Le lancement de la Wii U ne s’est pas fait seulement avec des jeux en boîte. L’eShop s’est également illustré en beauté avec Trine 2 : Director’s Cut, preuve qu’aujourd’hui, Nintendo peut également proposer les perles des autres plates-formes de téléchargement sur sa console.
Voyons voir si ce jeu de plates-formes indépendant vaut tout le bien qu’on en dit !
Histoire
C’est malheureusement par le point le plus raté du jeu que je vais commencer : le scénario !
Nos héros du précédent Trine sont retournés à leurs vies respectives. Pontius, le chevalier aussi bête que costaud, Amadeus, le magicien créateur de plates-formes et autres cubes, et enfin Zoya, la voleuse avec son arc. Une nuit, pris dans leurs occupations quotidiennes, ils seront à nouveau appelés par le Trine, l’artefact des âmes, pour une nouvelle aventure.
Ils devront venir en aide à quelqu’un, mais à partir de là, tout est flou. L’enrobage narratif du jeu est inintéressant, fait de clichés d’heroic fantasy à base de princesses, de magie noire et autres sorcières. Si les personnages sont attachants et l’univers enchanteur, c’est grâce au jeu en lui-même et non à l’histoire qu’il nous raconte.
Au final, même si cet aspect est raté, cela ne gêne pas le moins du monde. Nous y sommes habitués et notre plombier nous le rappelle chaque année, ce scénario inintéressant est aussi très succinct et il ne nous embêtera jamais plus de quinze petites secondes à la fin de certains niveaux, quand ce n’est pas via les discutions entres les personnages lorsque l’on joue.
Graphismes
Si l’histoire ne nous transporte pas dans l’univers de Trine 2, les graphismes s’en chargeront !
Ce jeu est magnifique, sublime, somptueux, splendide, mirifique, j’en passe et des meilleures. Il est impossible de ne pas être ébahi devant ses décors incroyablement riches et, surtout, techniquement irréprochables. C’est véritablement sur ce point que ce jeu est le plus réussi.
Le moindre des détails participe à l’enchantement et à l’immersion, notamment grâce aux effets de lumière et aux ombres omniprésents. Les développeurs apportent grâce à ça une touche de féerie tout au long du jeu, de la colonne de lumière passant à travers les feuilles des arbres, à la plus sombre des cavernes. Il vous suffit d’observer les images pour vous convaincre de ce que j’avance.
Au-delà du gameplay et du plaisir de résoudre les énigmes des niveaux, la beauté fantastique du jeu nous pousse également à aller plus loin pour voir quels décors nous attendent par la suite. Ça ne rate pas, vous en serez à chaque fois bouche bée.
Beau comme un livre d’illustrations, je ne saurais pas pourtant vous dire où se situe cette version Wii U par rapport à celle de base, sur PC. Non seulement je me fous royalement du PC, mais en plus le mien n’est pas assez puissant pour faire tourner Trine 2 au top des performances.
Le jeu sur Gamepad est également réussi, malgré une baisse de résolution. Un jeu 2D parfait pour jouer dans les toilettes. Quant à l’animation, elle est aussi très réussie et l’on ne manquera pas d’observer les réactions des héros devant une pluie battante ou, tout simplement, en combat.
Gameplay
Comme son prédécesseur, Trine 2 est un jeu de plates-formes. La différence, c’est qu’il vous faudra utiliser votre cervelle pour avancer dans les niveaux. Le jeu reprend le principe de The Lost Viking, pour ceux qui y ont joué. Vous disposez de trois personnages aux compétences bien distinctes, qu’il faudra exploiter pour progresser et venir à bout des énigmes imposées par le level design.
Amadeus, le magicien est capable d’invoquer des cubes et surtout de déplacer les objets. Vous vous doutez donc qu’il vous faudra plusieurs fois trouver le moyen d’atteindre l’autre côté d’un fossé. Heureusement, ça ne sera pas tout le temps le cas.
Zoya la voleuse tire des flèches et est donc capable de frapper à distance. Elle est également équipée d’un grappin qui sera très utile. Quant à Pontius, il sera plus utile pour le combat, mais aussi pour son lancer de marteau qui permet de péter des murs de pierre inaccessibles.
La particularité avec le Lost Vikings cité plus haut, c’est que vous ne pouvez contrôler qu’un personnage à la fois, mais pouvez changer à tout moment avec une simple pression d’une touche. A vous d’utiliser le bon personnage en fonction de la situation pour avancer dans les niveaux !
Au-delà de la plateforme, qui sert de base à Trine, c’est avant tout un jeu d’énigmes, car, comme je le disais, il vous faudra régulièrement réfléchir pour passer les obstacles.
La base de la plupart des énigmes repose sur la gravité, vous verrez que vous aurez bien souvent affaire à une histoire d’ajustement de poids pour avancer. Les manières de résoudre ces énigmes sont multiples et vous verrez que vous irez souvent chercher la petite bête, pour au final passer un peu à l’arrache. Avec sa capacité à créer planches et cubes, Amadeus sera très souvent sollicité. C’est là que le Gamepad s’avèrera très utile car ce sera à vous de créer les invocations métalliques du magicien via l’écran tactile. Le jeu se déroulant sur les deux écrans à la fois, vous n’aurez aucun mal à vous repérer et bien souvent, vous ne décollerez pas les yeux du Gamepad tant que l’énigme n’est pas résolue.
