. À vous d’aller à droite à gauche récupérer tout ça. Pour créer une potion, il faut combiner une herbe verte et un champignon bleu. Certains équipements ayant également besoin de minerais pour être construits, il faut donc jouer à Atchoum et prendre sa pioche. Vous êtes plus armes à feu que lames aiguisées ? Sachez que la majorité des munitions se construise à partir des noix que vous trouvez dans la forêt, et que vous choisissez l’élément avec lequel vous l’associez… En récoltant – et pêchant ! – ce qu’il faut évidemment. Les insectes ont également leur importance; on devient rapidement accroc aux lumineux qui, couplés à une bombe creuse, permettent de créer des bombes aveuglantes.

Monster Hunter est également un jeu drôle. En effet, bien que très sérieux dans son fond, la série de Capcom propose également un côté parodique de ces grosses brutes en quête constante d’équipement et de champignons. Et le plus fort dans tout ça, c’est que cet humour se traduit bien souvent dans le gameplay (j’y reviendrai).

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Le réalisme n’est également pas de mise dans cet univers virtuel (encore heureux !). Ainsi, une potion ou un produit du même genre suffira à guérir vos blessures quand vous êtes blessés. Cuire un morceau de viande prends moins de dix secondes. Les chats, ici appelés Felynes, marchent sur deux pattes, parlent et font la cuisine (mais certains vous font aussi chier en vous attaquant, comme des vrais).
Mais ce manque de réalisme est en pleine harmonie avec le souci minutieux de créer un écosystème cohérent, qui semble réel. Prenons un exemple classique : le Rathian et le Rathalos, deux vouivres (soit des dragons) qui sont les maîtres de la forêt. Le Rathian est la femelle, et attaque pour protéger ses petits. Le Rathalos, le mâle, cherche lui à protéger son territoire tout court. La première est plus subtile dans ses attaques, alors que le second est plutôt du genre à foncer partout. Si vous ne les attaquez pas, vous verrez clairement ces bêtes mener leur vie : le Rathian est généralement en quête de nourriture pour le donner à ses petits et le Rathalos se promène en faisant peur à tout ce qui bouge. Ils ont également chacun leurs endroits préférés, mais tentent tous les deux de rejoindre leur nid avant de mourir.

Et c’est parti mon kiki !
Ils sont tous en train de manger, ces goinfres !

Au final, l’univers de ce jeu est le genre d’univers qui fait rêver beaucoup de joueurs. Cette ambiance semi-moyenâgeuse où la récolte vit en harmonie avec des batailles contre des bêtes vingt fois plus grandes que vous, cette faune et flore si vivante, réel, à la limite du palpable, cet humour si particulier… En bref, cette odyssée où vous êtes véritablement l’acteur (et pas le cliqueur forcené, comme dans les MMO habituels) a quelque chose qui attire les aventuriers que nous sommes en notre for intérieur. Du point de vue du gameplay pur et dur, Monster Hunter a l’intelligence de proposer autre chose qu’une suite de quêtes sans fin (la même chose pour Phantasy Star hein, me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! ), où vous devez refaire votre équipement régulièrement.

Et c’est là où ça cloche dans cette version G toute droite issue de la PS2 : à l’époque, il n’y avait pas de ferme. Aujourd’hui, cet élément paraît évident pour tout joueur de Monster Hunter, mais pas à l’époque. Il est bien pratique pourtant, ce lopin de terre présent dans la version Portable sur PSP (ou Freedom pour nous, occidentaux) de ce premier épisode. Il permet, entre chaque quête, d’aller récupérer un peu de tout (et notamment du miel, indispensable pour créer des Super Potions). Ce n’est pas grave, on fait sans, et on part à la récolte dans les quêtes faites pour. Mais bon, c’est chiant quoi !

