Comme chaque année durant le mois de juin, NintenDomaine est invité pour aller tester les nouveautés de Nintendo présentes sur le salon californien, mais à Paris, sans la chaleur, le bruit et le monde du Convention Center. Le premier des quatre articles est consacré aux jeux d’action que sont Bayonetta 2 et Hyrule Warriors, qui appartiennent à deux écoles du beat’em all japonais. L’un répugne à tort et l’autre est encensé mais toujours à tort ! Petite mise au point.
Bayonetta 2
Annoncé en septembre 2012, Bayonetta 2 est sur le point de sortir et c’est tout naturellement qu’on retrouve la sorcière pour cette ultime démonstration avant la mise en boite.
Créé par Hideki Kamiya et sa bande chez PlatinumGames, Bayonetta est un des meilleurs beat’em all 3D qui existe. Il a su prendre ce qui se faisait de meilleur en termes de mise en scène, de nervosité et d’action. Son créateur est d’ailleurs celui de Devil May Cry premier du nom, avec qui Bayonetta ne partage que le côté poseur.
Déjà présenté l’an dernier dans un court niveau pas très palpitant, il nous rassurait déjà dans l’idée que rien n’allait changer. Nous avons ici eu le droit à trois niveaux spécialement conçus pour la démo car ceux-ci étaient courts, et avec une action condensée.
Sous les conseils de la demoiselle qui présentait le jeu, je zappe le prologue davantage axé scénario que baston, pour enchaîner sur un deuxième niveau qui confirme l’impression donnée par la démo de 2013. Le déroulement du jeu n’a pas changé d’un iota. Nous nous déplaçons d’une zone de combat à la suivante dans des villes de type européen, où il y a encore et toujours des pots pleins d’objets à casser et des coffres divers bien cachés. Le cœur du jeu n’étant pas là, je me dirige vers la place de l’église qui semble trop circulaire pour être innocente.
Contrairement à la précédente démo où l’on tabassait des ennemis de base à la chaîne, celle-ci nous donne du gros monstre bien grand et bien résistant qu’il est plaisant de démolir. Comme l’an dernier, Bayonetta dispose de la nouveauté de cet épisode : une jauge d’Umbran Climax qui, une fois remplie, augmente la puissance et la portée des attaques grâce aux démons qu’invoque la sorcière. Deux nouvelles armes étaient aussi à notre disposition grâce à une simple pression de gâchette : un arc et une faux couplée à un fusil de chasse. Nul doute que le jeu final en comportera bien d’autres.
C’est dans le troisième niveau qu’un affrontement intéressant nous attendait, celui contre le fameux Lumen masqué (les lumens étant les anges ennemis de Bayonetta) qui apparaissait dans le tout premier teaser du jeu en 2012. Loin d’être évident à battre, ce Lumen disposait des mêmes pouvoirs que votre personnage, à savoir le Witch Time, qui gèle très brièvement le temps lors d’une esquive bien placée, et les invocations de grosses bestioles. Le combat se termine d’ailleurs dans les airs alors que vos deux monstres sont derrière en train de se battre. C’est classe et l’action y est intense, bien plus qu’avec les précédents ennemis vaincus à la cool, et probablement avec une difficulté mise en mode facile.
Les sensations de combat, aussi bien visuelles que sonores, sont excellentes et c’est ce qui est à mon sens le plus important dans un jeu de ce type : la puissance ressentie par le joueur ! La signature des plus grands beat’em all est là !
Bien plus intéressante que l’an dernier, cette démo montre un jeu terminé et qui n’offre rien de plus que ce que le premier épisode avait su nous donner, mais en mieux. Ça tombe bien, car c’est exactement ce qu’on demandait et qui a d’ailleurs fait sa réputation chez les fans de beat’em all nerveux.
Bien que nous n’ayons pas pu les essayer, des modes de jeux en lignes seront également présents, dont un mode coopératif avec Bayonetta et Jeanne !
Enfin, le portage Wii U du premier épisode était également présent. Nous pouvions constater une bonne amélioration graphique entre les deux opus, bien que pas flagrante une fois pris à part. Pour rappel, le premier sera offert avec tout achat du deuxième, sans plus de précision à propos de s’il s’agit d’un code eShop, ou d’un deuxième disque dans la boite (comme c’est le cas au Japon). Les deux jeux tournent en 60 fps, ce qui est nécessaire au vu de la rapidité de l’action.
Suite à cette démo et durant l’écriture de ces lignes, je n’ai eu envie que d’une chose : y rejouer, et tout de suite. Je ne saurais que vous conseiller ce deuxième épisode qui sera sans aucun doute au moins aussi bon que le précédent, c’est-à-dire l’un des meilleurs beat’em all 3D qui existe : nerveux, technique et définitivement différent dans son univers décalé et provocateur. Si en plus Nintendo vous offre le premier, aucune raison de passer à côté !
Sortie : octobre 2014
Hyrule Warriors
Rappelez-vous, il était la petite surprise du Nintendo Direct du début d’année, confirmant que Nintendo semblait bien avoir pris comme objectif de sortir un Zelda par an.
Pour 2014, pas de nouvel épisode ni de remake, mais ce second spin-off de la série après le terrible Link’s Crossbow Training.