Globalement, tout ce qui nécessite de viser peut se faire via l’écran tactile, mais dans le cas de la voleuse, l’utilisation de l’arc se fera naturellement via le stick droit, surtout si vous avez joué au premier Trine avec une manette.
Le point un peu dérangeant de ce jeu, c’est la physique des personnages qui est parfois un peu spéciale. Durant les premières parties, il n’est pas rare de rager lorsqu’on voit son perso glisser ou lors d’un saut raté parce que ceux-ci sont un peu flottants. C’est une question d’habitude, surtout si vous ne jouez qu’à des Mario, et les repères se prennent vite. C’est juste un peu plus mou.
Enfin, un système d’expérience permettra d’apprendre de nouvelles capacités et pour cela, il faudra vaincre des ennemis ou attraper les petites perles disséminées un peu partout. Chaque capacité vous coûtera un nombre de point défini et vous permettra d’obtenir, entre autres, un arc de glace, de pouvoir créer plus de cube ou de pouvoir planer avec le bouclier.
Musiques et sons
Univers contes de fées, musiques contes de fées.
Trine 2 possède un thème principal très reconnaissable et les autres musiques du jeu, bien que très différentes les unes des autres, intègrent toutes quelque part la suite de notes du thème. Cela donne une unité aux musiques du jeu, même si ces fameuses notes ne sont pas jouées avec les mêmes instruments. A l’écrit, on peut craindre une certaine répétitivité, mais ce n’est pas le cas, car la bande son est suffisamment riche pour que cela ne soit pas un problème.
Elle est aussi très réussie ! Chaque morceau nous plonge dans l’univers du niveau en question avec parfois des chœurs qui viennent embellir le tout. Le ton, vous vous en doutez, est très moyenâgeux, avec les instruments qui vont avec, comme cet espèce d’instrument à cordes au son très métallique que l’on retrouve souvent.
Le doublage, entièrement en français, est réussi dans le sens où les textes sont lus avec le ton du conteur d’histoire, que ce soit dans les intonations ou l’écriture.
Durée de vie
La durée de vie n’est pas bien longue, entre dix et quinze niveaux pour terminer le jeu initial. Heureusement que le DLC ajouté de base à la version Wii U, le fameux Goblin’s Menace, ajoute sept niveaux, qui plus est assez différents dans leur décors de ceux du jeu original, ce qui donne des niveaux plus variés que les grottes et les forêts traversés avant.
C’est court, certes, mais les niveaux sont eux assez longs, surtout lorsque l’on cherche à obtenir toutes les petites fioles, perles et autres coffres. Encore plus si vous n’êtes pas très logique, car les puzzles vous prendront également du temps. Les morts « test » ne sont pas trop pénalisantes, car si l’un de vos personnages meurt, vous repartez soit un peu avant avec les deux autres, soit à partir des très nombreux checkpoint. En plus, ils vous remettent toute votre vie et ressuscitent les morts. L’échec ne fait donc absolument pas peur.
Il y a aussi un mode multijoueur en local ou online jusqu’à trois joueurs. Dans ce cas, vous contrôlez chacun un personnage et les énigmes se corsent d’autant plus car il ne faut pas faire passer seul, mais à plusieurs, même si les possibilités de coopération sont plus grandes. J’ai testé, vous ne pouvez pas transporter les personnages en faisant léviter les planches du magicien, ça serait bien trop simple !
Pour un jeu à 20€, qui était à 13,50€ le mois de sa sortie, la durée de vie est respectable et je dis ça sans même avoir regardé les prix sur Steam, car je me fous du PC. De toute façon, il doit être moins cher je pense.
En bref…
HISTOIRE : 05/20
Les personnages deviennent attachants, mais l’histoire et la narration sont ratées de A à Z. On se fout du prétexte qu’ont trouvé les héros pour partir. Heureusement que c’est un jeu vidéo avant tout !
GAMEPLAY : 16/20
Une utilisation intelligente du moteur physique pour nous faire tout un tas d’énigmes, associée aux capacités des personnages à utiliser de manière intelligente, donne un jeu très agréable à parcourir, malgré un ensemble un peu flottant.
GRAPHISMES : 19/20
Enchanteur, féerique, magnifique, Trine 2 est super beau ! Entre les effets de lumière et la richesse des décors, c’est un régal pour les yeux de bout en bout.
MUSIQUES et SONS : 17/20
Une bande son magnifique qui sublime la beauté des décors, accompagné d’un doublage excellent.
DUREE DE VIE : 13/20
Un jeu un peu court, mais qui n’est vendu qu’à 20€ ! Les niveaux sont suffisamment longs et riches en bonus à choper pour que l’on soit satisfait.
Note Finale : 16/20
L’eShop de Nintendo se lance d’une belle manière ! Trine 2 : Director’s Cut est un excellent jeu de plates-formes/énigmes avec un univers graphique et musical magnifique et féerique. Une suite qui ne bouleverse pas forcément le premier, mais qui a su trouver d’autres mécanismes pour éviter de tomber dans la suite sans intérêt, bien qu’il soit toujours aussi court, on en aimerait plus. Un indispensable Wii U, surtout en cette période pauvre en jeux.
