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Metroid Prime 2 : Echoes

Le

par

Elle est là. Elle est de retour. La première héroïne de l’Histoire de jeux vidéo fait son come-back dans Metroid Prime 2 : Echoes.
Dans cet opus, joueurs et joueuses, vous incarnez toujours Samus Aran, la plus grande chasseuse de prime de la galaxie. Après avoir sauvé Tallon IV de la menace du Metroid Prime, elle s’écrase sur Ether, planète tourmentée entre une partie claire peuplée par les pacifiques Luminoth et une partie sombre, peuplée des guerriers Ing.
Votre mission : ramener l’ordre et la paix sur Ether, en sauvant les Luminoth d’une destruction promise.
Et vous n’avez d’autres choix que de l’accepter…

Metroid Prime… 2 ?

Fait étrange, une suite directe apparaît dans l’Univers de Metroid. Un peu comme dans la saga Zelda, c’est assez rare pour être noté. Voici donc là suite directe de Metroid Prime, premier du nom, sorti en mai 2003. Nous avions quitté Samus après son combat contre le terrible Metroid Prime et, pour ceux qui ont fini le jeu à 100%, sur une image d’une main sortant de la dernière plaque de Phazon laissée par ce dernier. Voilà qui introduit parfaitement notre ami Dark Samus, étrange copie conforme de la belle Samus Aran, vêtue de noire et s’appropriant tout le Phazon qui croise son chemin.

Il aura donc fallu 1 an et demi à Retro Studios pour nous préparer la suite des ces formidables aventures. Alors, jeu bâclé, perfection ou entre les deux ?

Panoplie de chasseuse de primes

Tout d’abord, pensons que tous les acheteurs de ce jeu n’auront pas joué au premier. Pour cela, la maniabilité sera intuitive, fraîche, complète et tout simplement parfaite. Aucun bouton inutile, tout est parfaitement placé, on ne vous le dira jamais assez : Metroid Prime premier du nom se targue d’une perfection et d’une nouveauté dans son gameplay plutôt insolent.

Il y a une chose qu’il ne faut pas oublier : les deux Metroid Prime ne sont pas des FPS, mais des FPA ! Une différence d’une lettre qui change pas mal de choses. En effet, la maniabilité à deux sticks de la plupart des FPS modernes est exclue, au profit d’un seul stick (le gris en l’occurrence) pour plus de facilité et plus de précision dans les mouvements.

Passons maintenant aux joueurs ayant connus le premier épisode. Vous allez tout simplement retrouver la même chose, sans trop de nouveautés. Shoot, boule morphing, carte, saut … tout est à la même place. Mais comme on dit, on change pas une équipe qui marche. Puis c’est toujours rassurant de s’attaquer à une planète hostile avec un minimum de repères non 😉 ?

Alors on peut déjà dire adieu à pas mal de choses : les rayons de glace, à ondes et plasma sont partis aux oubliettes, au profit des rayons de lumière, sombre et d’annihilation. Le problème, c’est que les deux premiers sont limités en munitions, très rares au début du jeu. Donc à part pour ouvrir des portes et actionner des mécanismes, ça ne vous servira qu’à rosser des vilains boss pô beaux, et vous vous contenterez de votre bon vieux rayon de puissance ou de quelques missiles pour buter les Ing. Bien sûr, on a toujours droit aux petits combos rayon/missiles, très puissant mais plutôt limité malheureusement. Parlons des missiles justement : la nouveauté vient des missiles à têtes chercheuses, qui permettent de locker 5 cibles en même temps puis de balancer la sauce. Utile pour ouvrir les portes violettes ^^. Coté viseurs baaaaah ça change aussi ! A part le viseur de combat dont on pourrait mal se passer et le viseur d’analyse tout aussi instructeur sur les diverses choses que vous trouverez sur Ether, vous trouverez deux autres viseurs, nommés viseur sombre, qui sert à mieux voir dans l’atmosphère d’Ether sombre (logique ^^), de mieux voir par mauvais temps, dans le noir, d’en apprendre plus sur des ennemis particuliers ou encore d’identifier des objets et créatures invisibles ou inter dimensionnels et viseur écho, qui aide à visualiser les ondes sonores.

