Pour cette cinquième génération de Pokémon, Nintendo nous a annoncé la révolution. Tant mieux, parce que la série commençait LEGEREMENT à s’enliser.
En apparence, difficile de ne pas croire à un coup de marketing : les screens nous montrent des graphismes inchangés, le système de combat reste du tour par tour statique, etc… Après deux générations décevantes, et si la révolution Pokémon se faisait via le contenu ?
La nouvelle région d’Unys
Depuis les débuts de la série Pokémon, aucun épisode, qu’il soit spin-off ou non, n’est resté dans la même région. Même si des références sont faites, il n’a jamais été possible de les revoir, sauf lors de la deuxième génération. La nouvelle parcelle de terre du vaste monde des pokémons s’appelle donc Unys. Une vieille légende explique d’ailleurs le nom du pays, mais je n’en dis pas plus.
Pour cet épisode, l’idée scénaristique était d’apporter une petite trame de fond, histoire de varier un peu l’éternel rêve mégalo du personnage principal : devenir le plus grand des dresseurs. L’introduction, qui n’est habituellement qu’un défilé des lieux, nous montre ici le couronnement d’un Roi. Quel va être notre rôle dans tout ça ? Un prince, un agent ? Que dalle.
L’aventure débute, comme à l’accoutumée, dans le village le plus reculé de la région. Après le petit topo traditionnel du prof, vous arrivez le jour de l’avènement d’un nouveau dresseur promis à un grand avenir : vous.
En plus, cette fois-ci le héros est classe. Le débile au béret du précédent épisode est bien loin derrière. Par contre, pour ce qui est de l’héroïne, c’est l’inverse, j’aime pas vraiment l’espèce de Rockeuse au mini-short.
Comme c’est le cas depuis les versions GBA, vos rivaux sont des amis d’enfance. Personnellement, je préférais l’ennemi, qui nous apportait plus de satisfaction une fois vaincu. Là, en plus de devoir me les coltiner régulièrement en début de jeu, j’ai l’impression que les éternels clichés du shonen ont encore de beaux jours devant eux. Bianca est la fille, totalement niaise et gauche, qui ne sait pas trop où elle va, et Tcheren, le mec dont le look intello coïncide avec son caractère.
Arrivé à la première ville de votre aventure, vous ferez connaissance avec la nouvelle Team Rocket de cette génération : la Team Plasma. Leur nom n’a d’égal que leurs costumes ridicules. Pour faire simple, on dirait un costume d’alien d’une série américaine de science-fiction ringarde. Question charisme, Jessie et James n’ont pas de soucis à se faire.
Leur originalité se démarque dans leurs motivations. Habituellement, la Team des méchants veut voler les Pokémon pour les réduire en esclavage. Les camps manichéens étaient donc clairement délimités : les dresseurs qui prenaient soin de leurs amis les Pokémon et les méchants qui voulaient les exploiter pour leur propre intérêt.
Dans les versions Noire et Blanche, les méchants se posent ici en défenseurs de la cause Pokémon. Les dresseurs sont des gens tyranniques qui, pour leur plaisir personnel, forceraient les Pokémon à combattre et eux, des militants pour la libération.
Sur le papier, l’idée est plutôt intelligente. Après 15 ans passés à faire du braconnage et des combats, tout est remis en question. Malheureusement, en pratique, elle est beaucoup moins intéressante. Le doute autour de la secte ne dure que cinq minutes, c’est à peu près à ce moment-là qu’on les retrouve à voler les Pokémon de gentils gamins, et à s’enfuir comme des débiles…
Je sais bien que le public est gamin, mais je m’attendais à une vraie remise en question. Une rébellion d’un nouveau système pacifique face à un antique système de dresseurs et de combats. Au lieu d’être pointé du doigt, je me sens comme chez moi, tout se déroule comme dans les précédents épisodes, où il fallait parfois partir à la chasse aux méchants. Peut être que j’en attendais trop, comme une trame à la Beyond Good & Evil, mais là, tout cela ne m’inspire que du gâchis.
