Revenu du fond des âges vidéo ludiques, la 2D Pacmanesque prend un sacré coup de jeune sur la dernière création de Nintendo. Les boutons sont bannis, à vous de vous adonner aux joies du jeu uniquement au stylet. Si vous savez pas dessiner c’est pas grave, on est là pour vous l’apprendre.
Griffonner des Pacman, en voilà une idée saugrenue ! Déjà que manger des fantômes c’était limite, on va finir par croire que les petits gars de chez Namco ont une cargaison d’herbe dans leurs bureaux. C’est qu’ils sont plus tout jeunes ! C’est donc sur Nintendo DS que la petite boule jaune va fêter dignement les 50 ans de la firme qui l’a créé. Mais attention hein, un Pacman c’est pire qu’un chien : ça bouffe tout le temps, et ça se perd très facilement. Il faudra être un bon maître pour vous occuper de la bestiole à sale bouille que vous venez de dessiner.
Su-sucre ?
SOYONS JAUNES !
Chacun son école, chacun sa boule ! Chez Nintendo, c’est le rose avec Kirby. Aujourd’hui on va plutôt s’intéresser à celle de Namco, qui est jaune en l’occurrence. Né en 1980, Pacman est le premier jeu vidéo, et accessoirement personnage de jeu vidéo, a avoir bénéficié d’autant de produits dérivés, de la chanson niaiseuse au porte-clé en passant par la figurine. Vous voyez, le genre de révolution à l’époque, comme on en connaît malheureusement plus. Bon avant que je ne commence à partir sur un discours à la « c’était mieux avant », on va plutôt parler de la vie du plus grand mangeur jaune de la planète. Fantômes, bonbons, fruits, rien ne lui résiste, il bouffe et ne grossit jamais, ce qui a de quoi rendre jalouses de nombreuses demoiselles.
Malgré des passages plutôt moyens à la 3D et une tendance à être abandonné par sa firme, Pacman est toujours le même dans le cœur des joueurs : jaune, amical et carrément kawaiiiiii !!
GAMEPLAY
Mhhh que dire à part : dessiner ? C’est la seule chose que vous ferez durant le jeu : dessin ou tracer, appelez ça comme vous voulez. D’abord, un joli petit tutorial vous apprendra la science du Pacman, comment le dessiner, dans quel sens, et comment éviter de lui faire une trop sale gueule. Ensuite on vous laisse vous essayer, et on rigole en fonction de votre premier jet. Si c’est bien réussi, on commence les chapitres.
Là c’est facile, des fantômes se trémoussent à l’écran, faut les gober ! Vous dessinez joyeusement votre Pacman, et ô surprise il se barre. Leçon 2 : comment le maîtriser, sachant que vous pouvez pas lui mettre une laisse. Solution : tracer des traits. Mais attention, selon le sens dans lequel vous le tracerez, la bestiasse va se barrer dans une direction différente. Si face à votre Pacman vous dessinez un trait de haut en bas, il se dirigera vers le bas lorsqu’il croisera son chemin. De gauche à droite, il ira vers la droite, et inversement. Mais cela ne s’arrête pas là…
Au bout de quelques chapitres, vous apprendrez à faire … des flèches ! Hé oui des flèches, histoire de faire tomber des fantômes de l’écran du haut, bien en sécurité dans des bubulles. Après un petit tutorial, vous serez donc digne de Robin des Bois. Cela dit, la forme de vos flèches sera souvent étrange. Tellement étrange que parfois, en croyant en dessiner une, c’est un Pacman qui surgira !
Même problème avec la bombe, nouvel objet à dessiner pour faire exploser des blocs. Parce que ouais les fantômes se cachent dans les airs avec leurs bubulles, mais aussi dans des blocs qui vous éjectent si vous avez le malheur de rentrer dedans. On va donc les pulvériser en dessinant une bombe et sa mèche jusqu’à une flamme qui traîne par là. Dit comme ça, ça a l’air simple, mais ça l’est moins quand le champ de jeu est encombré de peinture, de fantômes et d’autres traits que vous venez de tracer.