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Déroulement

Le gameplay de Monster Hunter est un point très important du jeu. Ça pourrait paraître évident, mais quand on voit la tripotée de RPGs à la japonaise qui sortent tous les jours et qui plaisent, ça ne l’est peut-être pas tant que ça… Et, pour le coup, la façon de jouer de MH est assez complexe pour vous demander des dizaines d’heures avant d’avoir l’impression de maîtriser la bête. Et je ne rigole pas.
Comme vous l’aurez peut-être déjà compris, l’univers de ce « MMO » se montre uniquement sous la forme de niveaux. Ce n’est donc pas un monde à la, par exemple, World of Warcraft ou Zelda où vous vous baladez où vous voulez sur une grande carte, avec quelques villes et donjons ici et là. Ainsi, les différents endroits à visiter (la forêt et ses collines, le marais, la jungle…) sont tous accessibles à partir du village (pour le mode solo) ou de la ville (pour le mode internet) de base. Néanmoins, tous ces niveaux ne sont pas sélectionnables tout seul, on ne les visite qu’à l’occasion de missions.

Elle n’a l’air de rien cette grosse bêbête, mais en plus de cracher du poison partout, elle prend aussi un malin plaisir à vous foncer dessus…

Il n’y a pas de point d’expérience dans Monster Hunter. Pour avancer, il faut terminer les quêtes. Vous avez un certain nombre de niveaux de difficultés, et il vous faut compléter toutes les missions d’un de ces niveaux pour passer au suivant. Ainsi, vous ne combattrez jamais un ennemi trop fort pour vous ! Le « leveling », lui, passe en fait par votre équipement, que vous mettez à jour sans cesse. Dans Monster Hunter G, ça ne concerne que les armes, mais dans ses suites, les armures sont également concernées.

Comme je le disais, le jeu entier repose sur un système de quêtes assez complexes. On peut en dénombrer trois types : celles de récolte, de chasses aux petites bêtes, et de chasses aux vouivres et autres gros monstres. Le premier type est assez facile à comprendre : dans un niveau donné, on vous demande d’aller récupérer quinze champignons vénéneux, dix minerais spéciaux ou que sais-je. Afin de varier un peu les plaisirs, on vous proposera également d’aller dans le nid d’un monstre pour y récupérer un œuf (qui vous ralenti et vous empêche d’attaquer) et le ramener au campement. Le genre de chose qui est plus facile en multijoueurs qu’en solitaire, vous vous en doutez bien.
Le deuxième type de quête, celle d’élimination de monstres de tailles acceptables, se rapproche assez d’un hack’n slash classique. Le jeu attend de vous l’annihilation complète d’un certain nombre d’êtres d’une certaine espèce. Les ennemis en question ne sont généralement pas très forts, mais vous avez généralement à courir un peu partout pour les trouver sur la carte.

Le troisième type de quête est le cœur du jeu. C’est celui qui attire, qui excite tant nos petites mimines (et qui vous les bousillent aussi). Le but y est simple : traquer un certain monstre et le battre. L’accomplissement l’est beaucoup moins, car bien évidemment, la bestiole ne se laisse pas faire. Vous devez tout d’abord la trouver. C’est une étape facile quand vous connaissez bien votre ennemi, mais le débutant lui peut passer jusqu’à dix minutes / un quart d’heure avant de le trouver, car, en qualité d’être vivant, votre ennemi se balade, se nourrit et fait même popo (très bon engrais pour la ferme au passage, ou pour faire des bombes puantes). Il faut donc apprendre à connaître les habitudes d’un monstre si on veut pouvoir l’abattre efficacement. Fort heureusement, une fois votre proie trouvée, vous pouvez lui envoyer dans la figure une paintball pour savoir sa position exacte à chaque instant des quinze minutes suivantes (ce qui se traduit par un joli gros point sur la carte). Plus pratique qu’un GPS.