Le pire vient sans doute du « mystérieux » personnage de N. Une espèce de beau gosse que vous rencontrerez de temps en temps. Le mystère autour de lui ne planera pas bien longtemps et il ne joue qu’un rôle de débiteur de phrases choc à la « il me faut devenir le maître ».
Je pense que vous avez bien saisi, la trame de fond n’est toujours pas assez importante pour qu’on se sente impliqué, comme dans les précédents quoi. Heureusement, les versions Noire et Blanche se rattrapent par leur univers. La région d’Unys est particulièrement plaisante à parcourir, les villes ainsi que les décors sont variés et les idées ne manquent pas pour aider. Dans les arènes par exemple, il y a toujours de petites énigmes sympas à résoudre avant d’affronter le champion.
Finalement, ce qui nous donne l’envie de continuer, c’est l’aventure. Voir du pays, rencontrer de nouveaux Pokémon, de nouvelles villes, devenir plus fort, le reste est secondaire.
Quand je parle d’aventure, vous n’êtes pas non plus lâché en pleine jungle. C’est d’ailleurs un peu le problème de cette nouvelle version, n’importe qui vous donne n’importe quoi. Par exemple, avant, pour obtenir des CS telles que Surf ou Vol, vous deviez faire des mini-quêtes. Là, vous parlez à un mec dans la rue et bam, la CS Force est à vous, étrange. Mais ce n’est pas tout, vos amis, tout comme les gens en général sont très généreux et du coup, les objets arrivent beaucoup plus vite. Par exemple, vous pouvez trouver quelques Hyper-Balls par terre dès la troisième ville.
Le principal reproche que je fais à Pokémon en général, c’est que les villes ne sont pas assez attirantes, surtout dans celui-ci où l’on en part trop vite à mon goût. La grande ville aux gratte-ciel, Volucité, n’est finalement qu’un pétard mouillé : elle ne propose rien de plus qu’une ville classique, si ce n’est une impression de vide colossal. Celle d’après, avec les concours et le Métro Combat, est à mon sens beaucoup plus attirante.
Pour le reste, c’est-à-dire le déroulement du jeu, il ne diffère pas tant que ça des précédents épisodes. Si la recette vous plaît, elle vous plaira encore cette fois, voire peut-être plus notamment avec ce que je vais aborder.
150 nouveaux Pokémon
Peu importe le reste finalement. Si les Pokémon sont sympas, le jeu devient agréable à jouer. Personnellement, si je n’ai pas aimé la troisième génération, c’est parce que la plupart des Pokémon avaient de sales têtes.
Pour ces versions, c’est comme si Game Freak avait viré tous les designers à la créativité épuisée, pour les remplacer par du sang nouveau. Fini les robots et autres machins peu inspirés, les nouveaux Pokémon sont en général plus attachants pour une simple raison : ils ressemblent tous à quelque chose que l’on connaît.
Au début du jeu par exemple, vous croiserez des rats, des chiens, des chats avec la petite touche mignonne à la Pokémon. Ca marche si bien qu’au final il est difficile de faire un choix tellement on aimerait tous les avoir avec soi.
Par contre, vous retrouverez pour certains cette espèce de sensation de déjà vu qui revient à chaque génération. En gros, vous aurez les équivalents des Racaillou, Nosferapti, Chenipan, Tadmorv, etc… Ca fait un peu charte quand même. C’est pareil au niveau des localisations, il n’y a que deux, trois Pokémon par zone et c’est un peu lourd de tomber toujours sur les mêmes.
Il est donc facile de faire une équipe mixte et équilibrée. Les Pokémon avec deux évolutions sont nombreux et leurs types élémentaires sont plutôt cohérents. En plus, leurs noms français sont bien trouvés, Ponchien, Escroco, Ratentif, etc… C’est facile à retenir et il correspond toujours à leur origine ou à leur forme. Ca change d’un Reguiguigas par exemple, qui ne ressemble à rien et ne signifie rien.
