C’est une chose que l’on ignore assez en occident : les consoles de Nintendo ont toujours été conçues pour accueillir un maximum d’accessoires, extensions et autres jouets permettant de dépasser les limites du jeu vidéo stricto sensu. Si pour la NES on connaît principalement le Zapper et ROB, n’oublions pas qu’au Japon, elle a eu droit à un clavier électronique, à une extension machine à coudre et bien d’autres fantaisies dont certaines seront reprises sur Super Nintendo. Il est finalement assez surprenant de constater que la GameBoy n’a eu que très peu d’accessoires, les principaux se contentant simplement de résoudre son plus gros défaut : un petit écran pas éclairé.
Voici donc un tour d’horizon des accessoires disponibles sur GameBoy. La plupart d’entre eux étant disponible sur tous les marchés.
Light Boy
Le Light Boy s’accroche sur le haut de la console et fournit ainsi une loupe éclairée afin de jouer dans le noir et de voir un écran plus grand. Bien utile mais peu pratique : l’objet se clipsait pas très délicatement sur la console et il fallait le retirer chaque fois que l’on voulait changer de jeu. Il fonctionnait avec deux piles LR6.
L’objet, une fois plié, n’était pas spécialement gros et se rangeait dans la plupart des trousses de transport et autres sacs banane en vogue dans les années 90. Il va de soi, cependant, que la console perdait de son côté portable et, dans le fond, le Light Boy est un peu un aveu d’échec face à des Lynx et autres Game Gear qui pouvaient se jouer dans le noir sous la couette.
Light Magic
Même principe que le Light Boy, mais avec cette fois-ci la possibilité de changer de jeu sans retirer tout l’attirail. Plus pratique, mais aussi plus fragile.
Booster Boy
Comme disait la pub à l’époque « offrez un cercueil à votre GameBoy » ^^ Ici, on transforme totalement l’ergonomie de la console en lui offrant un son stéréo, un joystick, des boutons, selon la légende, plus confortables et bien sûr une loupe et un éclairage pour jouer dans le noir. Jamais pris ce truc entre mes mains mais quelque chose me dit que ça devait être bien trop gros et bien trop lourd pour jouer.
En tout cas, là encore, le côté « portable » de la console en prend un coup, de même que son design qui ne ressemble plus à rien. A dire vrai, le Booster Boy était plutôt étudié pour être posé sur une table afin de jouer les bras collés au corps et la tête baissée. Pas franchement pratique.
Handy Boy
Celui-là était mon préféré (dire que je l’ai cassé en sautant dessus pour imiter Sangoku…) Deux volets pour mettre la stéréo (et au passage gagner un peu en puissance sonore), une loupe que l’on peut choisir de ne pas mettre sans pour autant se priver des lumières pour jouer dans le noir. Il y avait aussi un clapet avec un joystick et des boutons plus gros, mais perso j’ai toujours trouvé ça à chier. Je jouais sans et j’tais bien content.
L’appareil puisait son énergie en s’incrustant dans le boitier des piles avec un système complètement farfelu mais génial. Cela réduisait bien sûr l’autonomie de la console (en plus d’épuiser les piles de façon inconstante, puisque sur les 4 piles de la console, seules 2 étaient sollicitées pour faire fonctionner le Handy Boy)
Super GameBoy
Il s’agit plutôt d’un accessoire pour Super Nintendo, mais c’est aussi et surtout la réalisation d’un fantasme de nombreux joueurs : jouer aux jeux GameBoy en couleur.
Les 4 nuances de gris sont paramétrables à souhaits pour donner au jeu des couleurs qui puissent lui convenir. Certains jeux se prêtaient magnifiquement bien à l’expérience, d’autres ne pouvaient pas y trouver leur compte. Et d’autres encore sont sortis avec une gamme de couleurs spécialement dédiées au Super GameBoy ainsi qu’un fond d’écran exclusif pour remplir l’espace inoccupé par l’écran de jeu sur la télé.
Super Game Boy 2
Même principe que le Super GameBoy premier du nom à ceci près que la cartouche est transparente et que l’on peut connecter un câble Link pour jouer à des jeux multijoueur.
