Quand la France croise le Japon et les armes à feu les blanches, on obtient Red Steel. Premier jeu annoncé pour la Wii en mai 2006, et donc premier jeu bien mis en avant par Nintendo, le titre d’Ubi Soft était forcément attendu avec une grande impatience, et il y avait de quoi : les mouvements de votre main seraient entièrement simulés à l’écran afin de reproduire moult gestes, dont les plus intéressants étaient de pouvoir tenir son arme comme un vilain gangster ou de faire de vrais combats de sabres comme les grands ! Nous voilà maintenant… *compte sur ses doigts*… en gros sept mois après. Alors, qu’en est-il ?… Je dis ça, mais en fait, vous avez déjà TOUS lu des tests sur le jeu, et vous ne cessez de râler sur divers forums et copains (ceux que vous aviez avant qu’ils pètent un câble à force que vous râliez) que ce jeu, c’est de la merde. Et ben moi, je dis…
NON !
Y’A PAS D’HISTOIRE !
Ça commence déjà ! Red Steel a une histoire mes coquinous, bien sûr que si ! La voici : alors que vous attendiez le père de votre fiancée avec cette dernière dans un restaurant, de méchants yakuzas arrivent et décident de capturer la belle, un peu à la manière de Donkey et Pauline, sauf que Pauline n’était pas belle, et Donkey n’était pas un yakuza.
Voilà.
Bon, évidemment, ceci n’est que le début de l’histoire, mais je pense que de manière générale, c’est ça. C’est nul vous allez me dire ? Moi, je rétorque « quel est le but général de Zelda ? ». Sauver la princesse, et éventuellement sauver le monde ? Un mauvais scénario ne fait pas forcément un mauvais jeu.
Ceci étant, l’histoire de Red Steel évoluera, et bien qu’aucun rebondissement ne soit à prévoir, on vous emmènera dans des coins peu commodes, majoritairement aux quatre coins du Japon, pour accomplir des missions qui n’ont pas toujours de rapport direct avec le sauvetage.
En bref, c’est classique mais efficace.
C’EST MOCHE !
Ca dépend de comment vous jouez ; si c’est en pleine lumière en vous collant aux murs pour admirer de près les textures un peu baveuses, oui, c’est moche. Mais si vous mettez vous lunettes et que vous regardiez autre chose que les murs, vous vous aperceverez que Red Steel est graphiquement abouti. Enfin, autant que peut l’être un jeu Wii (c’est pas du Gears of War, mais pas du TimeSplitters 2 quoi).
La modélisation générale est plutôt plaisante. Un peu carré, mais loin d’être catastrophique. Les textures sont un peu baveuses ; forcément, on est sur Wii. Le point fort du jeu est plutôt dans ses effets graphiques en tout genre, particulièrement réussis. « En tout genre », j’entends les effets de fumées, de lumières ou encore de chaleurs… Jamais vos yeux ne seront en reste de ces délices colorés, ou presque ; vous sentirez la lourde température s’abattre sur vous dans les rues menant à la piste d’aéroport ou dans les sous-sols du hangar remplis de machins très chauds ; les boites de nuits et les rues vous éblouiront par leur luminosité particulièrement japonaise ; enfin, vous ne ferez qu’un avec les souffrances du héros grâce à d’habiles effets de flous.
Le problème est que le tout est plus ou moins bien animé… Voire ça saccade assez par moment. Mais rassurez-vous, on est bien loin de Perfect Dark, ou Doom Advance. Ici, ça reste maniable. Largement maniable.
Je ne peux que vous laissez admirer les quelques images disponibles dans ce test pour comprendre que Red Steel, c’est tout sauf moche. Sûrement le plus beau jeu du lancement avec Zelda. Le jardin du dojo vous laissera par exemple rêveur pendant plusieurs semaines… La patte et l’ambiance graphique Red Steel, c’est vraiment quelque chose comme on dit !
LES ENNEMIS SONT CONS COMME DES BALAIS !
J’avoue.