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Comme je l’ai dit plus haut, il y a deux types de ces monstres que vous combattrez en seul à seul : les gros et les vouivres (ou Wyverns en anglais, et MO-N-S(U)TAA en japonais, soit « Monster ». C’est qu’ils ont été originaux ces asiatiques). Ceux que j’appelle « gros » sont les plus simples à battre et servent d’entrainement plus qu’autre chose. Ce sont en fait des versions plus imposantes et robustes des « dinosaures » que l’on voit un peu partout. Ils ne ripostent pas vraiment, titubent à quasiment chaque coup (ce qui vous laisse l’occasion de frapper de nouveau), mais sont parfaits pour vous familiariser avec un système de combat compliqué qui ne dispose pas de visée automatique (mais j’y reviens dans un instant).
Les vouivres sont elles largement plus compliquées à battre. La course-poursuite est toujours de mise, sauf que là, vous savez immédiatement quand un de ces dragons se trouve dans le coin. Grands comme la montagne d’argent que se fait actuellement Nintendo, sans oublier la force qui va avec, ils demandent au joueur énormément de pratique pour réussir à les éliminer. Ils crachent du feu, lancent des éclairs, courent dans tous les sens, volent, sautent, roulent et que sais-je encore. Les vouivres, ce ne sont pas des tapettes.

« Oh non ! Mon porte-clé Tokyo Hotel collector !
Je suis sûr de l’avoir perdu dans le coin ! »

Et pour combattre tout ça, vous avez à votre disposition une maniabilité pas simple qui change à chaque arme que vous utilisez (et que vous ne pouvez changer que dans le village, pas sur le terrain). Vous avez, au choix, un sabre avec un bouclier, une grande épée, une double épée ou même quelques armes à feu. Le maniement changeant radicalement d’une arme à une autre, je vais expliquer le système de combat de base en prenant pour exemple la grande épée, un classique de Monster Hunter.

Cette grande épée dispose de trois coups : un latéral haut-bas (que vous pouvez charger pour tripler la force du coup), un latéral bas-haut et une horizontale du style « balayette ». Chacune de ces attaques a une utilité bien particulière. Ainsi, celui « haut-bas », l’attaque de base, sert énormément pour étourdir l’espace d’une seconde un ennemi, ou bien lui asséner un coup dont il se rappellera en le chargeant. Mieux encore, si vous appuyez sur la touche correspondante à cette attaque alors que l’épée est rangée dans votre dos, votre personnage la sortira très rapidement et donnera un coup certes faible mais qui bien placé peut faire des ravages.
L’attaque « bas-haut » sert elle soit de combo de type frontal quand utilisée avec « haut-bas », et d’envoyeur d’ennemi (ou de tête d’ennemi pour les vouivres) quand utilisée seule. Enfin, la latérale est parfaite pour faire le ménage autour de vous.
À tout ça, il faut ajouter la protection disponible avec la touche R, où votre personnage utilise son épée comme bouclier, et les mouvements d’esquives, plus que vitales.

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Chacun de ces coups possède un rythme propre, avec une ampleur, un temps de chargement ou un moment de l’animation où le coup sera le plus fort. Vous ne pouvez pas enchaîner les coups comme un barbare ; il faut penser à l’avance à ce que vous allez faire en prenant en compte les mouvements de l’ennemi. Esquiver en faisant une roulade sur le côté ou sur l’avant est la clé de la réussite, mais là encore, il faut les connaître et les intégrer au point que devienne naturel le temps que prend une galipette et de se relever, et les effets qu’elle pourrait avoir. Et n’oubliez pas que vous ne pouvez pas utiliser cette esquive à tout moment de vos attaques ; il y a, encore une fois, un timing exact à respecter et à prendre en compte. Pour réussir, il faut connaître par cœur son arme et son personnage… Ainsi que son ennemi.