Je citerai en vrac ce qu’on connaît déjà : la boule turbo, les bombes et les bombes de puissance, les bottes de saut spatial et le rayon grappin sont toujours là. Pour les nouveautés, on a la turbo gravité, qui permet à Samus de se déplacer normalement dans l’eau et de pouvoir flotter sur commande (qui remplace ainsi le costume gravité, tout violet dans Metroid Prime) et l’attaque en vrille, grand classique de la série (et des Super Smash Bros) qui permettra en autre de rebondir de mur en mur, comme l’ami Mario le fait si bien. Et enfin, deux choses, et pas des moindres, collant très bien à l’atmosphère du jeu font leur apparition : la combinaison Sombre, qui sert à mieux supporter l’atmosphère empoisonné de Ether Sombre et le Module de traduction Luminoth, qui sera régulièrement mis à jour au début du jeu, permettant d’ouvrir pas mal de passages.

On retiendra une richesse pas commune et une perfection digne des plus grands jeux de l’Histoire.

Musiques et sons

Ben là, y’a pas grand chose à dire, si ce n’est : OUAW !! On prend toujours la même claque niveau qualité et côté immersion, y’a rien à redire. Les musiques collent parfaitement au design de chaque niveau. Kenji Yamamoto signe un vrai chef d’œuvre, poussant l’ambiance science-fiction à son maximum. Pour le peu que j’ai vu du jeu (environ 30%), je peux dire que la musique des Marais de Torvlus est de loin ma préférée, mais ça, c’est chacun ses goûts après.

Ce qu’on peut noter de très sympathique, c’est que contrairement à un dénommé Halo 2, 90% des musiques ne sont pas reprises de l’opus précédent. Il y en a quelques unes de familières, comme durant les combats, mais la très large majorité sont des nouveautés, de quoi chasser de votre tête celles du premier opus. Les bruitages de l’armure sont quant à eux encore plus poussés, jusqu’au moindre pas dans les cinématiques on entend Samus trimballer son corps sur Ether, et c’est pas pour nous déplaire 😉 !

On retiendra que c’est encore du grand art, comme toujours chez Nintendo. Les deux seuls jeux qui peuvent se vanter d’avoir fait mieux sur GameCube sont The Wind Waker et Metroid Prime premier du nom. Et oui, l’aîné est encore d’actualité sur bien des points !


Graphismes

On reprend les mêmes et on recommence. C’est certes plus beau que le 1, mais la différence est équivalente à celle qui avait entre Ocarina of Time et Majora’s Mask. D’accord c’est plus beau, c’est indiscutable, mais on se prend pas franchement une claque, contrairement à celle qu’on s’était pris à la vue de Metroid Prime. On va pas râler, c’était franchement dur d’impressionner après une telle prouesse technologique. La GameCube se fait vieillotte, on commence à savoir la maîtriser un peu mieux, mais elle a des limites. Limites qui semblent être atteintes, sur les consoles acheté il y a déjà 2 ans et demi, il y aura très rarement quelques ralentissement, en sortant du menu de pause en général. Rein de gênant, et ça n’arrivera pas aux possesseurs de consoles très pointilleux ou récents (la mienne ayant un peu pris la poussière, elle est plus au top, mais rassurez-vous, je vais m’en occuper ^^).

Plus en détails, on notera un level design encore plus réussi, labyrinthique à souhait, très varié et vraiment magique. Les textures sont toujours aussi réussies et belles à souhait. Les effets sur la visière sont toujours aussi bien gérés : que vous vous baignez dans de l’acide (involontairement, sinon je donne pas cher de votre cerveau …), que vous plongiez dans des profondeurs hostiles, que vous passiez sous des chutes, dans des nuages toxiques, sous du sable ou dans d’autres endroits foireux, il vous en restera toujours une trace devant les yeux, ce qui peut être très chiant si un pirate de l’espace débarque à ce moment là. Pour ce qui est de l’animation, on a rien à dire de plus que : c’est très réussi, y’a rien à reprocher, du grand art toujours du grand art ! Les ennemis se baladent bien sur le sol, et pas à moitié dedans comme dans certains jeux (et pas que de la génération précédente) ce qu’ils vous balancent à l’air bien beau jusqu’à ce que ça vous pète à la gueule.

