S’il y a un personnage dans le vaste univers de Nintendo qui est le plus étrange, c’est Kirby : il est mignon, il fait des trucs adorables, mais quand on y réfléchit, c’est le Mal incarné ! En effet, il avale des créatures toutes mignonnes qui n’ont rien demandé, les démembre, leur fait saigner des oreilles et aussi depuis peu, se multiplie afin de les frapper à mort. Il est aussi celui qui euthanasie les consoles de Nintendo, et ça se voit encore une fois avec Kirby Mass Attack ! Cette fois, il est divisé en 10, mais est-ce pour mieux régner ? Oh que oui !
Kirby + Story = Does not compute!
Essayer de raconter une histoire dans un Kirby, c’est comme essayer de parler de ce que tu as mangé à midi, c’est pas très important (sauf s’il s’agit du dernier burger qu’on a testé). On s’en fout un peu. Ça s’écoute, mais est-ce important ? Voyez par vous-même :
Kirby vit paisiblement sur la Planète Pop-Star et fait ce qu’il fait habituellement. En gros, il mange et glande à longueur de journée. Un jour, les ténèbres s’abattent à travers la galaxie et les mystérieux Crânolos font leur apparition, une race de créatures flottantes ressemblant à des crânes (bien entendu). Leur chef, Necrodeus (qui a un nom qui pète la classe), décide au lieu de purement et simplement tuer Kirby (comme tout méchant disposant d’un cerveau), de le séparer en 10, puis de se débarrasser d’eux. Il n’en reste plus qu’un lorsque l’esprit de Kirby se réveille matérialisé en une étoile et sauve celui-ci. C’est donc à ce petit Kirby assisté de ses 9 autres lui (qui sont donc des zombies sans vie, guidés par une étoile) de retrouver le bâton du Dieu de la Mort et se reconstituer en un véritable et puissant Kirby, Dieu de la Mort des consoles Nintendo.
Bref, rien de bien passionnant au vu de la première lecture ! A la seconde, quand on pense à tout ce que j’ai mis entre parenthèses, ça devient bien cool. Et on a droit au retour du gang des souris de Kirby : Les Souris Attaquent qui nous donnent des conseils de temps en temps, tout comme beaucoup de personnages de tous les épisodes, et même de la série télé. Le jeu est bourré de clins d’œil, au point qu’il est très difficile de dire qu’est-ce qui vient de quoi et ce qui est nouveau !
Plus de Kirby, plus de possibilités.
Le jeu se joue tout au stylet : on dirige non pas Kirby directement, mais son esprit que les petites boules roses suivront tant bien que mal. On tape à l’écran avec le stylet pour indiquer une direction, et ils y vont. Double-tape, ils courront. Maintient enfoncé, ils s’agripperont à l’étoile et on peut ainsi tracer un chemin. Pointe sur un ennemi, ils se colleront à lui et lui fileront des gnons jusqu’à ce que soit le monstre les vire, soit qu’il abdique et meurt. Voilà, c’est à peu près tout ce qui concerne les déplacements de base et rien qu’avec ça, le jeu arrive à se renouveler de façon ultra surprenante.
Le jeu est divisé en 4 mondes de 10 niveaux chacun + un boss et un 5ème monde qui est l’habituelle compilation des boss pour mener au boss final. C’est d’ailleurs tellement choquant que j’ai fait un cri de surprise sarcastique en le voyant… Sérieux, peu importe la licence, Nintendo aura réussi à nous coller ce même boss ! Et si vous connaissez très bien les séries de Nintendo, vous verrez immédiatement de quel type de boss il s’agit.
Chaque niveau a un level design exemplaire et une particularité qui le séparera du reste : niveau aquatique, une tour qui se balance d’un côté ou de l’autre, une maison hantée avec un jeu sur les lumières, etc… Je vous laisse la surprise pour le reste car il y a vraiment des passages drôles et d’autres qui vous feront halluciner tellement le jeu est inventif.