Car ils ne se laisseront pas faire ces ennemis, bien évidemment. Un simple coup peut vous enlever les trois quarts de votre vie (et c’est généralement ce qui arrive). C’est pour cette raison qu’il faut apprendre à manier à la perfection le système d’esquive, et surtout réfléchir en combat. Il ne faut pas attaquer l’ennemi en se disant « je bourrine et je verrai bien », car la riposte sera trèèèèèès douloureuse. Exemple concret : ce satané Rathalos, dragon de deux mètres de haut et bien plus de long, est en face de vous, de dos. Il ne vous a pas vu. Qu’allez-vous faire ? Vous mettre rapidement à côté de lui, chargez votre coup, et le lâchez en plein dans son corps ? Mais qui vous dit qu’il ne vous entendra pas arriver et ne se retournera pas d’un coup pour vous attaquer avec sa gueule ? Ou alors faire semblant de ne pas vous entendre, et faire tout à coup un bond en arrière en tirant une boule de feu à l’endroit où il se trouvait ?
Faire le coup rapide pour signaler votre présence et commencer le combat calmement est peut-être alors une meilleure solution. Mais comment réagira-t-il ? Pour éviter une quelconque riposte, vous pourriez donner le coup, et faire une roulade sur le côté pour vous enfuir de son champ d’attaque… Sauf s’il tourne sur lui-même pour vous donner un coup de sa très grande queue (ce qui fait super super super mal au passage) de laquelle vous ne pouvez vous enfuir avec une simple galipette. Alors vous pourriez faire une roulade entre ses jambes, et arriver juste en-dessous de son corps et vous cacher de ses mouvements amples. Bien évidemment, vous risquez de vous faire piétiner comme un forcené (entre autres).
Il est toujours possible de se protéger avec la grande épée, c’est vrai. Se défendre à l’avantage de ne pas perdre sa position et de pouvoir contre-attaquer rapidement. Mais dans Monster Hunter, il n’y a pas de pitié. Le monstre n’hésitera pas à vous mitrailler d’attaques jusqu’à que votre garde se casse si l’envie lui dit. Bien souvent, se protéger au lieu d’encaisser un grand coup de queue (ce qui vous envoie loin de sa portée) ou autre peut être une très mauvaise idée causant irrémédiablement votre mort. Car ne pas perdre votre position signifie rester collé au monstre, et donc éventuellement s’en prendre plein la figure.

Ha, il fait moins le malin le Diablos piégé comme ça !
Il va s’en prendre plein la tronche, moi j’vous l’dis !
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Mais éliminer un monstre n’est pas le seul but de ces quêtes. Vous pouvez également les capturer (meilleures récompenses mais impossibilité de « creuser » le monstre pour y récupérer des morceaux) ou les abîmer.
Abîmer un monstre est un point vital du jeu, et c’est pour cette raison même qu’il est impossible de cibler automatiquement un ennemi. L’index droit plié pour atteindre la croix, le joueur se doit de triturer cette dernière pour repositionner constamment la caméra vers l’ennemi. Le second stick peut également être utilisé, mais à moins d’être un X-men (n’allez pas voir Wolverine !), il est impossible d’appuyer sur les touches tout en contrôlant la caméra et être bon par dessus le marché !
De nombreuses parties de ces vouivres peuvent être amochées. La queue peut être découpée, des écailles arrachées, des cornes cassées. Oui, on joue un peu au boucher, et en plus, les sensations sont absolument énormes !

Et comment réussir à tout gérer ? En s’entraînant encore et encore avec son arme préférée contre un ennemi donné ! Et, bien évidemment, chaque monstre est différent de son prochain, et il vous faudra quasiment tout réapprendre de zéro à chaque fois (même si, c’est vrai, ils partagent de façon générale quelques attaques).

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Avec tout ça, j’ai oublié de parler des différentes jauges que vous avez à gérer en jeu. La plus évidente est celle de vie, pas la peine de vous expliquer comment ça marche (j’espère…). La deuxième, celle de stamina, est déjà nettement moins évidente. C’est en quelque sorte votre fatigue. Simplement bouger et attaquer ne l’utilise pas, mais faire un sprint (mouvement uniquement disponible quand votre arme est rangée dans votre dos) l’utilise. Et si vous sprintez parce qu’un monstre gros comme la connerie de la loi Hadopi vous fonce dessus, votre personnage, paniqué, consommera deux fois plus vite sa stamina. Se protéger d’une attaque (si votre arme vous le permet) en utilise également. En bref, il faut y faire attention.
La troisième jauge est celle de l’aiguisement de votre arme. Au fil de vos attaques (ou si vous vous protégez), votre arme s’émousse, et il faut donc remédier à tout ça en utilisant une pierre à poncer. Il faut prendre soin de votre équipement, car une lame en moins bon état est une lame qui menace de se casser, et qui de toute façon pénètre moins bien le corps des monstres.

