Sorti il y a maintenant 2 ans, le premier Gunman Clive avait su se détacher de la concurrence en proposant une direction artistique atypique, une bande son très bonne et un gameplay à l’ancienne orienté action-plate-forme. Le second volet dont nous allons parler aujourd’hui reprend cette formule tout en l’agrémentant de plusieurs nouveautés qui enrichissent grandement l’ensemble.
Gameplay et Level Design
La majorité des niveaux de Gunman Clive 2 propose un gameplay très classique : on se baisse, on saute et on tire. L’arme peut être améliorée à l’aide de bonus déjà présents dans les niveaux ou « tombant » des ennemis abattus.
Notre personnage possède désormais une course et des sauts bien moins lunaires que dans le premier épisode, rendant l’action un peu plus vive. Le level design bombe également le torse, en se montrant cette fois-ci bien plus inventif et varié.
Comme dans le premier volet, quelques niveaux sortent du lot en proposant un gameplay totalement différent, comme par exemple des courses sur dos de panda ou de cheval.
Des phases de shoot them up sont également présentes, mais elles s’avèrent assez décevantes car ennuyeuses et surtout brouillonnes. En l’absence d’un réticule de visée, il est difficile pour le joueur de voir où il tire réellement, et à l’inverse, éviter les tirs ennemis ne sera pas non plus très pratique.
Résultat : on aura plus vite fait de passer le niveau à tourner en rond pour leurrer les ennemis, plutôt que d’aller à l’affrontement. D’ailleurs, le jeu lui-même vous obligera parfois à ne pas tirer, selon le personnage choisi au départ (cf le paragraphe « le bon, la brute et le canard »), rendant ces niveaux encore plus ennuyeux, d’autant plus que le level design n’y brille pas forcément. Mais passée cette petite déception, globalement les phases autres qu’action plate-forme rajoutent une bonne bouffée d’air frais au jeu et permettent de casser un peu la linéarité. Ces phases sont d’ailleurs présentes en plus grand nombre dans cet opus.
Autre élément devenu bien plus important dans cette suite : les boss. Ils sont maintenant plus nombreux mais surtout bien plus robustes, et possèdent tous des routines particulièrement bien travaillées et variées. J’ai été à chaque fois surpris par le travail effectué sur chacun deux (notamment car les boss dans Gunman Clive premier du nom étaient vraiment très quelconques).
Pour en finir avec cette partie, un mot sur un bug un peu agaçant : mes réglages qui inversent l’axe Y lors des phases de shoot them up ont sauté à chaque nouvelle partie. Rien de bien dramatique, mais cela oblige tout de même à refaire un tour dans les options à chaque nouvelle partie débutée à partir d’un fichier vide.
Graphismes et Musiques
Gunman Clive, c’était avant tout une direction artistique du tonnerre composée de graphismes aux crayons, et une musique qui collait parfaitement à l’ambiance et restait en tête. Sa suite va encore plus loin en proposant cette fois-ci des graphismes colorés et des décors très variés. Du début jusqu’à la fin, un gros effort est fourni pour que le joueur n’évolue pas trop longtemps dans un même univers (vous y faites le « tour » du monde).
Les musiques quant à elles sont assez différentes de celles présentes dans le premier volet. Globalement, je les ai trouvé plus punchy, bien plus « vivantes » dans ce second épisode. Elles jouent une très grande part dans l’expérience du joueur, ce qui témoigne de leur qualité.
Le Bon, la Brute et le Canard
En lançant votre partie, vous aurez le choix entre plusieurs personnages pour effectuer l’aventure. Passons rapidement sur Gunman Clive, le premier personnage, qui possède les contrôles classiques expliqués en début de test.
Ms. Johnson : la « Peach » de Gunman Clive, pouvant planer quelques instants après un saut, mais se déplaçant un peu moins vite. Également, elle est obligée de stopper sa course pendant les tirs.
Chieftain Bob : le nouveau de la bande. Il court plus vite, saute de façon plus énergique, et possède une lance (ne pouvant être lancée). Tel Donatelo sur Nes, vous devrez donc aller au casse-pipe dans des combats rapprochés.
Duck Mode : mode à débloquer en terminant une fois l’aventure. Vous y contrôlez un canard, qui n’avance donc pas très vite mais possède la faculté de voler quelques instants après un saut. Pour éviter qu’il termine comme dans Duck Hunt, les boss sont ici retirés de l’aventure.
Durée de vie
En premier run, il m’aura fallu 1h19 pour y venir à bout avec le personnage principal en difficulté normal. A titre de comparaison, il m’avait fallu 44 minutes pour terminer le premier Gunman Clive dans les mêmes conditions. Le petit euro supplémentaire à l’achat n’est donc pas volé.