En revanche, je trouve que ce nouvel élan n’est pas vraiment représenté. Rien qu’en achetant le jeu par exemple, les légendaires principaux de cette génération ne sont pas vraiment très inspirés, entre celui qui ressemble à une statue d’un Zelda et l’autre avec son réacteur dans les fesses… C’est pareil pour les Pokémon de départ, leurs premières formes sont sympas, mais alors les évolutions, c’est pas trop ça. Sauf peut-être pour Vélipierre, mais ça compte pas, les plantes, c’est nul.
Après, chacun ses goûts ! Je sais que beaucoup se sont marrés dans les commentaires des news à chaque présentation des nouveaux Pokémon, mais je vous assure que vous les aimerez tous une fois plongé dans le jeu. En plus, vous n’avez pas le choix, car vous ne croiserez QUE les nouveaux. Les anciens feront leur apparition après la Ligue, l’adaptation est obligatoire, pas comme dans Diamant et Perle où notre équipe était à 90% composée de ceux de la première génération.
La vie en SD
Finalement, c’est du point de vue technique que cette cinquième génération a le moins évolué. On sent une volonté de faire un truc un peu plus couillu, mais c’est raté.
Le premier changement que vous remarquerez, ce sont les changements de vue. Tantôt légèrement plus basse, dans les centres Pokémon, ou alors beaucoup plus éloignée, voire même dans le dos à Volucité. Dans les précédentes versions, la « caméra » ne changeait jamais d’angle de vue, alors là avec les zooms et autres, ça change, mais pas positivement.
Si le jeu est plutôt net en vue classique, la résolution ne s’adapte pas aux changements, c’est comme quand vous faites un coup de loupe sur un JPEG. Forcément avec un bonhomme cube, cet effet de zoom lui réussit pas trop.
Un des endroits les plus ratés du jeu est sûrement la traversée du grand pont de Volucité. Game Freak a voulu nous impressionner en multipliant les effets de mise en scène, mais c’est juste risible. Les personnages sont mal intégrés au décor, il n’y a rien à l’autre bout du pont et il n’y a qu’un seul et même camion qui s’amuse à faire des tours sur l’autoroute en dessous. Sans compter l’aliasing. C’est un peu raté. Dans son ensemble, je pense que la ville de Volucité était un peu trop ambitieuse pour de la DS, ou alors il aurait fallu changer totalement la direction artistique de la série.
Heureusement, les autres villes sont un peu plus classiques et donc moins gênantes, bien que les villes de cinq habitants me dérangent encore, m’enfin bon, je ne vais pas refaire les RPG. En tout cas ça respire la joie de vivre et les couleurs, bienvenue dans le monde merveilleux des Pokémon !
Une des grandes nouveautés de cette génération encore trop méconnue, c’est les changements de saisons. Le jeu change tous les mois dans l’ordre que nous connaissons.
Les saisons ne change pas vraiment la typographie, sauf dans les couleurs forcément et c’est bien dommage car beaucoup de choses sympa auraient pu être faite.
Revenons-en à nos pixels et parlons des combats. Ceux-ci ont pas mal changé, aussi bien dans le fond que dans la forme. Ici, c’est la deuxième partie qui nous intéresse.
Les combats ne sont plus statiques comme c’était le cas avant. Bon, en fait si, mais de petites animations viennent changer notre perception. Déjà, vous remarquerez que les Pokémon bougent tout le temps. Ils ont tous leur petite animation qui les rend beaucoup plus vivant, alors ça ne va pas bien loin certes, mais mine de rien, ça fait du bien. Ajouté à ça, des effets de caméra viennent dynamiser l’action. Par exemple, lorsqu’un coup est porté à l’adversaire, la caméra est centrée sur lui, de même lorsqu’il se débat pour sortir d’une pokéball.
Par contre, le gros défaut qui vient ternir tout ça, c’est encore une fois ce zoom. En clair, la résolution de vos Pokémon est la même que celle de l’adversaire, vous pouvez d’ailleurs voir une version de face et de dos du Pokémon dans le résumé. Mais en combat, étant donné l’angle de perspective, la face pile de votre Pokémon est zoomée à mort, ce qui donne un rendu bien dégueulasse. Pour moi, c’est le plus gros défaut du jeu, c’est comme si les développeurs n’y avaient pas pensé.