Contrairement à votre arme qui commence une quête complètement aiguisée, votre stamina n’est pas au maximum de ses capacités. En mangeant un morceau de nourriture préparé vous-même ou une ou deux des rations données en début de niveau, votre barre grandira, vous permettant de courir sur une plus longue période. Bien évidemment, votre personnage s’affamant petit à petit, la barre rétrécira également.
Ainsi, de la même façon que l’on a à poncer une arme en pleine mission ou à utiliser des potions, il faut également penser à nourrir votre personnage, et comme je l’ai dit plus haut (mais vraaaaiment plus haut), les animations, vraiment drôles, qui accompagnent ces actions sont à prendre en compte très sérieusement comme les mouvements d’attaques et d’esquives.

Si vous ne l’avez toujours pas compris, je vais le dire très clairement : le gameplay général de Monster Hunter se rapproche énormément de celui d’un jeu de combat 2D. C’est un jeu à l’ancienne, où tout est carré et la moindre erreur de votre faute n’est pas de celle du jeu. Tout comme un personnage de King of Fighters, Street Fighter ou Guilty Gear, les armes sont d’une complexité rare et vous demanderont des siècles d’apprentissage. Les vouivres, variées et intelligentes, remettront sans cesse en question votre stratégie et seront un véritable challenge. C’est que le jeu est dur, très dur, probablement l’un des titres les plus corsés auxquels j’ai pu m’essayer.

Et le pire dans tout ça, c’est que c’est terriblement jouissif.

Certaines quêtes vous mettent carrément contre plusieurs vouivres en même temps.
(image issue de MHP 2nd G)
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(parce que c’est toujours très important)

Et aussi la bande-son
(parce que je ne savais pas où parler de ça)

En qualité de portage d’un jeu PS2 à la base pas très beau, Monster Hunter G est moche. Voilà, ça c’est dit, ceux qui se branlent sur la HD peuvent passer leur chemin. En attendant, fondamentalement, ça reste correct.

Non, je ne peux pas me mentir plus longtemps. Ce premier épisode de Monster Hunter est moche. Point. À quelques exceptions près, évidemment. Les petits et gros monstres, ainsi que les personnages, ont une modélisation correcte, les vouivres sont de manières générales fabuleuses, et les niveaux fouillis, à l’exception de Forest & Hills. Premier lieu que vous visiterez, il est l’exemple parfait de ce que j’appelle un niveau travaillé. Dénivelés propres et bien pensés, assez varié dans le décor, labyrinthique sans trop l’être. Il a en plus le culot de proposer une ambiance sonore vraiment immersive.

Par contre, le reste, ça craint un peu je trouve. Alors que chaque terrain que vous visitez dans le deuxième épisode (et le Tri à ce qu’on a pu voir et jouer) est merveilleusement bien pensé, ce premier opus collectionne les bourdes. La première, c’est le sol. Il est plat. Mais vraiment plat. C’est plat, plat, plat, plat. On ne s’imagine pas à quel point un sol plat peut être énervant tant qu’on a pas joué dessus. Ça reste moins frustrant que dans Phantasy Star Zero (qui lui, au moins, a une bonne excuse : la DS), mais c’est quand même bien irritant.

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La deuxième erreur, qui découle de la première, c’est la végétation. Je visualise vraiment bien les développeurs de chez Capcom en train de se dire :
– « Bon, notre moteur graphique est en papier mâché !
Il faut donc gagner quelques polygones pour rendre le tout plus fluide !
Je propose qu’on aplatisse le terrain ! »
– « Mais ça va être monotone, non ? »
– « Exact. Donc, pour cacher ça, vous mettrez autant d’arbres, de buissons et de rochers que vous pourrez ! ».