Soit ils vous foncent dessus comme des bourrins, soit ils ne bougent pas. Ceci dit, ils sont toujours très chiants, notamment parce qu’ils ne réagissent pas aux coups que vous tirez. Comprenez par là que vous aurez l’impression, un peu comme dans Half-Life², de tirer dans des sacs à patates. Fort heureusement, d’habiles stratagèmes et la maniabilité quasi-parfaite de la Wiimote vous rendront maître dans l’art du headshot….
C’EST IMMANIABLE
Ne dites pas que c’est immaniable (le mot n’existe pas dans la langue française), dites plutôt que vous ne savez pas jouer car c’est l’explication la plus plausible. La maniabilité est au premier abord plutôt déroutante, normal vu qu’il s’agit d’une nouvelle façon de jouer (comprendre par « différente » et pas « révolutionnaire ». On aurait bien pu faire la même chose avec une manette dans une main et un simple pistolet de jeux de tir. Mais ça aurait été moins confortable). Comptez à peu près une demi-heure/une heure maximum pour vraiment être à l’aise.
Après ce petit temps d’adaptation obligatoire, ce jeu devient un vrai petit paradis. Voir la main à l’écran reproduire les mêmes gestes, et ainsi pouvoir pencher son arme comme on le veut, c’est véritablement grisant. De plus, il devient rapidement aisé d’atteindre ses cibles, et on avance dans le jeu plus ou moins comme dans du beurre (personne ne vous dit que ce sera facile non plus héhé :p). Les fonctionnalités de la Wiimote et du Nunchuk sont utilisées autant que possible et plus ou moins à bon escient. Par contre, il est assez difficile d’atteindre la croix, et notre main aura tendance à faire un peu n’importe quoi quand on essaiera d’appuyer sur le bas de le croix pour sortir une grenade, tout en visant avec la mote et en lançant avec le Nunchuk. Une question d’habitude à prendre.
Les combats à l’épée sont pour beaucoup de personnes une grande déception, et ce à juste titre. En effet, il ne vous sera alloué que huit directions différentes pour vos coups d’épées, qui sont les huit directions d’une croix directionnelle. Ainsi, si vous m’avez bien suivi, les mouvements de votre main ne sont en aucun cas totalement reproduits à l’écran. Fait encore plus triste, la console doit d’abord enregistrer votre mouvement : en gros, on bouge, puis après seulement le coup est porté à l’écran (pareil pour les grenades au passage).
Doit-on pour autant pleurer et se dire que ces combats sont nuls ? Je dis que non ! Ces scènes sont toujours merveilleusement bien mises en scènes (dans un dojo, après un crash de voiture, dans une rue, dans un bar illuminé de partout…) et l’on maîtrise très rapidement l’art du sabre façon Red Steel. Au final, on s’amuse. On contre, on évite et on assène quelques coups bien sentis. On se dit que ça aurait pu être mieux certes, mais on s’amuse vraiment.
Mais rien ne vaut ces monumentales gunfights !
C’EST MOU, LINÉAIRE et BUGGÉ !
Red Steel est sûrement des FPS les plus dynamiques qu’il m’ait été donné de voir ces derniers temps. Le point fort du titre est que la majorité du décor est destructible. Un ennemi se cache derrière une voiture ? Explosez la voiture. Il se trouve derrière une pile de caisses ? Virez les caisses. Faites attention où vous tirez, vous êtes entouré de tuyaux dont la vapeur pourrait vous aveugler ! La pléiade d’armes mit à votre disposition quant à elle est en somme assez classique. Des pan-pan tue-tue à une main, d’autres fois à deux, rien de transcendant. Ceci dit, ça suffit amplement ; on est déjà bien assez content de voir tout ce paysage se démolir devant nos yeux, créant un beau bazar général !
