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Kingdom Hearts : 358/2 days

Le

par

Heartless (n.m. pl:-) : Humain ayant perdu son coeur (ainsi que son intelligence). Son apparence peut varier de petit et misérable à grand et surpuissant. Ont tous pour but de récupérer des coeurs. A la création d’un Heartless est aussi créé un Nobody.
(voir p.253)
Nobody (n.m. pl:-ies) : Est créé en même temps qu’un Heartless. Plus le coeur de l’être original est fort, plus le Nobody sera important, puissant, intelligent. La strate supérieure de ce système de classe a décidé de former un groupe afin d’atteindre un but commun, récupérer leurs coeurs, en se servant des Nobodies les moins intelligents (voir Organisation XIII, p.756)

Introduction

Je n’ai jamais joué à Kingdom Hearts avant celui-là. Je n’avais pas de PS2, encore moins un téléphone portable japonais pour profiter des deux opus sortis sur ceux-ci (les miens ont tendance à être français) et n’était pas vraiment intéressé par celui sur GBA. Je ne connaissais strictement rien à l’histoire du jeu, si ce n’est que le personnage principal, Sora, faisait des trucs pour sauver le monde avec Donald et Goofy, pendant que l’Organisation XIII faisait des trucs pour détruire le monde (ou quelque chose comme ça). Dans cette dernière se trouvait Roxas et Axel, qui font souvent des bisous et plus encore sur les dessins de certaines fangirls pas nettes.

En bref, je n’y connaissais rien, mais les personnages de l’Organisation me semblaient charismatiques; et justement, cet épisode DS se concentre sur eux. Un épisode qui m’attire sur ma console préférée, il n’en avait pas fallu plus pour me rendre impatient de mettre la main sur ce jeu.

C’est donc vierge de toute idée (excepté, peut-être, l’attente d’une scène coquine entre Roxas et Axel) que j’ai démarré la version japonaise KH 358/2 Days en mai 2009.

Loin de moi l’idée de vous gâcher le scénario de ce jeu se passant entre le premier et le deuxième épisode de la série; je ne suis là que pour vous donner un avant-goût de ce qui vous attend dans ce nouvel opus du cross-over entre Disney et Final Fantasy… Où la série à succès de Square Enix brille par son absence, et ce pour mon plus grand bonheur.
Ceci étant dit, les personnages de Disney ne font pas plus les malins devant la caméra. 358/2 Days se concentrant principalement sur les  » antagonistes  » de Kingdom Hearts II, il fut de toute évidence très difficile pour Tetsuya Nomura et son équipe d’intégrer des personnages qui ne découvrent l’existence de cette Organisation qu’à l’épisode d’après, parce que… Ben… Ils n’ont été entièrement créés par les développeurs qu’après.
Néanmoins, n’ayez point peur : vous aurez définitivement votre dose de princesses et autres personnages pittoresques détendant l’atmosphère parfois crispée de la série.


Qu’il est poilu !
C’est sûrement son regard qui l’a trahi… Sacré tapis !

Il en faut peu pour être heureux…

La première chose qui prend de court à l’allumage de la console, et ce bien plus que la présentation du 14e membre de l’Organisation XIII, c’est le vide graphique incroyable auquel on est confronté après la magnifique vidéo d’introduction. The World That Never Was, le QG de l’organisation, ne donne définitivement pas une bonne opinion sur les graphismes : c’est moche, plat et quasiment sans meubles. Heureusement, le tout s’améliore très vite avec les différents mondes que vous visiterez. Bien qu’un peu carré (il faut dire qu’après la claque Phantasy Star Zero, on devient plus difficile avec la DS), le tout est charmant, les personnages bien modélisés et animés…

Mais c’est véritablement la direction artistique qui frappe le plus. Même si c’est loin d’être nouveau pour un paquet d’entre vous, j’ai été impressionné par ce Disney à la sauce manga. Ou inversement. Alors que les protagonistes arborent définitivement des têtes issus de crayons japonais, les gros pieds, les couleurs des décors ou encore les mouvements des corps des héros et des ennemis miment sans aucun problème le savoir-faire de la firme américaine. C’est difficilement explicable, mais je suis tombé sous le charme directement.