Garden Fighters
Comme je l’ai dit précédemment, le système de combat a aussi pas mal changé dans le fond. Avant, comme c’est le cas dans beaucoup de RPG, un Pokémon de tel niveau donnait tant d’expérience une fois vaincu, quelque soit le niveau et le type du vôtre.
Maintenant, plein d’autres facteurs entrent en jeu. Pour faire simple, vos points d’expérience seront plus importants si vous êtes en situation de faiblesse élémentaire et/ou de niveaux. Cette modification rend la stratégie de changements de statuts et de Pokémon beaucoup plus subtile et efficiente. Par contre, c’est également valable dans le sens inverse, cramer un pauvre petit insecte sans défense ne vous rapportera rien du tout.
Pour aller avec ce nouveau système d’expérience, un léger équilibrage a été effectué dans celui de combat. Les changements de statut sont plus efficaces et certaines attaques sont moins dévastatrices qu’avant.
A ce propos, rappelez-vous du petit « tidu tidu tidu », insupportable quand vous n’aviez presque plus de vie. Ce bruit typiquement Nintendo, censé nous mettre en état de stress, était en réalité plus casse-burnes qu’autre chose. C’est fini, maintenant, c’est une espèce de musique, que l’on pourrait appeler crisis.mp3, qui se déclenche lorsque vos PV sont dans le rouge. Elle fait parfaitement bien son travail, sans nous casser les oreilles, bien joué. Voilà une idée à adapter pour le prochain Zelda.
Grâce à ces changements, il est maintenant nécessaire d’avoir une équipe complète et polyvalente. Vous aurez très vite conscience qu’il vous faut capturer les Ratentif et autres faiblards de début de jeu, parce qu’il vous faut une équipe puissante et variée. Le début du jeu est dur et vous force à comprendre les stratégies, si bien qu’au final, vous allez devoir passer de longs moments à faire du levelling dans les hautes herbes.
En plus, vous ne pouvez pas vous contenter de faire tout le jeu avec votre Pokémon de départ, vu qu’au bout d’un moment, il ne gagnera plus que des miettes d’expérience.
Vous vous souvenez de la Version Jaune où vous étiez obligé d’avoir un Papillusion pour vaincre Pierre ? Dans Version Noire et Version Blanche, la première arène est composée de trois champions et celui qui vous affrontera sera celui en position de force élémentaire par rapport à votre Pokémon de départ. Quand je vous disais que c’était de l’apprentissage forcé.
Par contre, une fois que vous aurez acquis une équipe équilibrée, vous serez quasiment imbattable.
Pour ce qui est du reste, les Pokémon apprennent toujours de nouvelles attaques en gagnant des niveaux et tout ce que vous connaissez déjà. Les deux différences majeures, c’est qu’un Pokémon empoisonné ne perd plus sa vie hors des combats et, que les capsules techniques (CT) ne sont plus à usage unique, mais illimité. Ca va en faire des Pokémon avec séisme !
En dehors des combats, en revanche, absolument rien n’a changé. Votre bonhomme cube ne peut pas franchir une barrière de plots oranges et mis à part les changements d’angle de vue, il n’y a rien à dire de plus.
Sauf peut-être pour le menu. Le C-Gear, dont je parlerais plus tard, prenant tout l’écran tactile, il faut de nouveau appuyer sur X pour afficher le menu, contrairement à Pokémon Or HeartGold et Argent SoulSilver où il était directement là, sur l’écran du bas.
En plus de n’avoir toujours pas ajouté un système de cliquer/glisser pour organiser l’équipe de Pokémon, le sac est devenu complètement bordélique. Dans les deux versions pré-citées, les objets étaient rangés en fenêtres et avec un petit dessin les illustrant. Là, il y a une longue liste noire, illisible et anti-pratique. Ca fait un peu sac à main de gonzesse. Bref, un gros point négatif pour l’interface. Le seul avantage, c’est qu’il est possible d’enregistrer plusieurs objets pour les utiliser plus rapidement (vélo, cherch’objet, canne, etc…).