Comme d’habitude avec les Kirby, traverser les niveaux n’est pas spécialement difficile, mais comme avec tous les autres, la difficulté réside dans la maîtrise de soi et du jeu. En effet, un système de médailles a été instauré pour cet épisode : médaille d’or si on traverse le niveau sans se faire toucher, argent si on se fait blesser, et bronze si on se fait tuer, mais qu’on arrive à ne pas perdre définitivement un Kirby. Car oui, quand un Kirby se fait toucher deux fois, il s’envole ! Mais tout n’est pas perdu, car on peut le rattraper et le ramener littéralement sur terre. En gros, essayer d’obtenir la médaille d’or sur chaque niveau est d’une difficulté vraiment inattendue, certain niveaux étant vraiment brutaux. Peut-être pas aussi sournois qu’un Dark Souls, mais ça s’en approche ! Et si vous mourrez, c’est de votre faute, car le contrôle est total (une erreur d’inattention a décimé toute mon armée en 5 secondes, il faut parfois être vraiment vigilant !). C’est la première fois dans un Kirby que j’ai vraiment stressé, hurlant des « nononononon ! » car la tension montait beaucoup trop haut lorsqu’on cherche l’or.
En plus, il y a des médailles plus ou moins bien cachées dans les niveaux qu’il faut découvrir, dont une « arc-en-ciel » par niveau qu’il faut impérativement obtenir pour accéder au dernier monde, et une liste de défis que l’on peut remplir. Les médailles servent principalement à débloquer des mini-jeux et c’est justement le prochain point.
Kirby Mass Effect
Le jeu est blindé de contenus additionnels que l’on débloque avec les médailles, et parmi ces trucs, nous avons droit à quelques mini-jeux, une galerie audio et vidéo, ainsi que d’indices concernant les défis. Les mini-jeux sont partagés en 2 catégories de 3 mini-jeux chacun : les pas terribles et les excellentissimes ! Au programme des mauvais/moyens, nous avons :
Field Frienzy : un jeu de « frappe-taupe » tout ce qu’il y a de plus banal avec un thème Kirby. Un ennemi apparaît, on lui tape dessus, on gagne des points. Simple, rapide et efficace, mais pas génial non plus.
Kirby’s Dash Course : une course contre la montre où Kirby avance lorsqu’on appuie sur la forme correspondante à celle affichée au sol (si c’est un rond, on tape le rond, un carré, le carré, un triangle, le triangle). C’est rapide, frénétique, mais un peu naze.
Kirby’s Curtain Call : le rideau se lève et un nombre de Kirby à déterminer apparaît à l’écran. Il faut donner le nombre exact, sinon c’est fini. Ouais bof…
Et donc dans les très bons, nous avons :
Kirby’s Brawlball : un flipper avec Kirby qui fait office de boule ! Je ne sais pas ce que ça vaut par rapport à Kirby’s Pinball Land sorti sur GameBoy, mais Brawlball est fun et en plus, on affronte quelques boss.
Kirby Quest : un pseudo RPG au tour par tour où les attaques se font via une jauge dédiée. Si l’on touche l’une des trois barre de couleur, Kirby attaquera l’adversaire de façon plus ou moins efficace et barrée. Si on rate, l’ennemi nous attaque, et s’il a attaqué tous les Kirby, c’est game over. Le charme abonde et c’est très amusant à jouer. Oh et c’est ultra addictif.
Kirby EOS Patrol : là, on tient probablement le jeu ultime parmi les mini-jeux de Kirby Mass Attack ! C’est un cute-them-up (un shoot’em up mignon) où l’on incarne un Kirby qui va tout shooter devant lui. Les tirs sont automatiques et l’on peut, au fur et à mesure que l’on avance, avoir jusqu’à 10 Kirby ! Autant dire que ça vire très vite au bullet hell, à l’exception près que c’est nous, le bullet hell ! C’est un joyeux bordel ultra jouissif et dès qu’un truc apparaît à l’écran… BAM ! Il n’est plus là ? C’est exactement le genre de jeu que l’on peut lancer pour se défouler après une dure journée et se sentir comme un Kirby (i.e : un dieu de mort et de destruction). Bref, vous aurez compris que c’est mon mini-jeu préféré.