C’est Tecmo Koei qui s’y colle. Comme son nom l’indique, le jeu est un nouveau Warriors, avec un gameplay très similaire à celui des Samurai Warriors et autres Dynasty Warriors, de la même boite. Ceux-ci sont des beat’em all un peu particuliers : le nombre d’ennemis à l’écran est la marque de fabrique de la série, dépassant plusieurs centaines. Ce sont des jeux très défouloir où l’on enchaîne des coups qui se veulent classe et très japonisés.
Après avoir testé ce Hyrule Warriors, je constate qu’il n’est qu’un Dynasty Warriors de plus. Si vous êtes japonais, vous pourriez vous dire “cool !”, mais ce style de jeu n’a jamais vraiment percé en occident et on comprend très vite pourquoi. Les ennemis de base ne servent tout simplement à rien. Vous pourriez vous déplacer sur la map sans jamais les calculer, tant ils ne semblent pas vous atteindre avec leurs coups. De vrais sacs de sable qui n’attendent qu’une chose : qu’on les frappe pour se défouler. Et ça marche plutôt bien, il faut l’avouer ! En tout cas au début, puisque la rigidité des coups nous oblige à les optimiser pour pas se crisper sur sa manette.
Le vrai intérêt des Warriors, si jamais on en trouve un, ce sont plutôt les boss. C’est un peu le cas dans cette démo d’Hyrule où on affronte le célèbre Dodongo. Pas besoin d’être une lumière pour comprendre qu’il faut faire comme dans Ocarina : lui balancer des bombes dans la bouche et ensuite l’achever à l’épée à base de combos ou de coups spéciaux. Le panel de coup est assez varié. Sachant qu’on aura d’autres armes à disposition, ça sera encore mieux dans la version finale. Sans oublier que plusieurs personnages seront jouables, dont Link, Zelda, Impa et Midona.
Le problème c’est que ça manque clairement de subtilité. Et c’est un défaut que je trouvais déjà aux anciens épisodes que j’ai pu tester. En soi, on se sent super balaise sans avoir à faire grand chose, et même si ça fait illusion les premières minutes, très vite on sent que le jeu te leurre. Si ce Hyrule Warriors continue d’être comme les autres épisodes, je peux déjà deviner qu’à un moment du jeu, contre un boss par exemple, la difficulté sera vraiment un cran au dessus et on arrivera à le battre qu’au bout de la quinzième fois sans trop comprendre pourquoi cette fois-ci et pas une autre, tant on a fait que bourriner tout du long. On est ici dans un cas d’école du beat’em all 3D : certains donnent vraiment la sensation au joueur qu’il maîtrise totalement son personnage et qu’il est vraiment fort. Ces jeux là sont les bons beat’em all. Par contre, il y a les autres, qui te donnent cette sensation d’être dans un simple film interactif parce que tu ne te sens pas maître de ton jeu. Ici, on semble plus proche du second cas.
Alors pourquoi les Musou (nom japonais de la série) marchent si bien sur l’archipel ? Eh bien, c’est avant tout pour leur particularité : la fameuse multitude d’ennemis à l’écran dont je vous parlais. A priori, ça plaît beaucoup aux japonais d’être une sorte de surhomme qui en défonce 500 comme n’importe quel samurai de manga. Mais cet argument n’est pas vraiment convaincant pour les fans de jeux Nintendo. Je dirais même que c’est un inconvénient car beaucoup d’ennemis…. ça fait laguer ! Eh oui ! J’ai pu constater quelques ralentissements dans la démo et c’est quand même gênant. Pour le coup, c’est quand même moins pire que mes souvenirs d’épisodes PS2. C’est ça de gagné.
Parlons du skin du jeu. Oui, le fameux skin Zelda qui va faire vendre énormément d’exemplaires. Parce que soyons sérieux deux minutes : ce jeu n’a rien d’un Zelda, bien sur. Alors Koei a bien essayé d’ajouter quelques éléments de la série, par exemple il faut balancer une bombe pour se frayer un chemin à un moment de la démo. Mais c’est à peu près tout avec aussi les boss qui ont des faiblesses façon Zelda. Du coup, on peut dire que l’apport gameplay est quasiment nul.
Par contre, en ce qui concerne l’univers, ça y va ! Le fan service, à savoir caresser le fan dans le sens du poil, est énormément présent. Déjà, Zelda jouable, ça en a fait baver plus d’un. Ensuite, on peut constater pas mal de petites choses qui vont faire monter des kikis. Le fameux retour du “Listen !” de Navi par exemple.
Ce fan-service omniprésent est très malin de la part de Koei. On les (vous ?) connaît, les fans de Zelda, ça leur ferait trop mal de passer à côté de ce spin-off vu tous les éléments de l’univers d’Hyrule présents dans le jeu. Alors ça va l’acheter, en espérant que ça soit sympa, surtout si vous n’avez jamais essayé un Dynasty Warriors de votre vie, et oui ça sera sympa 2-3 heures, jusqu’à l’indigestion.
Gameplay assez rigide, ennemis qui font plus office de sacs de sable que de réelles menace, il faudra se contenter des boss pour relever le niveau du jeu et s’amuser vraiment. Et là encore, ça faisait pâle figure à côté de Bayonetta 2.
Le point fort de cet Hyrule Warriors ? Eh bien, la franchise Zelda, tout simplement. Si vous êtes fans de la saga, vous céderez sûrement à la tentation et vous apprécierez peut-être ce jeu à sa juste valeur : correct et c’est tout.
Sortie : 19 septembre 2014