Mais ce serait du gâchis de « ranger » le jeu après ce premier essai. Comme indiqué avant, il propose plusieurs visions de l’aventure selon le personnage choisi au départ. Un niveau enfantin avec un personnage pourra devenir horrible avec un autre, et inversement. L’approche des niveaux ne sera donc pas du tout la même. Seule « Peach » ne changera pas vraiment les choses, à part simplifier davantage le jeu en permettant de prendre un peu plus de risques sur les sauts.
Un point sur la difficulté du jeu : plus vous montez en difficulté sélectionnée, plus votre barre de vie devient faible (il reste seulement 2 « cœurs » en difficile). Et alors que le premier Gunman Clive était une promenade de santé, le 2 a largement rehaussé le niveau. Que ce soient les niveaux classiques, spéciaux ou bien les boss, il faudra souvent ré-essayer encore et encore pour y arriver.
A cela s’ajoute l’indien (Chieftain Bob), qui à cause de ses attaques à très courte portée corse énormément la difficulté. Autant dire que les modes normal puis difficile avec Gunman Clive, l’indien et le canard vous occasionneront quelques crises de nerf devant votre 3DS.
A noter enfin un regret concernant la difficulté du jeu, celle-ci est très en dents de scie. On pourra passer d’un niveau assez simple à un niveau horrible, puis revenir à quelque chose de plus calme, et ce dès les premiers niveaux. On a du coup souvent l’impression que certains personnages ont juste été rajoutés à la va-vite, sans forcément qu’il y ait eu du recul sur ce qu’allait donner le niveau avec chacun d’eux (l’exemple de l’indien et de ses attaques à courte portée est le plus frappant). Il y a donc un risque pour que cela gâche un peu l’expérience à certains joueurs, car ces pics inattendus de difficulté sont très frustrants.
Enfin, pour les plus jeunes ou les plus inexpérimentés dans le genre, le mode facile propose des checkpoints et davantage de vie. Également, l’utilisation de « Peach » lors de la première partie pourra diminuer la difficulté dans certains niveaux.
Speed Run
Gunman Clive est l’exemple type du jeu pouvant être facilement speed runné par le plus grand nombre. L’expérience n’est pas très longue, et l’apprentissage des routines de chaque niveau et boss est très gratifiante lorsqu’on la maîtrise parfaitement.
Le jeu propose l’obtention d’une étoile lorsque le niveau est réalisé suffisamment rapidement, puis une seconde si on n’y subit aucune blessure. Seulement, contrairement à DKC Tropical Freeze (pour citer le meilleur exemple), le joueur n’a ici aucune idée du temps à réaliser, et surtout, les caractéristiques des personnages étant totalement différentes, certains niveaux sont tout simplement impossibles avec certains personnages. Entre l’indien qui file comme une flèche et le canard qui traîne la patte, le choix sera vite fait. Mais inversement, Gunman Clive ou Ms. Johnson auront plus vite fait d’expédier certains boss. Donc sauf erreur de ma part, le temps demandé sur chaque niveau étant le même quelque soit le personnage choisi, le 100% s’avère impossible…
Un mode chrono à part, avec personnage et difficulté fixe, voire un classement en ligne, aurait permis au jeu de prendre une autre dimension, en proposant une re-jouabilité plus importante aux joueurs adeptes de ce genre de challenges.
D’ailleurs, en parlant de récompenses, il n’y en a aucune lorsque le joueur termine le jeu avec tous les personnages dans le plus haut mode de difficulté. A l’heure des succès et autres récompenses qui permettent de pousser les joueurs à faire un « New Game + », il est dommage de constater cet oubli sur la série des Gunman Clive (surtout que le jeu s’y prête parfaitement).
J’aime :
- du challenge
- des boss excellents
- les niveaux spéciaux
- des couleurs partout
- des décors très variés
- les musiques accrocheuses
- 4 personnages pour 3 gameplay différents
- un level design ambitieux
J’aime pas :
- les phases de shoot them up ratées
- une difficulté très en dents de scie
- l’absence d’un vrai mode speed run
- le réglage des options qui saute à chaque partie
Proposant une ambiance graphique et sonore de haute volet, Gunman Clive 2 dévoile également un level design beaucoup plus poussé que celui de son prédécesseur, en variant davantage l’expérience de jeu, et surtout en proposant un défi réellement à la hauteur des afficionados d’action plate-forme.
Reste la difficulté très en dent de scie, quelques imprécisions dans le gameplay et l’absence d’un vrai mode speed run pour en faire en jeu aussi solide que les meilleurs dans sa catégorie, mais nul doute que l’ambiance atypique de ce titre saura convaincre la très grande majorité des joueurs.