Encore une fois, la DS va tenter de nous rendre moins con. On a calculé comme des dingues avec Prof Kawashima, certains courent avec pour compter les kilomètres, d’autres ne peuvent plus s’en passer pour cuisiner comme à la TV (je vous prépare un bon petit plat !), et maintenant, on se met au dessin. Après tout, si ça peut fonctionner, pourquoi pas.
Avant de dessiner, prenons la pose
Évidemment, comme n’importe quel jeu ludo-éducatif, il ne faut pas s’attendre à ne serait-ce qu’une seule goutte de peinture d’histoire, ni même de véritable introduction. On débarque dans Art Academy un peu à l’arrache, sans but précis, sauf celui d’apprendre deux trois trucs en dessin d’art.
Bref, rien de choquant jusqu’à présent, à part peut-être le titre du soft. J’ai presque eu l’impression que Capcom s’était mis au dessin. Mais non, c’est Headstrong Games. Un studio un peu bouche-trou j’ai l’impression, qui fait des jeux sur demandes. En tout cas, je n’ose même pas imaginer le choc de l’équipe de développement (qui a réalisé l’excellent The House of the Dead : Overkill) quand leur patron s’est ramené la bouche en cœur : « les mecs, j’ai chopé le contrat de l’année ! On va développer un petit logiciel de dessin sur DS. Champagne, c’est un truc de malade !»
Préparation du matériel
Le logiciel ne propose pas grand chose au niveau des menus. Nous avons le choix entre la démo (oui, moi non plus, je n’arrive pas à comprendre le fait d’intégrer la démo du jeu, dans le jeu complet), du dessin libre et les leçons. Évidemment, si on se retrouve avec cette cartouche dans notre DS, ça sous-entend qu’on a un niveau plus que moyen en dessin. Les leçons sont donc là pour nous faire devenir le nouveau Picasso du XXIème siècle !
Et là, c’est le drame : seulement dix leçons. C’est peu, mais mine de crayon, ça suffit amplement. En effet, ces dix leçons passent en revue toutes les techniques de dessin qui nous permettront de créer de très beaux tableaux, le tout expliqué par Léo, le vieux peintre expérimenté. On se sent de suite moins seul.
Premiers coups de crayons
Je ne vais pas détailler chaque leçon, ce serait un peu con. Mais en gros, je ne peux pas dire que le soft soit mal foutu. C’est même tout le contraire. On part vraiment des bases, à savoir un simple rond fait au crayon, en passant par la peinture et autres mélanges de couleurs.
Concernant les crayons disponibles, nous avons le choix entre des mines 2H, HB et 2B, en utilisation en pointe ou à plat. Héhé, j’en vois parmi vous qui ne savent même pas de quoi je parle. Eh bien, les différences entre ces sortes de mines sont très bien expliquées dans le logiciel, avec des exemples tout bêtes. Mais au moins, pas de chichi, on comprend du premier coup. Et si notre coup de crayon n’est pas parfait, une gomme est aussi à disposition, en utilisation à bord ou à plat.
Une fois les crayons maitrisés, il est temps de passer à la peinture pour donner un peu de couleur à notre œuvre. Là aussi, plusieurs choix d’instruments : trois pinceaux ronds et trois pinceaux plats. De quoi donner de la couleur mais aussi de la texture à nos toiles !
En parlant de couleur, nous avons carrément une palette à disposition. Mais pas une palette de Netto, le machin à 2€ qui va tenir 1h et déconner ensuite. Non non. Ici, c’est une vraie palette de peintre, avec les couleurs primaires et secondaires, mais aussi le cercle chromatique, la possibilité (évidemment) de mélanger toutes nos couleurs, et aussi de gérer la quantité d’eau sur notre pinceau.
Une grille et un zoom sont aussi disponibles, histoire de s’aider pour dessiner les formes ou alors les détails avec plus de précision. Tous ces items se débloquent au fur et à mesure de notre XP et de notre skill.
Voilà, j’ai balancé une phrase de gamer dans le test, ça fera moins genre « je teste des trucs de casual ». Bref, vous l’aurez compris de vous-même, les différences entre les sortes de crayons, pinceaux et l’utilisation du cercle chromatique sont expliquées tout au long de l’expérience de jeu (ça, c’est le côté marketing de l’article).
Le tableau parfait ?
Et bien sur ce point, tout repose sur le joueur, ou plutôt la personne qui tient le stylet. Celui-ci est très bien exploité, et retranscrit presque à la perfection la texture d’un crayon ou d’un pinceau. D’ailleurs, la peinture est illimitée, mais la peinture sur le pinceau, non. Donc il faut tout de même faire attention à nos coups de pinceau, surtout qu’il n’y a pas de touche retour ! Nous sommes donc dans un soft qui tente d’être réaliste, malgré les quelques défauts.
Et oui, tout n’est pas beau et quelques taches gâchent un peu le tableau. La première, c’est tout simplement l’écran et le stylet. Même si c’est parfait au niveau de la retranscription de la matière, le stylet, lui, reste le même. Alors parfois, on fera notre trait un peu en décalage avec la ligne qu’on avait imaginée. Un peu dommage.
On peut aussi noter une chose totalement conne, entre cette version cartouche et la version DSiWare. En effet, il existe une version du jeu, en deux parties, sur le service de téléchargement de la DSi / DSi XL. Avec cette version en téléchargement, il est possible d’envoyer nos magnifiques tableaux et dessins sur Facebook (c’est la mode, c’est toujours une option sympa), mais aussi de sauvegarder ses œuvres directement dans la mémoire de la DSi. Avec donc la possibilité de sortir ça via la carte SD.
Et bien, oubliez de suite ces options avec la version cartouche. Certes, elle comporte 50 images en interne pour avoir des modèles. Mais comme la version DSiWare possède l’option photo, on s’en fout un peu des 50 images. Dommage. Au passage, oubliez aussi l’option photo si vous ne possédez pas une DSi ou DSi XL.
Comment ça, n’importe quoi ?
En bref…
LES LEÇONS : 18/20
On apprend des choses, avec des exemples concrets et de multiples références. Vraiment bien fait, sans aller dans le lourd et chiant à lire.
MANIABILITÉ : 16/20
J’ai été surpris par le stylet et sa retranscription de la matière. Faire un trait sur l’écran avec une mine 2H n’a strictement rien à voir avec une mine de 2B.
ERGONOMIE : 15/20
Bien pensée. Les différents accessoires s’appellent via des icônes sur l’écran inférieur, et le tableau principal sur l’écran supérieur. On ne peut pas faire plus pratique.
Note Finale : pas de note !
Ahah ! J’vous ai bien eu. Non, sincèrement, je ne vois pas comment je pourrais donner une note finale à ce logiciel. En fait, il est bien foutu, très bien même, mais tout dépendra de la personne qui tient le stylet. Soit on y passera toutes nos journées, à dessiner dans tous les sens, soit on passera seulement le temps d’effectuer les leçons. Tout dépend. Mais dans l’ensemble, c’est un logiciel qui donne de bonnes bases en dessin. Bien plus qu’au collège en tout cas.