Ceci étant dit, ce n’est pas parce que la mariée est jolie et gracieuse que j’ai envie de la retrouver dans mon lit.

Et c’est à ce moment qu’on se rend compte du ton mélodieux avec lequel notre futur femme nous murmure des mots doux (je parle des musiques du jeu… Suivez un peu mes métaphores, enfin !). C’est bien simple : avant de même de commencer une partie, je suis resté pendant dix vraies minutes à écouter le morceau joué dans le menu. Puis, durant les semaines qui ont suivi, je me surprenais à allumer la console juste pour entendre ce fameux thème pendant que je lis/glande sur internet/participe à une activité pas très catholique. Plus que la chanson d’Utada Hikaru Sanctuary (ou Passion pour les japonais), ce morceau au piano lent et doux à la fois nous transporte directement dans un autre monde.
Bien évidemment, le reste est loin d’être mauvais (sinon je n’aurais pas fait cette métaphore dont je suis fier); ils sont juste moins représentatifs de l’œuvre générale car essayant de coller au niveau dans lequel on est… Exception faite pour Twilight Town, LE monde qui parle le mieux du jeu (avec le thème du menu) : aaaaah, ce coucher de soleil rayonnant sur une ville profitant au mieux du temps présent, les musiques débordant de mélancolie, et puis le clocher… Oui, Kingdom Hearts, c’est triste, et on veut nous le faire comprendre par tous les moyens.

Non, là, j’avoue, je ne sais pas quoi raconter sur cette image…
Elle est belle, non ?
Même que ouais, c’est trop pas juste quoi ! J’vais l’dire à la maîtresse !


Got it memorized?

Le thème de la mémoire a toujours été un thème important de la série, et il est marrant (haha, hihi, hoho) de voir que ce sont les deux épisodes des consoles Nintendo qui en parlent le plus. Entre Roxas qui voit le jour au début du jeu et qui, étrangement, ne se souvient pas de sa vie pré-Nobody, et Xion (prononcer « shi-o-n »), le 14ème membre, qui se rappelle tout juste comment se décrotter le nez… Pourtant, de cet amnésisme maladif nait une série d’amitiés plus que touchantes, bien qu’un peu gnangnantes pour les plus immunisés-contre-les-beaux-sentiments (généralement les hommes). J’ai été personnellement ému par l’histoire de ce Kingdom Hearts; elle m’a empoigné le cœur, m’a donné envie de ne pas éteindre ma console de peur que ces personnages disparaissent, et m’a même fait verser des larmounettes.
Elle n’est globalement pas compliquée l’histoire, et elle n’était pas sensée l’être. Il ne s’agit que de la vie de tous les jours de Roxas, de sa naissance au deuxième épisode de la série. On se lève tous les matins (ou presque) avec lui avant de partir en mission, il vanne certains membres, obéit à ce qu’on lui dit de faire, et s’accroche profondément au mystérieux et charismatique Axel et à l’étrange mais si trognonne Xion. L’amitié qui les lie est adorable, même si parfois (assez rarement en ce qui me concerne, trop souvent d’après Kwev, un autre rédacteur du site), ça transpire trop le rose bonbon.
Ce même crétin de rédacteur m’a également rappelé un détail crucial : le fait que ce jeu se passe entre les deux Kingdom Hearts principaux signifie qu’ils parlent de choses se passant dans le premier, et sous-entendent ou préparent des évènements du deuxième. Pour ceux qui espèrent avoir un jeu unique, se suffisant à lui tout seul, avec un vrai début et une vraie fin, vous risquez d’être déçus. Mais si vous aimez celui-là, vous vous jetterez sans doute sur les autres, et ça risque de ne plus être un problème…