C’est VRAIMENT la sensation que j’ai. On trouve juste des trucs partout, dans tous les sens, c’est la jungle complète partout, même dans le désert. Vous allez alors me demander où est le problème d’une végétation si dense ? C’est qu’elle n’est pas transparente. Alors forcément, ça bouche la caméra. Et un jeu où les moments où on ne voit rien s’accumulent, ce n’est pas top. Heureusement que c’est absent du deux (et donc, fondamentalement, du trois… N’est-ce pas Capcom ?) !

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Côté son, c’est du tout bon. Les quelques musiques disponibles sont agréables à l’oreille, avec un mélange de morceaux assez dynamiques et classiques pour les monstres, et quelque chose un peu à la Crystal Chronicles (le premier, le meilleur) pour la ville et le village, avec des instruments si je puis ainsi dire « tribaux », comme des tambours et des tamtams. Oui, je n’y connais rien en musique, mais ce que je sais, c’est que ça rend très bien !
Monster Hunter est aussi un jeu qui a prouvé la pureté de mon âme. Mon avatar, féminin (NDC : Tapette va !), ne cesse de souffler fort et de gémir quand elle sprinte. Vos esprits pervers auront compris ce que je veux dire, pas la peine d’expliquer plus en détail. J’ai pourtant joué plus de 200h sur la version 2nd G, une trentaine sur le premier épisode PSP, ainsi qu’un peu à Frontier sur PC, et je n’ai JAMAIS eu cette impression pornographique. C’est ma douce et tendre Holly, forcée d’écouter le son de la télé se trouvant pile derrière elle, qui a déclaré qu’ « on croirait qu’elle joue dans un film porno, ta pétasse ! ». Bah p’tèt, j’sais pas. Mais maintenant, j’entends plus que ça, moi aussi (mais je ne me plains pas).

L’épée du village, que personne il a réussi à l’enlever de son socle, et même que c’est vous qu’allez le faire. Et ouais !

Mode internet
(parce qu’il mérite bien un paragraphe à lui tout seul)

Aaah, internet, doux internet, tu n’aimes point la Wii, n’est-il pas ? Ou, tout du moins, c’est toujours ce que j’ai cru jusqu’à aujourd’hui. Après toutes ces expériences en ligne ratées (SSBB, NiGHTS, Quantum of Solace…) ou tiédasses (Mario Kart… Et je ne vois que ça en fait), sans compter ces téléchargements et temps de connexion longuets au WiiShop et ces conneries, j’en étais venu à me dire que c’étaient des petits lutins unijambistes qui relayaient la connexion internet dans le modem fait en origami de la Wii, et que Nintendo ne proposait pas de chat digne de ce nom pour gagner quelques ko de bande-passante (et ne pas tuer ces lutins à la tâche).
Mais pas du tout ! Croyez-le ou non, mais Monster Hunter propose un mode internet digne de ce nom ! Vrai de vrai ! Avec du chat par clavier, peu de lag et tout ce qui va avec.

Le mode en ligne de Monster Hunter G est à la base assez spécial. Alors que dans le mode solo, compléter les quêtes les unes après les autres suffit pour avancer dans le jeu, le mode online lui vous demande de cumuler des Guild Points. Ces derniers débloquent différents rangs, tous numérotés en plus d’être nominalisés. Vous l’aurez compris, avec ce système, on retombe un peu dans le RPG classique. Ainsi, pour atteindre les quêtes avancées, il vous faudra faire toutes les quêtes précédentes, et certaines d’entre elles plusieurs fois. C’est un moyen comme un autre de gonfler artificiellement une durée de vie vous allez me dire, et Capcom était bien au courant de tout ça. La preuve, tout ça a disparu dans les épisodes suivants ! Maintenant, il faut juste terminer les quêtes.

Pour jouer en ligne, il faut d’abord choisir un serveur principal. Aux heures de pointe, ils sont plein à craquer (il doit rester moins de 2000 places sur pratiquement 20000). Ensuite, un sous-serveur. Enfin, un groupe de joueur, où environ dix d’entre eux se promènent dans la ville. Et c’est dans cette ville que vous choisissez les quêtes que vous voulez accomplir. Pas la peine de vous le cacher, en multijoueurs, c’est l’extase totale. Mais on s’en doutait. Le jeu ne lag pratiquement pas, discuter se fait à l’aide d’un clavier branché en USB sur la Wii et les parties s’enchaînent jusqu’à pas d’heure. Sur Wii. Avec un serveur situé au Japon. Alors que je suis en France. C’est beau à en pleurer, non ?

