Suite de l’excellent Yoshi’s Island de la Super Nintendo, cette version DS impose non plus, mais quatre bébés pour le dinosaure ! Il n’est pas développé par Nintendo, mais par Artoon, un développeur, qui n’a encore jamais brillé. Doit-on craindre une soupe ?
PREMIÈRES DENTS
Yoshi’s Island est un l’excellent jeu que je considère comme l’un des meilleurs jeu de plate-forme jamais créé. Sorti en 1995 ce jeu se vendait à lui seul mieux que la PlayStation à ses débuts.
Il a néanmoins joué un grand rôle dans l’idée reçue « Nintendo=gamin », il faut avouer qu’un jeu où l’on contrôle un dragon tout mignon qui doit escorter un bébé dans un monde rempli de fleurs…
Ne nous éloignons pas trop du sujet, dans l’intro je vous ai dit que c’était Artoon qui était à l’origine du jeu Yoshi’s Island DS. Parlons en un peu.
Artoon est un petit studio, appartenant au groupe AQ Interactive, qui a été fondé en 1999, ce studio est loin d’être un second-party comme Intelligent Systems vu qu’ils ont des liens privilégiés avec Microsoft (si vous connaissez Blinx, c’est d’eux). Le groupe a néanmoins fait ses griffes sur les deux plateformes de salon Sony et sur GBA avec Yoshi’s Universal Gravitation entre autres.
Pour vous prouver le talent des messieurs composant ce studio, ce sont pour la plupart des anciens de chez Sega qui ont bossé sur des jeux comme « Sonic the Hedgehog » et « Panzer Dragon ».
Bref, Yoshi’s Island DS est leur premier jeu sur la dernière portable de Nintendo, voyons voir comment ils s’en sont tirés.
COMPTINE POUR ENFANTS
Pour l’histoire, elle reste bien dans la tradition Nintendo, c’est à dire pas trop trop compliquée. Le jeu se passe quelques temps après l’opus Super Nintendo, une fois que les bébés Mario et Luigi ont atteint leur doux foyers. Un immense château est apparu dans le ciel au-dessus de l’île des Yoshi, les enfants de tout le Royaume Champignon se font kidnapper par Kamek et ses sbires. Heureusement, ils en laissent tomber 4 : Mario, Peach, Donkey Kong et Wario (Baby Bowser aussi mais c’est une autre histoire).
Tout en récupérant les gamins au fil des premiers niveaux, les Yoshi se doivent de recommencer leur formidable relais !
Voici donc les Yoshi et bébés qui vont nous accompagner durant cette aventure :
Yoshi :
Ca ne sert à rien de le présenter, tout le monde connaît le dinosaure et sa bande de potes, tous se ressemblent sauf au niveau de la couleur, ils savent très bien se répartir les tâches notamment pour ce qui est du relais qui a déjà fait ses preuves. En plus des 8 Yoshi présent dans le premier opus (le vert, rose, bleu ciel, jaune, violet, orange, rouge et bleu foncé), dans les niveaux cachés, les Yoshi noir et blanc apparaîtront.
Bébé Mario :
Mario est mignon sans sa moustache. Casquette trop grande, une couche pour seul habit, ce gamin qui n’a pas grandi depuis dix ans vit ici sa deuxième aventure. Seul ce bébé vous permettra de courir
Bébé Peach :
Déjà promue Princesse Toadstool, Peach est coquette malgré son âge : couronne, ombrelle (pour planer) et vêtement ! Bien sur, comme toute petite fille qui se respecte quand elle pleure c’est pas rien.
Bébé Donkey Kong :
Avant de porter une cravate avec ses initiales, DK portait un bavoir ! Toujours souriant il est déjà plein de force qu’il prouve en pouvant grimper aux lianes.
Bébé Wario :
Vous êtes un jeune parent et vous trouvez qu’un bébé ça pue ? Mon Dieu, vous n’avez jamais rencontré Bébé Wario, il faut avouer qu’il n’a pas vraiment changé sauf que gamin il sentait autre chose que l’ail… Déjà avide de tous ce qui brille, il se trimballe avec son aimant qui lui permet d’attirer les pièces hors de portée.
Bébé Bowser :
Il voulait faire « de la tuture » dans le premier opus, c’est chose faite ! Bébé Bowser a gardé son look de la Super Nintendo (et ne s’est pas changé en Bowser Junior au passage). Grossier et sans-gêne son souffle de feu n’est pas encore tout à fait au point, il ne peut cracher que de petites boules de feu qui seront tout de même utiles dans un monde de glace.