Ce thème de la mémoire, on le trouve aussi dans la maniabilité, et notamment celle en combat, qui décide d’oublier un peu KH II pour repartir vers le système plus simple du premier opus. Les combats en temps réel de cet opus DS se débarrassent ainsi des actions contextuelles pour se concentrer uniquement sur les sorts et les coups qu’ont les personnes contrôlables à leurs dispositions. C’est pas forcément un mal, car ça obligeait un peu à toujours utiliser la même technique dès qu’on avait un certain ennemi en face de nous (et, en gros, c’est redondant).
J’applaudis également de mes vingt doigts l’association ultime de la roulade et de la protection. Alors que le premier épisode donne directement le mouvement d’évasion et ne propose que la protection (quasiment inutile) à la fin, et que le deuxième fait l’inverse (sans la roulade; elle a disparu), 358/2 Days se permet d’intégrer un savant mélange des deux qui permet d’être particulièrement efficace et autorise des combats dynamiques.
Les invocations Disney ont elles été remplacées par les Limites, disponibles quand votre personnage n’a presque plus de vie. Elle est utilisable plusieurs fois, à condition que votre vie soit assez faible. C’est assez pratique pour se sortir de mauvais pas…

Comment il parle trop comme un djeun’z le génie, zyva !
Et tu frappes, frappes, frappes, c’est ta façon d’aimer !
Le fameux quadrillage, encore dans ses premiers stades.


Et des mauvais pas, vous allez en avoir pas mal (ironique avec de si grands pieds). De façon générale pas si compliqué que ça, le titre propose quand même, comme dans tous les Kingdom Hearts, des passages franchement ardus. Deux boss qu’il faut finir quasiment en même temps, un autre dont on doit se débarrasser des membres cinquante fois avant de pouvoir daigner attaquer un peu le corps principal… Et, comme c’est à la mode en ce moment, certaines missions ne proposent justement qu’un affrontement contre un Heartless surpuissant, un peu comme Monster Hunter et ses innombrables quêtes où le but est d’éliminer un monstre dix fois plus lent et bête (mais hélas fort et affamé) que vous.

C’est très probablement dans cette optique qu’est né le mode multi-joueurs. Le jeu – vous l’aurez sûrement compris maintenant – est séparé sous formes de missions, et c’est à plusieurs que cette idée dévoile toute sa saveur. Chaque joueur choisit l’un des membres de l’organisation (et plus par la suite), et ensemble, ils doivent remplir un objectif dans un niveau donné. Pour rajouter un peu de piment aux parties, des diamants de différentes couleurs s’éjectent des ennemis élégamment éliminés (l’assonance de ouf guedin que j’viens d’faire !), exactement comme dans Four Swords, le Zelda bizarre mais bien quand même.
De toute évidence, les parties s’enchaînent jusqu’à plus soif (mais avec tout de même des pauses pipi), surtout que de nombreuses missions inédites vous attendent, et que les niveaux gagnés sont partagés entre le mode solo et mode multi-joueurs, et tous les personnages.

Il était évident que la puissance récoltée soit partagée entre tous ces avatars; on est tous habitué à ce leveling automatique et ces menus et sous-menus où on équipe nos armes et armures. Kingdom Hearts DS décide de repenser entièrement ça grâce à une super idée…. de quadrillage.
C’est bien à ça que ressemble votre menu d’inventaire. Si vous gagnez une nouvelle Keyblade et que vous voulez l’équiper, ce sera trois cases (dont deux vides où vos pourrez mettre des accessoires d’une case). Si vous voulez utiliser un sort de feu (qui sont disponibles à l’unité et pas par MP, comme dans les autres RPGs), ce sera également une case. Si vous gagnez un niveau et voulez profiter de votre force, ce sera encore une fois une case.
Bien évidemment, des petites techniques permettent d’optimiser au mieux son inventaire : il existe par exemple des multiplicateurs de sorts et d’objets (de deux à plusieurs cases, dont une prise avec un nombre dessus qui indique par combien de fois seront multipliés les sorts ou les objets que vous mettrez dans les cases vides de cet accessoire) ou de niveaux, ou bien des armures à slots multiples. Et c’est un véritable délice tétrisien qui vous attend en rangeant votre équipement. Une idée de génie, tout simplement.