Connecting People
C’est écrit au dos de la jaquette : une connectivité accrue.
Pour une fois, je dois avouer que Nintendo m’épate tant l’interactivité et l’échange entre leur jeu et le monde extérieur est possible. Je m’explique.
Comme je l’ai dit plus haut, un objet occupe maintenant toute la surface de l’écran tactile. Il s’agit du C-Gear, que vous obtiendrez dès la deuxième ville du jeu. Le C-Gear est votre clef vers le monde extérieur et c’est à se demander pourquoi les versions Noire et Blanche ne sont pas sorties sur 3DS, tellement le principe ressemble au StreetPass.
Pour faire simple, si vous activez votre C-Gear, la DS recherchera constamment une connexion internet, locale et infrarouge. Les possibilités d’interaction sont multiples, alors laissez-moi vous les décrire.
L’infrarouge : c’est en infrarouge que vous aurez le plus de possibilités. Ce type de connexion vous permet de combattre, d’échanger des Pokémon, de se passer les codes ami et de faire un test de compatibilité bidon. Intéressons nous aux deux premiers. Fini le passage obligatoire dans les boites du PC pour ensuite parler à la cruche du centre Pokémon. Ce nouveau système, mille fois plus pratique et rapide, vous permet d’échanger en piochant via une interface comprenant l’équipe sur soi ainsi que les boites du PC. Pareil pour les combats, vous pourrez vous faire une dream team au préalable via le PC des centres Pokémon, qui interviendra ensuite pour les combats. Inutile de retourner au centre Pokémon, tout se fait instantanément.
La connexion locale : en connexion locale, vous pouvez accéder au HeyLink et au Vokit. Le Vokit ne fonctionnera pleinement que si vous possédez une DSi, autrement, vous ne pourrez communiquer qu’en parlant. M’enfin c’est purement gadget, passons à la suite.
Le Heylink en revanche, vous permet, à la manière d’Animal Crossing, de pénétrer via une warp zone dans le monde du dresseur avec qui vous êtes en contact. Vous changez bien évidemment d’apparence et le but sera d’effectuer diverses missions entre amis. Le Heylink fonctionne n’importe où et votre personnage se téléporte là-bas. Par contre, la warp zone étant au centre de la région d’Unys, il faut que votre pote ait atteint les villes autour de cette zone, sinon il vous sera impossible de vous rendre dans son monde.
Etant donné que la console cherche en permanence d’autres DS, vous pourrez également consulter les profils des joueurs croisés durant la journée, sans pour autant en tirer quelque chose.
La connexion internet : c’est dans cette partie là que Nintendo nous étonne. Enfin, sur le papier bien sûr. Cette connexion permet de synchroniser votre jeu avec un site Internet appelé « Pokémon Global Link », une sorte de réseau social des Pokémon. Dès le début du jeu, la scientifique qui vous file le C-Gear vous donne également accès à une de ses machines. Grâce à celle-ci, vous pouvez endormir un Pokémon de vos boites PC et jouer avec, via ce fameux site Pokémon Global Link. Bien entendu, avant ça, il faudra vous inscrire sur ce site et lui donner l’identifiant du jeu. Une fois que votre Pokémon sera endormi, tout se passera sur votre ordinateur. Vous pourrez lui faire faire des mini-jeux et le balader dans un parc où il se fera des amis, que vous récupérerez dans le parc du HeyLink, une fois votre pokémon réveillé.
Même si c’est gadget, ça a le mérite d’être sympa. Cependant, dans la pratique, c’est beaucoup moins bien, car il faudra attendre le 30 mars, soit un mois après la sortie du jeu, pour que le Pokémon Global Link ouvre ses portes. Du grand Nintendo !