Une des critiques principales du titre est sa linéarité. Je commencerai par nommer cette mission où l’on doit sauver des geishas. On se retrouve dans une rue, et on ne sait pas trop où aller. C’est bien normal car le choix nous est laissé : quel groupe sauver en premier, et par quel porte, quel couloir ? Il est dommage que ce genre de scène ne soit pas plus fréquent. La majorité du temps, Red Steel est effectivement assez linéaire… Comme la grosse majorité des FPS, et notamment des pointures du genre comme HL² ou Doom 3 pour n’en nommer qu’une paire. Pourtant, ces deux titres sont géniaux.
Par contre, Red Steel est peut-être un des jeux les plus buggés que je n’ai jamais rencontré ! Le jeu sent à plein nez le « nous devons le finir pour la sortie de la Wii ! ». On se retrouve alors avec une intelligence artificielle un peu moisie, des ennemis qui décident de ne plus bouger et écarter les bras, jetant leur arme (revenant ainsi à leur étape de modélisation) ou encore le viseur qui a tendance à bouger un peu n’importe où. Ca ne m’est personnellement pas beaucoup arrivé, mais le nombre de personnes se plaignant de ce bug est bien trop important pour que je ne le stipule pas dans ce test.
Le plus encrottant qu’il m’est arrivé est -comme je l’ai nommé- La Musique Persistante. En attendant que le jeu charge votre sauvegarde, vous avez un joli écran de chargement avec une musique. Et il arrive bien souvent que la musique RESTE après le chargement. En bref, on se tape la jolie ou pas jolie mélodie durant toute la partie du niveau. Énervent.
LES MUSIQUES SONT SYMPAS…
Ah ! Je vous y prends, vil gredin ! La force de Red Steel réside effectivement dans ses extraordinaires mélodies. Nous aurons tantôt droit à de la J-Pop, tantôt à ce qui s’apparenterait à des musiques d’animes, ou encore des musiques japonaises bien plus traditionnelles. Elles contribuent à l’ambiance japonaise du titre, et vous accrochera à votre double-manette juste pour en écouter encore et encore. On adore !
Bien évidemment, les bruitages sont tout aussi réussis. Il aurait été difficile de rater l’enregistrement classiques de « ratata » d’armes à feu, et des « tshings ! » des sabres. Le haut-parleur de la Wiimote est bien sûr mit à forte contribution, et reproduira tout un tas de bruits que je vous laisse le plaisir de découvrir.
DE TOUTE FACON, RED STEEL, C’EST DE LA MERDE !
EN BREF…
SCÉNARIO : 10/20
On ne va pas vous le cacher, le scénario de Red Steel est loin d’être ce qui se fait de mieux ; l’histoire de la fille (totalement cruche au passage) qui se fait kidnapper… dans un FPS, ça ne le fait pas trop. Pour ça, je lui mets 0/20. Par contre, j’applaudis certaines idées très bonnes comme les mises en scènes et autres évènements 😀
GRAPHISMES : 17/20
La modélisation est satisfaisante, mais mon dieu ! Ca flash, ça brille, ça chatoie de mille feux ! Les graphismes de Red Steel sont vraiment réussis (pour de la Wii). Des effets de lumières et de chaleur, en veux-tu en voilà ! Certains endroits sont absolument magnifiques !
JOUABILITÉ : 16/20
Dur dur de noter là. D’un coté, on apprécie la maniabilité à la Wiimote. De l’autre, on se dit qu’ils se sont un peu fichus de notre tronche : les combats à l’épée sont limités, et en plus, ça bug.
MUSIQUES et SONS : 22/20
Je les aime, je les adore, je les idôlatre !
DURÉE de VIE : 12/20
Court, le jeu l’est. Comptez une petite dizaine d’heures pour en venir à bout. Et ne pensez même pas au mode multijoueur constitué de quatre maps pour vous amusez pendant des heures.
NOTE FINALE : 16/20
Red Steel a le malheur d’avoir eu l’obligation d’arriver à la sortie de la Wii. Le résultat est un jeu plein de promesses car non fini. Les musiques sont extraordinaires, la maniabilité étonnamment efficace et en plus c’est beau, mais que demande le peuple ? Je sais ! Que les gens ne soient plus mauvaise langue 😀
Je rigôôôôle !!