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Fenêtre de chat avant de rejoindre un groupe.
C’est dingue, même au Japon, ils parlent d’Hadopi (mais vu que c’est en japonais, vous avez juste à me croire sur parole, hin hin hin).

En bref…

HISTOIRE : -/20
Comment noter quelque chose qui n’existe pas ? En lui mettant zéro ? Ici, c’est le joueur qui créé sa propre histoire. On pourrait parler du contexte, qui lui est tout simplement fabuleux… Si on apprécie ce genre d’univers, évidemment !

GAMEPLAY : 17/20
Je lui aurais volontiers mis un 20, mais il y a deux petits éléments qui m’en empêchent : déjà, il s’agit du premier épisode et les contrôles y sont parfois un peu raides, et d’expérience, je sais que le second est bien plus fluide. Le deuxième, c’est cette satanée caméra qui décide de se placer au-dessus de vous, l’objectif pointé vers vos cheveux, dès qu’il croise un mur. Mais ça, c’est aussi dans le 2.

GRAPHISMES : 11/20
Le jeu est moche, mais dispose d’un charme indéniable. Mais ça n’empêche pas qu’il est moche. Heureusement, le second et troisième épisodes (surtout ce dernier) corrigent le tir. En attendant, ces textures baveuses et ces murs d’arbres coupés à la scie sauteuse sont complètement dégueulasses.

MUSIQUES ET SONS : 17/10
Une ambiance de folie, des musiques parfois excellentes, parfois simples. Je hais juste ces chats et leurs miaulements ultra répétitifs. Mais ceci dit, je fais jouir ma nana à chaque pas, et ça, ça n’a pas de prix.


DURÉE DE VIE : 16/20
Encore une fois, un certain 2nd G (et pire encore, l’opus PC Frontier !) est passé par là et montre à quel point cette première mise à jour du premier épisode semble vide. Enfin non, il y a beaucoup à faire, mais dans celui d’après, cette quantité est quintuplée. Et les 100/150h nécessaires à l’achèvement de toutes les quêtes offline et online de MHG ne rivalisent même pas avec les 500/1000h nécessaires à MH2G ou Frontier. Mais bon, fondamentalement, 100h, ça reste beaucoup.

Note Finale : 16/20
Si MH2G ou Frontier n’avaient pas été là, je lui aurais mis bien plus. Mais il s’agit là d’un portage, certes amélioré, d’un jeu assez ancien qui a vu de nombreuses suites défiler après lui. Il reste néanmoins plus qu’appréciable, et je m’amuse comme un petit fou dessus (ça me fait jouer à autre chose qu’à Phantasy Star Zero au moins).
A tous les débutants qui veulent s’essayer à cette fabuleuse série qu’est Monster Hunter, je n’aurais que deux choses à dire : déjà, c’est très bien (même si vous allez mettre votre vie en l’air), et surtout, ne vous découragez pas. Les premières heures de jeu sont très frustrantes, voire désagréables. J’ai mis une dizaine d’heures avant d’apprécier le jeu tout court (c’était à l’occasion d’un week-end où je n’avais rien à faire, et que je voulais jouer à quelque chose de neuf). Une fois la bête prise en main, je peux vous assurer que c’est un vrai plaisir. Monster Hunter est un jeu vidéo, un vrai, une expérience tactile pure et dure, et c’est bien ça qui plait autant.

En BONUS, une blague super drôle !

(à lire avec la voix de Vidéo Gag)

« Hoho, je sens une présence dans mon dos ! »
« Aaah ! Y’a un monstre ! Maman j’ai peur ! »
« Aïe »
« Boum badaboum ! J’vais avoir des courbatures demain à cause de toi ! »

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