COLORIAGES
Alala… Se dire que le NDS n’est pas capable de reproduire les graphismes pastels sublimes de Yoshi’s Island c’est quand même un comble ! Le jeu s’en rapproche néanmoins fortement aussi bien dans l’esprit que dans les couleurs
D’abord, l’île ! Elle reste la même (avec les donjons et tout) que sur SNES, elle tourne juste grâce à une fausse 3D. Dans les niveaux, Yoshi’s Island DS ressemble un peu à Yoshi Touch&Go, l’espèce de mini jeu des débuts de la DS, mais en plus beau. Quand on compare avec la version SNES, il paraît un peu flou quand on y joue, ce qui n’est pas le cas de l’opus DS qui lui est très net.
Mis à part les graphismes, l’animation est quasiment identique à celle du premier opus sur Super Nintendo, aussi bien pour Yoshi que pour les ennemis. D’ailleurs c’est plutôt rigolo quand on s’en rend compte, vous vous souvenez des mimiques de Yoshi quand il se grattait le nez, ou quand il se dandinait sur place par exemple, ben il le refait ici. Si l’on rentre dans les détails on voit que notre dinosaure a des jambes maintenant. Autre différence, quand vous perdez le bébé, Yoshi change de position et se met debout à la manière de Super Mario Sunshine.
PREMIERS PAS
Comme dans tout bon jeu de plate-forme, le bouton A sert à sauter, Yoshi n’a pas oublié sa fabuleuse technique pour flotter dans les airs, restez appuyé sur A pendant le saut pour le faire. Vient ensuite la partie des œufs. ! Pour utilisez un œuf, il faut d’abord sortir votre langue avec B (la langue peut se diriger vers le haut, B+haut) une fois l’ennemi prisonnier de votre bouche, appuyez sur bas pour que Yoshi ponde un œuf qui s’accrochera à votre derrière et qui vous suivra partout néanmoins, ce nombre d’œufs n’est pas illimité, vous pouvez en transportez que 6 à la fois. Ensuite, pour lancer cet œuf, appuyez sur la touche R, une traînée avec une croix au bout vous permettra de viser le coin ou vous voulez balancer l’œuf, ce viseur se déplace tout seul en faisant un demi-cercle autour de Yoshi.
Si vous êtes comme moi et que vous préférez avoir les yeux sur l’écran tactile, vous pouvez changer l’écran dans lequel apparaît Yoshi avec L+haut ou bas en fonction de l’écran où il se trouve.
Pour le lancé d’œuf, il en existe deux sortes, le « calme » et le « rapide ». Dans le premier, il faut appuyer sur R pour viser et ré-appuyer pour tirer alors que dans le deuxième, vous appuyez sur le bouton de tir pour viser et l’œuf part quand vous relâchez ce bouton.
Ca, c’est pour le Yoshi de base. Après vous pouvez comme sur SNES vous transformer avec :
1. Les morphobulles :
– Hélicoptère : explorer le ciel de certaines zones pour y dénicher les pièces et les fleurs qui y sont cachées.
– Char à taupe : Pour creuser dans les roches friables
– Sous-marin : Pareil que pour l’hélicoptère mais sous l’eau ! Dommage que la fonction missile disponible sur SNES ait disparu.
2. Les moyens de transports :
– Kangourou : disponible seulement dans certaines zones, il saute et flotte comme Yoshi.
– Echasses : Chaussez des échasses pour éviter la lave par exemple, vous pouvez les enlever à tout moment en sautant.
– Wagon : Grimpez dedans et c’est parti ! Vous pouvez sauter du véhicule à tout moment.
– La Fusée : Pour aller dans l’espace, appuyez sur A pour mettre le turbo et tourner autour des planètes pour choper les pièces.
– ET LE MEILLEUR DE TOUS : LE SKI !! Exactement comme dans le premier opus, glissez sur les pentes enneigées et sautez pour éviter le grand plongeon !
Ce concept de bébés interchangeable apporte beaucoup au jeu et surtout à l’exploration des niveaux, même si c’est agaçant de se dire qu’on atteindra pas le 100% parce qu’on a pas le bon… Par contre, les gosses sont toujours aussi faibles. Lorsqu’on a le malheur de se faire bousculer par un ennemi. il flotte dans les airs à l’aide d’une bulle et hurle à la mort (moins que dans le premier opus tout de même), un décompte s’affiche alors, s’il atteint le zéro, les sbires de Kamek viennent chercher le gosse et vous avez perdu.
C’est sympa d’ailleurs car généralement dans ces moments là on panique comme un dingue pour crever la bulle avec sa langue pour récupérer l’enfant.
Ce compteur dont j’ai parlé plus haut peut être rechargé de plusieurs façons et le fait de l’avoir à fond est l’un des trois objectifs pour accomplir le 100% d’un niveaux. Voici la petite liste des objets nécessaires :
Étoiles :
Les étoiles augmentent le compteur dont j’ai parlé plus haut, chaque étoile la fait grimper d’un point.
Pièces rouges :
Il y en a 20 par niveaux et elles sont cachées parmi les autres. Il faudra donc attraper chaque pièce !
