N’importe quel passionné de jeux vidéo connait Shigeru Miyamoto. Créateur emblématique de chez Nintendo, ses idées et ses jeux ont fait la renommée de sa société. Comparé à un Steven Spielberg ou un Walt Disney qui aurait atterri dans le jeu vidéo, son expérience et sa valeur ne sont plus à démontrer. Lorsque Nintendo est accusé de délaisser son Gamepad dans ses propres jeux, c’est lui que l’on charge de trouver des concepts amusants qui tirent avantage de cette manette aux multiples fonctionnalités. Présentés à l’E3 sous forme de projets encore peu avancés, nous avons pu essayer deux de ces projets. Gardez à l’esprit qu’il est peu probable que ces jeux sortent seuls en boîte, mais plus comme des concepts amenés à être inclus dans un jeu, au hasard : Starfox.
Project Guard
Présenté comme un simple concept et non comme un jeu entier, Project Guard a pour principal rôle de montrer qu’on peut jouer aux jeux vidéos sans même toucher une seule manette (et je ne parle de faire des mouvements aléatoires devant une caméra).
Le principe du jeu est assez simple, vous devez défendre une source d’énergie de robots mal intentionnés. Pour cela, vous contrôlez 12 tourelles, munies de caméras, avec le Gamepad. L’idée est de sélectionner une tourelle sur l’écran tactile pour la contrôler et viser le robot qui est le plus dangereux au moment venu.
La difficulté vient du fait que les robots attaquent d’à peu près tous les côtés. Même si vous avez vue sur l’ensemble de la zone grâce aux différentes caméras, vous n’avez que deux yeux et il est difficile de tout gérer en même temps. C’est là qu’intervient la dimension multijoueur de la chose ! Un ou plusieurs amis qui n’agissent pas mais voient l’ensemble des caméras sur l’écran TV peuvent vous guider et vous donner des indications sur ce que vous devez faire en particulier. Le joueur ne devient au final qu’un simple soldat qui suit les ordres de ses amis pour réussir à contenir l’invasion. Sans cette entente, il est quasi impossible de gagner la partie.
Malgré des graphismes pour l’instant très pauvres, le concept est très sympa et j’ai apprécié ce petit quart d’heure de jeu. Le Gamepad est particulièrement bien utilisé et la dimension coopérative est convaincante.
Reste qu’on se demande où un tel concept peut bien aller. Difficile de croire qu’il dépassera le cap du mini-jeu. A moins de proposer un jeu exclusivement coopératif ? Ou alors baisser la difficulté, au risque de le rendre bien moins intéressant.
Un jeu qui m’aura donné bonne impression, qui m’aura même amusé et donc je suis curieux de voir son utilisation future. Qui vivra verra !
Project Giant Robot
Si le Project Guard présenté par Caradox m’a également séduit, ce n’est en revanche pas du tout le cas pour le deuxième concept apporté par Miyamoto qui n’est rien d’autre qu’un combat de sumo chelou entre deux mégazords.
Se jouant exclusivement seul, Project Giant Robot (PRG) vous propose dans un premier temps de choisir les caractéristiques de votre robot via un éditeur. Bien que très complet sur les choix esthétiques lors de cette démo, l’important est surtout dans les dimensions de ses différents membres : bras, tête, corps et jambes, vous pouvez tout allonger, rétrécir et même grossir. Vous aurez rapidement l’idée d’en faire une difformité rigolote, mais il faut néanmoins respecter un minimum la physique, car une fois au combat, des énormes poings avec de toutes petites jambes feront tomber immédiatement votre robot qui perdra avant même de se battre.
Une fois la partie recommencée et le choix du robot plus réfléchi, vous arrivez au milieu des gratte-ciel dans une ville assiégée par d’énormes autres robots que vous devrez battre. L’écran du Gamepad devient le cockpit du robot et la télé vous permet d’avoir une vue d’ensemble. En appuyant sur les gâchettes L et R, votre robot avance plus lentement que jamais, et avec les deux sticks, vous contrôlerez ses bras toujours avec cette même lourdeur car il ne peuvent que se soulever, difficilement. A vous ensuite de mimer avec la mablette les mouvements d’un crochet pour donner des coups de poings à l’adversaire.