Là où le double écran intervient, mis à part pour les flèches, c’est aussi quand votre Pacman passe dans un petit couloir situé en bas de l’écran du haut pour aller chercher des fruits, des vies ou tout simplement d’autres fantômes pas très courageux. L’autre intérêt pour les flèches, c’est aussi de les faire ricocher sur des miroirs. On dessine sur l’écran du bas et on doit viser un endroit bien précis de l’écran du haut, carrément chiant les premières fois ! Mais l’habitude vous viendra bien vite ^^
MUSIQUES et SONS
Aussi répétitive qu’un vieux disque rayé, la musique se révèle une vraie drogue collant tout à fait à l’ambiance bon enfant du titre. Alors que les plus rabats joies d’entre nous baisseront le son bien à tort, les autres se contenteront de rigoler d’autant plus, ou bien d’acheter des boules quiès. C’est très joyeux, voire trop quand notre Pacman est en crise. Mais heureusement, il y a plusieurs musiques ! Elles se comptent sur les doigts d’une main de lépreux, mais bon, on apprécie l’effort. Okay elles se ressemblent pas toutes comme dans Project Rub, mais elles sont toutes autant répétitives et mielleuses. Tant mieux remarque, j’aurais mal vu du mélodramatique dans un Pacman.
Côté bruitages c’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose non plus. Mais en même temps, à part 2 collisions avec un fantôme, un Pacman qui gesticule de la gueule et des bonus qui apparaissent, y’a rien. Ah si, l’explosion des bombes, carrément ridicule et le lancer des flèches sur lequel je vois mal quoi faire comme commentaire. En gros à part des « iiiiiouuuu » et des « niaka-niaka-niaka » vous n’entendrez quasiment rien. D’un autre coté ça tombe bien, ça fait une BO de moins à acheter !
Et puis pourquoi Pacman il n’a pas une voix grave et sexy hein ? Pas juste ça >_< !!
GRAPHISMES
Bon comme vous vous en doutez il n’y a pas grand-chose à dire. Le design de votre Pacman dépend entièrement de votre coup de crayon (ou plutôt de stylet dans le cas présent) et l’animation est irréprochable. Encore heureux que trois traits jaunes ne fassent pas ramer le jeu tiens !
Quant à vos ennemis, fruits et autres objets situés sur le champ de jeu, ils adoptent un design très dessin, dans l’esprit du jeu. Pour ceux qui bougent, on notera des papattes qui se trémoussent pour avancer et les yeux qui changent de sens en même temps que le personnage. Super hein ? Ben ouais, je vous avais prévenu que c’était pas une tuerie graphique. Donc pour pallier au cruel manque de choses à dire, et parce que j’ai un quota de lignes à remplir, on va parler plus en détails du character design !
Fantômes, fruits & cie adoptent donc un design très orienté dessin mignon d’enfant de 4 ans. Si bien sûr ça ressemble un peu plus à quelque chose que les gribouillis habituels à cet âge là, les couleurs claires et très simples ainsi que les formes tout aussi classiques rappellent les années de notre tendre enfance. C’est sûrement de là qu vient le charme du jeu. Les méchants boss aussi sont tout à fait dans ce style là. On dirait presque des caricatures du croquemitaine mwahahah ^o^
Le jeu est mignon c’est indéniable. Cependant, il n’a pas bénéficié d’autant de richesse graphique que Yoshi Touch and Go ou bien Kirby Canvas Curse, et c’est bien dommage. Certes les graphismes ne font pas le jeu, mais quand on connaît le potentiel de la 2D :/
SCÉNARIO
J’enchaîne les rubriques où il n’y a rien à dire on dirait. Car en effet le scénario là, c’est un peu du genre Mario mais en pire. Y’a même pas une énoooorme révélation du genre « Pacman je suis ton père », le scénario tient en 3 écrans de DS avec 3 images. Bon ok c’est toujours mieux que certains films, mais c’est pas encore ça. Pour faire encore plus court que ce ne l’est déjà, quelqu’un a utilisé une encre démoniaque pour dessiner pleins de méchants fantômes, et c’est à vous, Pacman, de sauver le monde l’invasion de méchants dessins pas beaux (quoiqu’ils sont souvent plus beaux que vos Pacman).
Bien sûr tous les deux chapitres, un boss sans histoire viendra essayer de vous éliminer. Passionnant hein ? Donc il est maintenant inutile de parler de cohérence, de richesse, de références, de putaind’laballecescénardeoufweshgrostropmichto, mais plutôt d’un jeu concept comme on s’y attendait, où le gameplay prime, et pas le scénario. Quoi ? Meuh non je ne vise personne monsieur Kojima…
DURÉE de VIE
Le jeu est divisé en chapitres et en ce qu’on pourrait appeler des pages. 12 chapitres, 5/6 pages par chapitres, ce qui fait un total d’une grosse soixantaine de niveaux. Dis comme ça, ça semble gargantuesque, mais quand on sait que ces niveaux durent rarement plus de 2 minutes (limite de temps oblige) ça fait tout de suite court. Si on s‘amuse à faire la multiplication, ça nous fait 2H grand maximum. Pas lourd hein ? Cela dit, il faut encore terminer le jeu d’une traite.