Comme la plupart des trucs intelligents qui sortaient à l’époque, seul le Japon y a eu droit.
Barcode Boy
Distribué par Namcot (oui, oui, avec un T) au Japon uniquement, c’est une liseuse de codes-barres, une mode de jeu assez populaire au Japon dans les années 90 et 2000 qui existait déjà sur Super Nintendo et qui existera aussi sur GameBoy Advance. Le joueur achète des sachets de cartes contenant chacune un code barre, la glisse dans la fente de la liseuse et cela peut avoir un impact direct sur le jeu. Par exemple, faire apparaître de nouveaux pouvoirs, de nouveaux ennemis, de nouveaux niveaux…
L’appareil se branchait sur le port du câble Link afin de ne pas encombrer le port cartouche.
Mobile Adapter
Un adaptateur pour se connecter à son téléphone portable et ainsi échanger des données via le réseau cellulaire (woah *_*) pour Pokemon Crystal et Mobile Golf uniquement et uniquement au Japon, sinon ça ne serait pas drôle 😉
Pocket Sonar
Evidemment, ça restera à jamais pour les japonais, ça. Créé par Bandai, ce gadget vous permet de monter à bord de votre barque, de plonger un fil sous l’eau et d’utiliser votre GameBoy comme sonar pour localiser la poiscaille en-dessous de vous. Absolument génial, ça envoie du rêve, j’en veux trois camions pour moi tout seul 🙂
GameBoy Camera
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un appareil photo pour la GameBoy. Le Game Boy Camera permet de stocker 40 photos en 4 niveaux de gris, d’une résolution de 128*112 pixels. La caméra intègre aussi quelques filtres ; classique, à grains, ainsi que noir et blanc.
Utilisé dans certains jeux spécialement conçus pour lui, l’appareil aurait pu évoluer et devenir compatible avec d’autres jeux, y compris sur d’autres consoles comme la Nintendo 64. Mais diverses associations, notamment l’université de Columbine, ont fait stopper ces projets, jugeant qu’il était malsain de coller des visages d’êtres réels à des personnages de jeux vidéo. Il aurait par exemple pu être possible de coller son minois sur des bots dans le jeu de shoot à la première personne Perfect Dark sur Nintendo 64.
GameBoy Printer
Sans lui, le GameBoy Camera n’est rien. Mais le GameBoy Printer peut très bien se balader tout seul. Initialement il était là pour imprimer les photos prises avec le GameBoy Camera, mais d’autres jeux ont offert d’autres possibilités, notamment Super Mario Bros Delux, Zelda DX et Pokémon Jaune qui permettaient d’imprimer des images spécialement éditées dans le jeu pour ça.
GameBoy Cleaning Kit
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un kit d’accessoires pour nettoyer la console. Je parle de celui-là mais il existait d’autres kits pour rendre sa console belle et performante, notamment un qui consistait à changer la vitre protégeant l’écran de la console si celle-ci était rayée. La console perdait au passage la mention « Dot Matrix with Stereo Sound ».
Pour en revenir au Cleaning Kit officiel, il contenait une cartouche spéciale avec un bout de tissu en lieu et place des barres de cuivre qui connectaient la cartouche à la console. Légèrement imbibé d’eau, ce bout de tissu devait normalement accrocher les grains de poussières qui se logeaient dans le port cartouche de la console. Ca c’est la théorie puisqu’en pratique, ça avait plutôt tendance à les pousser vers le fond et à les agglomérer. On dira que c’était donc une technique à n’utiliser qu’en tout dernier recours, le mieux étant bien sûr de toujours garder une cartouche dans sa GameBoy pour éviter qu’elle se salisse.
L’autre accessoire, la languette, était le même principe mais adapté aux cartouches cette fois. Il s’agissait de passer la bande de tissu dans la cartouche de jeu pour nettoyer les connecteurs. J’ai dû péter plusieurs de mes jeux avec ce truc.