Kirby Maousse Attack
Au niveau de la présentation, le jeu frise le très bon. Les menus sont simples et efficaces et la carte est esthétique, elle possède très probablement le son de déplacement le plus adorable que j’aie jamais entendu. Jamais un jeu ne m’a fait passer environ 10 minutes rien qu’à tapoter l’écran en boucle pour écouter les petits couinements des Kirby… Ok, j’ai peut-être des problèmes.
Graphiquement, le jeu est superbe ! Il est entièrement en 2D, les couleurs sont vraiment bien choisies et les animations sont vraiment détaillées et agréables à l’œil. Il s’agit vraiment d’une friandise visuelle, et je suis carrément prêt à dire que c’est un des plus beaux jeux de la console.
Les musiques sont toutes très audibles. Dans un sens, elles ne sont pas mauvaises, mais je trouve que les instruments choisis produisent un son vraiment peu naturel, ce qui est dommage. Certains thèmes tabassent vraiment et le principal fait partie de ce cas où j’ai vraiment pas aimé aux premiers abords mais que j’ai apprécié au fur et à mesure. Chaque morceau colle assez bien à l’ambiance et c’est vraiment cool, mais je n’en ai pas vraiment trouvé de mémorable en dehors du thème principal précédemment évoqué, un thème western vraiment sympa ainsi que le thème des Crânos.
Les sons sont aussi très bons et collent à ce qui se passe. Je ne saurais vraiment épiloguer dessus, car c’est approprié, c’est tout ^^
En fait, le mélange de tous ces éléments fait que c’est un délice à jouer. Il s’en dégage une très bonne humeur fortement contagieuse, et je me suis retrouvé devant le jeu à sourire bêtement quasi-constamment !
En bref…
HISTOIRE : 18/20
Déjà, le jeu gagne 1 point par Kirby, ça fait 10. On ajoute Dadidou, ça fait 13. Meta-Knight, ça fait 13,5. Puis Necrodeus, on arrive à 15. Et Desroches rajoute 3 points pour cause de charisme de fou, donc ça fait 18/20, le compte est bon ! Ah, il faut noter l’histoire aussi ? Euh, nah, pas la peine, puisqu’il n’y en a pas. Pas de bonus ni de malus, même si l’idée de contrôler une armée de 10 Kirby zombies est intéressante.
GAMEPLAY : 18/20
Une tonne d’idées et aucun véritable problème rencontré, à part un ou deux accrochages à la con. C’est presque parfait !
GRAPHISMES ET ANIMATIONS: 20/20
Là, vraiment rien à redire. Le jeu est vraiment super joli à regarder, les détails affluent et les animations sont vraiment superbes. Clairement un des plus beaux jeux de la Nintendo DS !
MUSIQUES ET SONS : 15/20
Malgré un son un peu artificiel, le jeu comporte des pistes vraiment très bonnes et donne un ton assez léger au titre. Les sons sont adorables et contribuent fortement à un attachement immédiat.
DURÉE DE VIE : 16/20
Le jeu dure assez longtemps pour ce genre. Grosso modo, ça m’a pris une dizaine d’heures à faire (enlevez-y les 10 minutes où je me suis amusé à tripoter la map pour entendre les Kirby couiner et vous aurez le temps de jeu réel) et on a vraiment pas l’impression que ça a été trop court, au contraire, j’avais l’impression d’en avoir passé 15h. Ajoutez-y des mini-jeux vraiment addictifs et le défi des 100% et tout de suite, le jeu a au moins gagné 5 heures, ce qui est vraiment convenable.
Note Finale : 18/20
Au final, Kirby Mass Attack est un excellent titre et fait aisément partie de mes jeux de l’année sur Nintendo DS. Encore une fois, Kirby achève une console avec brio et nous fait nous souvenir de pourquoi on a adoré celle-ci : les idées affluent et le tout se fait dans la joie et la bonne humeur ! Aussi courte que soit l’expérience (10 heures pour le finir à 80%), elle est extrêmement plaisante, au point que l’on y reviendra avec plaisir.