De plus, souvenez-vous des soucis qu’il y avait eu au Japon quand le jeu était sorti. Le site est resté en maintenance durant des semaines, on parie combien que ça sera pareil chez nous ?
Passé ce problème technique propre à Nintendo, il faut avouer que ces nouveaux modes de connexion sont plus que pratiques, ça promet pour l’utilisation du StreetPass de la 3DS. Par contre, tout comme ce dernier, la recherche constante d’une connexion suce la batterie à une vitesse incroyable. Alors, si vous habitez au fin fond de la cambrousse, désactivez la recherche, ça ne sert à rien.
Pour ceux qui regretteraient la GTS (Global Trade Station) des anciennes versions DS de Pokémon, les services d’échanges et de combats online sont toujours dispos, mais cette fois-ci dans les centres Pokémon, avec la petite musique d’attente que j’aime bien. Ces centres sont d’ailleurs beaucoup plus pratiques, car les magasins se sont incrustés à l’intérieur. On peut donc soigner ses Pokémon et y faire quelques achats après.
L’aventure sans fin
Comme d’habitude, l’aventure Pokémon occupera vos DS durant un long moment. Personnellement, j’y ai passé pas loin de 150 heures.
Avec un total avoisinant les 644 Pokémon, dont la plupart entreront en jeu une fois la Ligue vaincue, ça fait un paquet de bestioles à capturer. Réunir les conditions pour tous les attraper vous demandera énormément de patience, ne serait-ce qu’à cause des changements de saisons.
Le seul problème de cette génération, c’est que les échanges avec les anciennes versions DS ne seront pas si simples. Il vous faudra passer par le biais d’un espèce de sas, comme c’était le cas avec les versions GBA où vous ne pourrez les transférer que par paquet de six, de plus ils ne pourront pas retourner dans leur version d’origine.
Si la collection de Pokémon ne vous motive pas, le jeu ne s’arrêtera pas forcément à la ligue. Il y a aura toujours le métro combat, des évènements Nintendo via le online, et peut être deux, trois fans sur le forum de NintenDomaine pour combattre avec vous.
Même s’il n’est toujours pas possible de visiter d’autres régions, le jeu compense en offrant tout un tas de quêtes annexes et de nouveaux lieux à visiter. Ca me rappelle d’ailleurs les remakes des versions Rouge et Bleue sur GBA, où des petites îles apparaissaient après avoir vaincu la ligue, avec leurs lots de Pokémon inédits à capturer. J’espère en tout cas qu’elles vaudront le détour, comme avec la présence d’un légendaire par exemple.
Les jeux Pokémon sont quasiment interminables et c’est vraiment lorsque vous en avez marre que le jeu s’arrête.
La partie de sensei (sknot) qui n’a pas joué depuis Rouge/Bleu
Je ne suis probablement pas le seul clampin à considérer qu’il n’existe en tout et pour tout que 151 Pokémon, la « série » s’arrêtant à Rouge et Bleue. Comme beaucoup (enfin pas si on en croit les chiffres de vente), j’ai adoré le jeu à son époque mais l’incessant rajout de versions supplémentaires avec des Pokémon supplémentaires et des sales gueules (pas en supplément) m’a vite lassé. Si comme moi vous avez un jour aimé Pokémon et pensez avoir dépassé ça, cette partie est faite pour vous.
J’ai lancé le jeu sans grande conviction sur les conseils rarement payants de l’immonde Kwev. Et il ne m’aura pas fallu plus de dix minutes pour comprendre que j’irais jusqu’au bout de l’aventure pour devenir une nouvelle fois le plus grand dresseur de l’histoire.
Ce qui rend ce nouveau Pokémon si attrayant pour les vieux frustrés comme moi tient en deux points bien précis :
-les Pokémon sont bien
-le jeu est drôle
Raf a déjà abordé le sujet mais le choix de Pokémon est vraiment excellent. Si même moi je me retrouve à hésiter parce que j’ai plus de 6 Pokémon valables, c’est que tout le monde trouvera son bonheur. Entre le croco Rapetou, le caneton et le judoka, à chaque ville j’ai trouvé de quoi remplir mon équipe avec un Pokémon définitif. Pour vous donner une idée de la difficulté que ça peut représenter pour moi, sachez que j’ai empêché la moitié de mes Pokémon d’évoluer durant tout le jeu, pour éviter qu’ils ne deviennent moches.