Project Giant Robot n’a aucun intérêt.
Les contrôles sont tellement lourds et hasardeux qu’on ne comprend RIEN de ce qu’on fait. Tout est lent et surtout, on ne voit rien de ce qui se passe. Seul un petit laser vous permet d’être précis, et même s’il est presque inutile vous n’en finirez plus de l’utiliser car c’est la seule chose sur laquelle vous aurez un contrôle.
Je ne comprend pas comment le créateur de Mario et Zelda peut venir avec un tel projet qu’il présente de manière sérieuse. Tout est tellement à l’inverse des jeux Nintendo qu’il supervise depuis des années. C’est tellement brouillon, pas amusant, lourd, illisible et, pour finir, le contrôle que l’on a sur le robot est tellement limité qu’on se contente d’appuyer sur la gâchette et de mettre les deux sticks en avant en espérant obtenir un résultat. Navrant.
Si Project Guard est fun mais limité sur la durée, PGR n’est absolument pas digne d’une production Nintendo, ni même d’un logiciel offert dans une boite de céréales (Chocapic !). A moins d’une sérieuse remise en question, il ne peut même pas être inclus dans un jeu au milieu du reste.
Starfox
Et non ! Nous n’avons pas eu la chance de tester le prochain Starfox sur Wii U, mais au lieu de vous laisser seulement avec ces deux projets, faisons un récapitulatif de ce que l’on sait, d’après ce que certains journalistes triés sur le volet ont pu voir.
Tout d’abord, le jeu était présenté à un stade de développement très peu avancé et surtout très loin de ce que la courte vidéo de Zelda offrait en termes de graphismes. La démo montrait essentiellement comment le Gamepad pouvait influer sur les mécaniques de vol. Dans les précédents jeux, la visée était synchronisée sur les mouvements du vaisseau, ce qui n’est plus le cas maintenant. Grâce au Gamepad, vous avez une vue du cockpit qui vous permet de tirer indépendamment du contrôle sur le vaisseau, qui se dirige de manière plus classique, comme dans les précédents Starfox. Si l’idée peut paraitre assez déroutante – on imagine facilement qu’il faudra dissocier les deux éléments pour jouer, ce qui n’est pas évident – les sensations et le contrôle de cet ensemble ont été plutôt bien accueillies par ceux qui y ont joué. La démo prenait place dans un niveau de type vallée, typique des jeux StarFox, où vous deviez traquer et éliminer Wolf. Les manœuvres avec le vaisseau seraient agréables et offriraient apparemment un plus haut degré de précision qu’avant. Miyamoto insiste d’ailleurs pour dire que ces niveaux « vallée » sont plus abordables qu’avant du fait de cette visée indépendante du vaisseau.
La démo présentait également le Landmaster, au gameplay similaire à celui de l’Arwing, mais aussi ce fameux hélicoptère, qui permet encore plus de précision dans le pilotage, dû à son contrôle plus lent. Son utilité ici était de permettre de ramasser plusieurs objets sur des plateformes, et même d’y envoyer un robot afin de tirer sur les ennemis présents.
Si le jeu n’a pas été montré, c’est parce que cette démo présentait un état de concept trop peu avancé. Actuellement, StarFox est en développement, mais cette démo, qui s’orientait principalement sur le contrôle du vaisseau au Gamepad, est un prototype du pré-développement. Miyamoto souhaite d’ailleurs le proposer sur le marché d’ici un an et, une fois qu’il aura fini toute l’expérimentation, il confiera ce projet à un studio externe afin de tenir ce délai, en assurant toutefois être directement en charge du projet.
Le partenaire n’est pour le moment pas annoncé, mais le créatif de Nintendo déclare avoir amené ce projet à l’E3 afin d’apporter un peu de motivation, mais sûrement aussi pour effectuer un appel d’offre.
S’il tient parole, nul doute que l’on verra StarFox très bientôt !
Crédits:
Caradox : Project Guard
Fire Rafou : Project Giant Robot & Starfox