Les premiers chapitres sont assez simples, mais arrivé dans les 4 derniers, ça sera bien autre chose. La limite de Pacman commence à se faire cruellement chiante, ainsi que celle de temps, vous obligeant ainsi à recommencer assez souvent des niveaux. Mais y’a pire : si vous perdez en cours de chapitre, à la page 4 par exemple, vous revenez à la page 1 ! Hé oui, vous en allez en refaire des niveaux faciles, jusqu’à arriver (et perdre) à un qui est légèrement plus dur. Assez énervant, mais diaboliquement ingénieux.
Supposons que vous finissiez les 12 chapitres. A ce moment-là un second livre apparaît. Ouais, de nouveaux niveaux ! Ben non, c’est les mêmes mais en plus dur ^^ Donc là, seul votre envie à refaire le titre rallongera artificiellement la durée de vie du soft. Cela dit, rien ne vous empêche de refaire les chapitres faciles, histoire de se détendre 5 minutes entre deux siestes. Car c’est là qu’est l’intérêt principal du titre : une petite partie rapide et fun, et on passe à autre chose. De plus, un côté collection de cartes illustrées avec les objets/personnages du jeu rentre en compte. Sans oublier que vous pourrez éternellement améliorer votre score à chaque chapitre, et viser le rang S partout.
EN BREF…
Pac-Pix c’est bien, c’est fun, c’est mignon et c’est frais. On pourrait ne jamais cesser de vanter les qualités du soft, comment Namco a réussi avec brio à recycler sa mascotte de (presque) toujours. Mais est-ce que ça vaut 40€ ? Ou même 30€ en occasion ? N’y a-t-il pas plutôt des jeux comme Yoshi Touch and Go ou Wario Ware qui sont plus consistant ? Cela dit j’aimerais rappeler que depuis l’E3 2004, date de présentation des premiers jeux DS, c’est certainement celui qui a le moins évolué, et l’un celui qui a actuellement le plus sa place dans la bien pauvre ludothèque de la Nintendo DS. Il ne paye pas de mine certes mais trouvez-moi quelque chose d’aussi surprenant côté gameplay et on en reparlera.
SCÉNARIO : 10/20
On le répètera souvent pour la DS je pense : le gameplay avant tout, au détriment du scénario qui n’est là que pour boucher un petit trou. Dommage ? Non, c’était pas vraiment nécessaire.
GRAPHISMES : 10/20
Pareil, c’était inutile de faire un jeu resplendissant. Mais quand on voit certaines 2D magnifiques ailleurs, ça fait un petit peu mal au cœur quand même. Dommage ? Oui …
MUSIQUES et SONS : 13/20
D’une grande qualité sonore comme on a désormais l’habitude avec la DS, la musique elle-même et les bruitages pêchent un peu par leur répétitivité. Cela dit, ils participent grandement à l’ambiance du jeu, on leur pardonne rapidement.
GAMEPLAY : 18/20
Nouveau, complet, original et je ne sais quoi encore, c’est bien là le grand point fort du jeu qui se permet de dépasser la quasi-totalité des productions DS actuelles. Un grand bravo à Namco !
DURÉE de VIE : 15/20
Avec une difficulté assez bien dosée, de nombreux chapitres et la version « plus dure », le chemin sera long avant la vraie fin. Collectionneurs de cartes il y a de quoi vous plaire, ainsi que pour ceux qui chercheront à toujours améliorer leur score.
NOTE FINALE : 16,5/20
Contrairement à d’autres choses, Pac-Pix mérite un OUI. Un grand et beau oui et la fraîcheur, l’originalité et le replay-value du titre de Namco. Déjà présent à l’E3 2004 où on le prenait pour une démo technique, le « nouveau Pacman » comme on l’entend quelques fois a prouvé qu’il avait tout du jeu Nintendo DS comme on l’imaginait. Une bonne petite surprise comme on espère en avoir plus de la part des éditeurs tiers. Si on doit lui chercher des défauts, ça serait sûrement le minimalisme de sa musique et de ses graphismes. Mais bon, c’est aussi ce qui fait son charme d’un côté. On a donc là un titre peut-être répétitif et minimaliste, mais terriblement addictif et plaisant. A acheter et à recommander, vous ferez des heureux comme ça.
Avec un titre comme Pac-Pix, la DS fait un grand pas sur le chemin de l’innovation. Merci bien Namco, ça fait plaisir de voir qu’il y a encore des excellents jeux originaux dans ce Monde.