On prend vraiment du plaisir à visiter les fourrés quand on découvre un nouveau lieu, parce qu’on sait qu’au milieu des banals insectes on finira souvent par trouver un Pokémon génial et totalement nouveau.
Deuxième argument de choc, et à mes yeux la plus grosse qualité du jeu : le script est juste grandiose. Je n’ai pas vérifié dans d’autres langues ce que ça donnait mais les traducteurs français ont fait un boulot remarquable. On peut notamment trouver dans chaque maison une télé allumée, qui diffuse en permanence des émissions plus débiles les unes que les autres : difficile de résister aux parodies de dessins animés de Manolo Taquet ou aux suggestions douteuses du professeur C.Apacité. Si la perspective de lire l’histoire de « Crèm, Survivant du Dessert » ne vous décide pas, rien ne le fera !
Il en va de même pour les noms des bestioles (Crocorible, Couverdure, etc…) et pour les dialogues avec les différents personnages d’Unys. Entre les méchants qui parlent un français châtié du 18e siècle et le pécore qui sert de champion au Port Yoneuve, non seulement lire les dialogues n’est plus une perte de temps mais ça devient rapidement l’intérêt principal du jeu.
Au final, une chose est sûre : ceux qui ont aimé Pokémon Versions Rouge et Bleue aimeront Versions Noire et Blanche. Les autres n’aimeront pas plus qu’avant, mais passeront à côté d’un des jeux les plus drôles de ces dernières années !
En bref…
Bon, je vais remettre des parties basiques pour la conclusion. Par contre, elles ne reflètent en rien le jeu en lui même, ce qui explique pourquoi c’est un peu freestyle là-haut, ya même pas de partie musique ! Si vous voulez tout savoir, vous n’avez qu’à lire le test, ça vous fera les pieds.
HISTOIRE : 15/20
L’histoire de fond était partie d’une bonne idée, dommage qu’elle soit ratée. Par contre, elle se rattrape grâce à l’humour du script et une VF au top.
GAMEPLAY : 18/20
Des changements qui font du bien ! Game Freak nous impose leur conception première du jeu, grâce une difficulté et un système de combat revu. Ca marche nickel et en plus, c’est rapide. Le seul point négatif est ce menu des objets qui est illisible.
GRAPHISMES : 14/20
C’est plutôt joli et avec une volonté de mise en scène. Mais on est sur DS les gars, les zooms et dé-zooms ne pardonnent pas, surtout si les développeurs n’y mettent pas du leur. Merci cependant d’avoir dynamisé les combats.
MUSIQUES et SONS : 14/20
Encore une fois, des changements sympas, surtout pour la musique finale en combat d’arène. Par contre, le reste de la bande son ne sort pas vraiment des sentiers battus, en particulier pour la Team Plasma.
DUREE DE VIE : 100/20
Un jeu à la durée de vie quasiment illimitée. Vous en aurez marre bien avant la fin du jeu.
Note Finale : 18/20
J’ai été mauvaise langue à la fin de mon test de Pokémon Or HeartGold et Argent SoulSilver. Pokémon version Noire et Pokémon version Blanche apportent bel et bien une petite révolution dans la série. Loin de foutre un grand coup de pied dans la ruche, Game Freak nous a juste apporté ce que l’on désespérait de voir un jour : des combats plus stratégiques, plus équilibrés, plus rapides, ainsi qu’une connectivité extérieure plus pratique et des Pokémon sympa.
Vous auriez tort de passer à côté de cet excellent Pokémon, où même les anciens joueurs de Rouge et Bleu retrouvent leurs sensations d’antan. Un grand jeu pour la fin de vie de la DS, si bien que je me demande, commercialement parlant, pourquoi il n’est pas sorti sur 3DS.