Looks like my summer vacation is… over

Au final, on ne trouve globalement que du bon dans ce Kingdom Hearts 358/2 Days. On dénote encore, c’est évident, certaines scènes un peu longuettes; pour un RPG, le jeu n’est pas si long que ça (entre vingt et trente heures selon votre rythme et votre niveau); et surtout, certains se plaindront qu’on ne vous demande pas de sauver le monde mais de vivre une vie alternative. Mais ça me va. Des scènes ennuyantes, on en trouve dans tous les jeux. La durée de vie n’entache pas la qualité d’un titre. Et l’histoire reste pour moi le point fort de ce jeu, avec son rythme lent et poétique qui donne envie de prendre son temps. On note tout de même une rapide accélération délectable dans le dernier quart du jeu, où on ne sait plus où donner de la tête, comme Roxas qui semble perdu au milieu de ces coups de théâtre à répétition. Au final, on vit ce que vit ce pauvre personnage, pour le meilleur et, hélas pour lui et ses amis, surtout pour le pire.

En bref…


HISTOIRE : 18/20

Note entière, purement et carrément subjective. J’ai été envoûté par l’histoire simple et charmante de ce Kingdom Hearts, qui parle avant tout d’amitié et de souvenirs. Mais ceux qui sont à la recherche d’un super-méchant qui va tout tuer et tout voler, passez votre chemin.

GAMEPLAY : 17/20

Du Kingdom Hearts tout craché : simple d’utilisation (on tabasse la touche d’action, on évite, ou pare), mais jouissif et plus profond qu’on ne peut l’imaginer, surtout contre les ennemis les plus coriaces. La critique habituelle des KH est qu’il est répétitif, à force, d’utiliser toujours la même arme; grâce au mode multi-joueurs et à la possibilité de contrôler les autres membres de l’Organisation, ce défaut n’est (presque) plus !

GRAPHISMES : 18/20

Malgré de premières mauvaises impressions, le jeu se révèle être l’un des plus beaux sur DS. Détaillé, fluide, dynamique, la patte artistique KH y est, et ce n’est pas pour déplaire.

MUSIQUES et SONS : 18/20

Que du bonheur, que ce soit au niveau des musiques, fidèles retranscriptions des thèmes originaux, des bruitages ou des voix lors des vidéos.

DUREE DE VIE : 16/20

Pour un RPG, il n’est pas terriblement long (un peu plus de vingt heures), et même si le mode multi-joueurs pourrait faire gonfler le compteur, il faut d’abord avoir des fans autour de vous. Sinon, on se retrouve à faire ces missions multi tout seuls, et ça devient moins drôle quand même.

Note Finale : 18/20

Mon avis sur le jeu, vous l’aurez deviné, est définitivement positif; c’est celui qui m’a donné envie de me procurer une PS2 et de m’enfiler à la suite le premier et le deuxième (et bientôt le Chain of Memories). Ceci étant dit, cet épisode n’est pas, objectivement parlant, le meilleur de la série de part son histoire « spin-off » et son faible nombre de mondes. Mais, c’est, pour moi, sûrement mon préféré. Non pas parce que c’est le premier que j’ai fait, mais à cause de son histoire plus calme se centrant plus sur les relations mignonnes entre des personnages charismatiques que sur la fin du monde imminente. Ce cadre intimiste m’a charmé, mais vous charmera-t-il ?

Et une dernière image bonus pour les plus courageux d’entre vous…