Dossier # 52031 du L.C.P.D.
Suspect : Huang Lee
Sexe : Masculin
Origine : Chinoise
Crimes associés : Traffic de stupéfiant, meurtre en masse, destructions de biens publiques et privés, vol en tout genre, délit de fuite.
Preuve # 003 : Lettre du suspect interceptée le Vendredi 20/03/2009
Documents Supplémentaires : Clichés aérien corroborant les faits évoqués dans cette lettre.
Chère mère.
Pardonne-moi de ne pas t’avoir écrit plus tôt. Ton fils unique préféré, Huang, a été très occupé depuis qu’il a quitté notre belle Chine natale. Comme tu le sais, je suis parti enquêter sur la mort de père, à Liberty City. Tout baron de la drogue et tenancier de bordel qu’il était, il ne méritait pas de mourir comme un chien et je suis déterminé à retrouver les salauds qui ont fait ça. Seulement, mon voyage ne s’est pas déroulé exactement comme prévu…
Tu te souviens du sabre de notre héritage familial que père m’avait dit de remettre au chef de la triade s’il venait à mourir ? Eh bien je l’ai pris avec moi, comme convenu. Seulement, à peine avais-je foulé le sol américain qu’une bande de gros bras est apparue et me colle une balle dans la tête. Ne t’inquiète pas, j’ai eu beaucoup de chance d’en réchapper mais je suis resté hors service pendant un bon moment. Quand je me suis réveillé, ces salauds étaient en train de me jeter dans l’océan en me laissant crever sur la banquette arrière. J’ai alors brisé de mes poings le pare-brise pour pouvoir m’échapper, puis j’ai regagné la rive à la nage. En plus d’avoir voulut me buter, ils ont volé le sabre de père. Avec l’aide de mon oncle Wu Kenny, je jure de les retrouver et de leur faire payer pour tout ça.
Seulement, mon oncle semble lui aussi être dans une merde monstre. Ses affaires ainsi que son moral sont au plus mal et il est pris dans une guerre de succession entre 2 autres candidats au poste de chef de la Triade chinoise à Liberty City. Il me fait faire tout son sale boulot à travers toute la ville : mettre le feu aux commerces du coin afin qu’ils payent pour leur sécurité, voler des modèles de voiture spécifiques ou des pièces de musée. Je n’ai pas le temps de chômer et mes journées passent très vite. Si au départ je ne devais que tuer de petits malfrats, je me suis vite retrouvé à détourner une ambulance d’un convoi de police pour y sauver un ami de mon oncle. Garder les yeux sur la route, semer la police tout en veillant à ne pas trop secouer l’ambulance n’était pas forcément évident mais je dois avouer que je me suis bien amusé. J’ai même dû faire un massage cardiaque à mon passager pour le réanimer après avoir embouti trop violemment une palissade. Une main sur le volant, l’autre sur le torse. Un œil sur la route, un autre sur les signes vitaux de mon nouvel ami. Les choses semblent se compliquer assez vite dans cette ville. Mais même si j’avoue m’amuser beaucoup, j’en veux à mon oncle de me faire prendre tout ces risques avec ses boulots étranges.
Il m’a même fait replonger dans le deal de drogue. Coke, LSD, poudre blanche, taz, bref toutes ces saloperies que je me suis juré de ne jamais toucher. Heureusement que je suis très bon à ça parce que mon oncle me paye une véritable misère pour mon boulot. Je gagne environ 50$ pour tuer 10 personnes alors que je me fais parfois 30.000 $ en un seul bon deal. C’est fou le nombre de dealers qui trainent dans cette ville d’ailleurs. Heureusement dans un sens, ça me permet de beaucoup jouer sur la concurrence et ce marché devient ma source principale de bénéfice. Par contre, lorsque je commence un deal, j’ai intérêt à me dépêcher car les flics ne sont jamais loin et si je suis trop long, je prends le risque de me faire repérer et c’est parti pour une poursuite. Pour leur échapper, se cacher n’est que très rarement une bonne option, la ville grouillant d’agents à pied, en voiture ou même en hélicoptère. La meilleure solution à mon goût, c’est d’emboutir violemment leurs véhicules pour ruiner leur moteur et les empêcher de me poursuivre. Une fois toutes leurs voitures calées, je suis tranquille et mon indice de recherche disparait. Ca ne veut pas dire que je ne me fais jamais coincé. En fait je me suis fait arrêter plusieurs fois déjà, mais l’avantage de la police dans un monde capitaliste, c’est que chacun a son prix. En leur donnant une petite marge sur mes bénéfices, ils ferment les yeux et me relâchent dans les 6 heures qui suivent. Ils me confisquent tout de même mes armes et toute la drogue que j’ai sur moi mais au moins je suis libre. Pour éviter de me faire chopper bêtement et perdre tout mon stock, je laisse souvent la came dans une boite scellée à mon appartement.
Je sais que tu n’aimes pas trop que je touche à ça mais il faut que tu comprennes que la vie est chère ici. De nombreux appartements sont en vente mais ils coûtent en moyenne 10.000$. Je dois payer pour prendre un taxi, pour passer sur l’autoroute. Le garage demande également plusieurs centaines de dollars pour réparer et repeindre ma voiture. Il me faut aussi garder de l’argent pour certaines dettes de mon oncle. Je me permets de m’offrir tout de même quelques hot-dog dans les nombreux stands disponibles en ville. Ils sont vraiment délicieux et je sens mes forces revenir à chaque fois que j’en mange un. Toujours est-il que c’est le seul plaisir superflu que je puisse m’offrir, pour le reste j’ai vraiment besoin d’argent. Mais je peux te promettre que j’ai essayé de travailler normalement ! Je cumule les emplois, mais c’est assez difficile de vraiment gagner sa vie là-dedans. J’ai été chauffeur de taxi, ambulancier, pompier, vendeur de nouilles, tatoueur et même policier. Ca rapporte pas spécialement plus que les missions d’oncle Kenny mais c’est assez amusant et permet de tester ma conduite sportive.