Mega Memory Card
La plupart des jeux GameBoy étant dépourvus de sauvegarde interne, aucune solution n’avait été envisagée par Nintendo pour pallier à ça. A vrai dire, l’époque éphémère des cartes mémoires arrivera avec du support CD, donc dans les années 1994/1995. Du coup, si la cartouche de jeu n’était pas équipée, de base, d’une pile de sauvegarde, il n’existait aucun moyen de sauvegarder sa progression. A côté de ça, la Super Nintendo ayant acquis rapidement la triste réputation d’effacer elle-même les sauvegardes sur les piles de certaines cartouches de jeu, le GameBoy Memory (et ses imitations) était l’instrument idéal.
Il offrait la possibilité d’enregistrer jusqu’à 100 sauvegardes pour les jeux, ce qui permettait, et c’est bien pratique, de commencer une petite partie dans le bus, de sauvegarder et d’arrêter la console en arrivant à destination puis de reprendre sa partie plus tard… Le concept même du jeu nomade, en gros.
Câble Link
Celui-là n’a rien à voir avec la Légende de Zelda. A part peut-être pour la saga Oracles ? Le câble Link, c’est tout simplement ce qui vous permettait de jouer à deux aux jeux multijoueur, Tetris en tête, Pokémon en série et bien d’autres encore.
Le câble était filé de base avec la console, mais faisait aussi partie des objets les plus vite perdus.
Avec la sortie des modèles Pocket et Color, le câble Link a été revu et corrigé. Un adaptateur était disponible pour connecter une GameBoy Pocket ou Color à une vieille grise.
Four Player Adapter
Outre les jeux qui se jouaient à 2, il y en avait qui se jouaient à 4… voire plus pour certains. Cette fois-ci, il fallait utiliser cet adaptateur permettant de connecter jusqu’à 4 GameBoy entre elles.
Game Genie
Dans la série des trucs qui permettent de tricher, le Game Genie et celui que l’on connaissait le plus dans nos verts pâturages, mais ce n’est pas pour autant que les GameSharks et autres Action Replay n’étaient pas de la partie.
Le principe : vous avez un logiciel qui se lance avant votre jeu, qui se tape l’incruste, quoi, et qui vous permet d’entrer des codes afin de tricher : vies infinies, énergie infinie, commencer directement à tel ou tel niveau etc.
Adaptateur secteur
Bon, rien de particulier à signaler ici, il s’agit simplement de l’adaptateur secteur refilé avec la console ou vendu séparément pour ceux qui le perdaient.
Sacoches de transport
Il y a eu diverses sacoches et autres mallettes pour transporter la GameBoy et ses jeux. Les cartouches de jeux étaient toutes vendues avec un étui en plastique. Certaines sacoches permettaient de les mettre dedans tandis que d’autres faisaient office d’étui pour les cartouches.
Entre les produits officiels et les non officiels, il y a eu une grande variété de produits de ce type, tout en sachant que beaucoup de joueurs s’accommodaient d’autres types de sacoches, comme celles prévues pour les appareils photo qui pouvaient faire parfaitement l’affaire.
GameBoy Radio
J’avais déjà entendu parler de cet appareil mais je ne l’ai jamais vu fonctionner, je ne sais donc pas quelle est la qualité d’écoute de la radio. Ceci dit, vu les appareils de plus en plus petits qu’on nous vendait à l’époque, on peut vraiment se poser la question de l’intérêt d’une radio à faire fonctionner sur sa GameBoy…
Voilà pour ce tour d’horizon des accessoires, disons, classiques de notre chère petite GameBoy. Je n’ai pas poussé le bouché aussi loin que je l’aurais pu, car la GameBoy a également accueilli d’autres accessoires moins ludiques (voire pas du tout), comme des tensiomètres équipés d’une puce GPS, des mini claviers, des oscilloscopes… La GameBoy a même été utilisée comme électrocardiogramme de poche dans des campagnes sanitaires qui se sont déroulées dans des zones sans électricité et avec peu de moyens…
Ce seraient des histoires intéressantes à raconter, mais ça sera pour une autre fois 😉