Fleurs :
Trouvez les cinq fleurs du niveau pour avoir une vie supplémentaire.
Bonus, les pièces bébé :
Propre à chaque bébé, il vous faudra généralement utiliser une technique particulière pour l’avoir. Ces pièces sont comme les pièces Yoshi de Mario World, une surprise attendra celui qui les réunira toutes.
Et tout cela est bien planqué !
Yoshi’s Island DS reprend ce qui avait fait l’honneur de son prédécesseur, le score ! Durant le niveau, vous devez choper les 20 pièces rouges, les 5 étoiles et emmener votre compteur à 30 pour avoir le maximum de points (100). Une fleur vaut 10 points tandis que l’étoile et la pièce rouge valent 1 point l’unité.
BERCEUSES et GAZOUILLIS
Les musiques de Yoshi’s Island DS sont sympas mais loin de dépasser le « Flower Garden » du premier opus, un thème qui reste dans la tête une fois la console éteinte et qu’on siffle.
La musique d’intro est la même qu’avant mais avec des notes plus aigues. Pour le reste des musiques, c’est pas mémorable (notamment celle du premier niveau) mais elles restent correctes et bien dans l’esprit du jeu. Vous vous souvenez tous de la musique des grottes ? C’était sympa mais il y avait des sons aigus, qui servaient sans doute à ajouter un côté un peu mystérieux, qui me tapait sur les nerfs. Là, j’ai plus l’impression de me trouver dans la mine des sept nains.
Au niveau des bruitages, certains sont restés les mêmes, comme le cri de Yoshi quand il saute, le son des pièces rouges, le hurlement de Kamek etc. Les autres ont changé dans des tons plus aigus, comme la fleur ou les escaliers quand ils poussent, les fleurs etc…
Autre point important : les cris des bébés. Sur SNES, le cri de Mario était assourdissant ! Le gamin sort à peine de l’œuf et il hurle comme un malade. Sur DS, son cri est un peu moins fort mais sa fréquence a augmenté, c’est le cas pour tous les bébés, sauf pour DK qui ne fait presque pas de bruit.
LES NEUF MOIS
Y a du boulot si vous voulez terminer Yoshi’s Island DS à fond ! Tout d’abord, quand on parcourt le premier niveau, on constate que c’est exactement le même level-design que dans le premier opus, ce qui laisse une légère impression d’être face à un remake. Le côté remake s’arrête dès le deuxième niveau.
Le jeu comporte 5 mondes divisés en 8 niveaux (plus deux cachés) eux même divisés en zones, ce qui fait en tout *sort la calculette* cinquante niveaux ! Dommage, un monde en moins par rapport à l’opus SNES. Yoshi’s Island étant un jeu de high-score, si vous voulez le terminer à fond, il ne vous suffit pas de visiter tout les niveau comme dans Super Mario 3, il vous faudra avoir les cents points dans chaque niveau plus les pièces bébé (nouveauté de l’opus DS). Néanmoins, la collecte des objets ne sera pas votre principale occupation, il ya également une course contre la montre dans ces 50 niveaux.
Autrement, si vous êtes un joueur qui n’aime pas tout ce qui est high-score, la traversée des niveaux vous prendra relativement peu de temps sauf si vous êtes un joueur mauvais ! Comme sur SNES, les vies pleuvent et vous vous retrouverez vite avec plus d’une centaine de vies donc l’écran de Game Over faut vraiment le vouloir pour le voir.
EN BREF…
HISTOIRE : 6/20
Allez, c’est vraiment parce l’idée d’inclure d’autres bébés est sympa autrement c’est vraiment trop brouillon, ça parle d’étoiles à un moment on ne sait pas trop pourquoi, on voit Luigi qui s’en va sans suite… Trop brouillon.
GRAPHISMES : 16/20
Moins pastel mais plus net que Yoshi’s Island premier du nom. L’animation est toujours excellente, que du bon.
GAMEPLAY : 18/20
Artoon n’a pas vraiment de mérite vu qu’ils ont repris exactement le même gameplay (ce qui n’est pas plus mal). Un gameplay à la Nintendo, parfait !
MUSIQUES et SONS : 13/20
C’est sympa mais on regrette Kondo-sama sur ce coup là, comme avec tous les jeux Nintendo depuis le GameCube…
DURÉE de VIE : 15/20
Cela dépend de votre envie d’avoir tout à 100%. Dommage qu’il n’y ait que cinq mondes.
NOTE FINALE : 17/20
Une digne suite de Yoshi’s Island, assez plaisante si vous voulez viser le maximum par niveau. C’est pour moi le meilleur des jeux de plate-forme sur Nintendo DS ! Oui, malgré son côté mythique New Super Mario n’arrive pas à la cheville de mon Yoshi !
Je le conseille à tous ceux qui ont aimé la bonne plate-forme du premier sur SNES.