Dans tous mes frais, il faut aussi que je me fournisse des armes, parce que la ville est loin d’être sûre, surtout pour un truand de mon genre. Quand je ne détourne pas des camions d’Ammunation histoire de ne pas avoir à payer, je ne prends pas pour autant le risque d’aller dans une armurerie. Je préfère commander directement sur Internet, depuis mon PDA, tout ce dont j’ai besoin. Pas de témoin et la transaction est garantie et sûre. Les stocks d’Ammunations sont vraiment impressionnants. Ils disposent d’une vingtaine d’armes différentes à des prix plus ou moins élevés. Des pistolets, des fusils, et même des mines ou des lance-roquettes. Mais adepte du système D, je me fabrique moi même certaines armes. Pour 100 à 200$ à la pompe, je me remplis moi même des bouteilles vides avec de l’essence et j’y place le torchon. Viser à la pompe dans une bouteille n’est pas forcément évident et je dois faire attention à ne pas gâcher, mais c’est relativement moins cher de procéder ainsi que si je m’achetais des cocktails Molotov tout prêt. Je suis plutôt doué pour les lancer d’ailleurs, il faudrait vraiment que je le fasse exprès pour manquer ma cible, ma précision est imbattable. Je suis un peu moins doué avec les armes à feu. Même en repérant ma cible et en la verrouillant dans mon viseur, je la rate relativement souvent. Le plus difficile est de viser en conduisant. Les balles partent assez vite d’ailleurs, je dois souvent refaire le plein. Une amie de mon oncle a pris soin de cacher ce genre de joujoux dans de nombreuses bennes à ordures de la ville. Même s’il m’arrive de fouiller une benne vide et de me salir les mains pour rien, mais en général, j’y trouve toujours un bon Uzi mitrailleur.
Hormis tous ces problèmes auxquels tu as dû être habituée en étant avec père, Liberty City est une ville qui peut être résumée en un seul mot : magnifique. Les photos vues ça et là sur Internet rendent très mal et ne font pas du tout honneur à la beauté de la ville. Elle couvre une surface réellement impressionnante et est organisée par quartier ayant tous leur originalité. Le trafic et les déplacements sont très fluides même si j’avoue rouler très souvent en plein milieu de la route qui est relativement étroite en général. Je n’aurais jamais imaginé que cette ville était aussi vivante. Je vois sans arrêt des gens sortir de chez eux pour aller faire leurs courses ou sortir se promener avec leur parapluie par temps de pluie. J’assiste aussi à des bagarres en pleine rue lorsque deux personnes se bousculent. La police intervient rapidement pour les séparer. Les ambulances sont aussi constamment sur le qui-vive. On peut aussi voir la richesse du pays quand on assiste au défilé conséquent de véhicule tous différents dans la rue ! Des vieux modèles fumants aux voitures de sport, en passant par les motos et les jet-ski, un amoureux de la mécanique comme moi ne peut qu’être comblé. Je regretterai toujours de ne pas avoir pris des cours de pilotage d’hélicoptère par contre. En tout cas, quand je vois un engin qui me plait, je le vole à la sauvette à un feu rouge, ou je pirate le système informatique d’une voiture garée pour la faire démarrer et c’est parti pour la balade ! Chaque modèle est unique mais ils se conduisent tous parfaitement bien et la prise en mains est immédiate du moment que l’on prend bien soin de retirer cette saleté de Direction Assistée. Par contre, niveau radio, ils ont des efforts à faire. Je me demande comment ils peuvent supporter ces 5 stations pauvres et vite répétitives. De la techno, du faux rock, du reggae et de la purée de décibels, c’est tout ce qu’on trouve à se mettre sous l’oreille ici.
Avant d’arriver en ville, je me suis acheté un PDA et je dois dire qu’il est vite devenu mon meilleur conseiller. Il intègre un GPS très élaboré, me permet de consulter mes emails de n’importe où, de répertorier tout les dealers de la ville que je croise ainsi que leurs tarifs. La connexion WiFi permet de se maintenir au courant d’évènements uniques pouvant se dérouler chaque semaine dans la ville. Je peux aussi contacter mes amis via cette même fonctionnalité WiFi et tchatter instantanément avec eux comme je le ferais sur MSN pour peu que j’aie leur numéro. Mais quel dommage qu’on ne puisse pas se retrouver en ville et s’amuser ensemble ! Pourtant, toutes les brochures que j’avais lue à propos de ce PDA, depuis l’annonce de sa sortie en Juillet 2008 jusqu’à il y a encore une semaine, certifiaient que cette fonctionnalité était intégrée et la compagnie en faisant même un de ses principaux arguments de vente. J’ai beaucoup de mal à me faire à cette absence inexcusable et j’ai vraiment l’impression d’avoir été trompé sur ce coup… Peter Molyneux devait être le patron de la société en charge de la publicité de ce produit.
Allez, il serait temps de finir cette lettre ! Pour tout te résumer : Je vais bien, ne t’en fais pas. Je m’amuse comme un petit fou ici malgré tous les risques que je prends mais je ne regrette rien et je pense que je vais vraiment rester dans cette ville un long moment avant de me lasser.
Ton honorable fils, Huang.
Note Finale : 17/20