S’il y avait vraiment des choses à reprocher, ça serait : le design un peu plus industriel et moins sauvage du jeu, qui nous fait franchement regretter la Surface de Tallon et les Monts de Phendrana, le manque de nouveautés flagrantes et l’absence de mode 50Hz, qui prive carrément quelques joueurs du jeu ! C’est un peu scandaleux, mais ça ne concerne pas grand monde, seulement une petite minorité (cela dit, c’est quand même dégueulasse …). Mais dans l’ensemble, on retiendra que le jeu reprend ce qui a fait une partie du succès du premier : une beauté époustouflante.

Nouvelle planète,
Nouveaux problèmes

C’est dur de parler du scénario, sachant très bien que la plupart des joueurs veulent à tout prix éviter les spoilers qui leur « gâcherait » le jeu (ils finiront bien par le connaître le scénario, je trouve ça un peu idiot …). Donc exit les Chozos et place à la terrible guerre du Bien contre le Mal, de la Lumière contre les Ténèbres, celle des Luminoth, pacifique peuple qui a colonisé Ether depuis déjà bien longtemps, et des Ing, peuples de guerriers sans peur, sans pitié et dotés d’une force colossale.

Après avoir battu le Metroid Prime sur Tallon IV lors du premier opus, Samus repart dans son vaisseau. Ce qu’elle ne sait pas, ce que le costume Phazon (tout noir) que l’ultime tentacule du monstre lui a arraché en voulant entraîner avec lui notre belle chasseuse de prime intergalactique n’est pas de l’histoire ancienne. Qui aurait pu se douter que de la dernière plaque de Phazon de Tallon IV surgirait une main, de noir vêtue. Comment ça vous le savez déjà ? Et oui, ça, vous pouviez le voir en finissant Metroid Prime à 100% ! Voilà donc la naissance de votre nouvel adversaire : Dark Samus.

Une équipe de la Fédération Galactique se posa sur Ether pour un combat l’opposant à un vaisseau pirate. Malheureusement, la Horde Ing les attaqua. La Fédération ayant perdu le contact et imaginant le pire, Samus est envoyée chercher des survivants. Mais personne n’a survécu … Vous voilà donc livrée à vous-même, devant récupérer votre équipement que les Ing vous ont volé durant votre première et très brève apparition sur Ether Sombre.

Une fois le jeu un petit peu plus avancé, un Luminoth mort (et oui, les esprits ça existent ! Du moins sur Ether …) vous chargera de rapporter l’énergie dans les Temples d’Ether, en la récupérant chez les Ing, dans leur Temples Sombres. Ainsi commence votre va-et-vient entre Ether et son alter ego sombre, comme dans un dénommé The Legend of Zelda : A link to the past.

Durée de vie

Chose rare dans les jeux modernes, vingts heures ne suffiront pas pour en finir. Il faudra 25h aux plus pressés pour finir le jeu, sans compter les nombreux échecs ou autres parties non-productives. De plus, si vous voulez finir le jeu à 100%, la durée de vie s’envole et devient très conséquente. Contrairement au dernier Zelda, vous ne direz pas au revoir à Metroid Prime 2 en une semaine. L’envie vous prendra peut-être de revenir dessus en attendant le prochain Zelda (Un Metroid, un Zelda, un Metroid, un Zelda, elle est pas belle la vie ?), quoique Resident Evil 4 et Killer7 pour ne citer qu’eux vous aideront certainement mieux.

Pour les newbies de la série, il faudra s’habituer au bien particulier système de sauvegarde. Pour sauver votre progression, il faudra trouver une unité de sauvegarde sur Ether. Chose rageante qui arrive assez souvent : mourir après une heure de jeu, sans avoir sauvegardé. Certes, ça rallonge la durée de vie, mais refaire plusieurs fois la même chose, c’est assez énervant ! Mais rassurez-vous, les unités de sauvegarde se trouvent au maximum à une distance de 30 minutes de jeu au maximum en exploration (quand vous les découvrez la première fois).

Après on peut parler de la groooooooosse nouveauté : un mode multijoueur. Problème : il est tellement à chier que j’en ferais pas une partie à part. Il aura juste le droit à son petit paragraphe. Pour les modes de jeu, on a l’éternel mode deathmatch, où se mettre sur la gueule est de mise et un mode original au premier coup d’œil et le mode chasseur, dont le but est de récolter un maximum de pièces dans le temps imparti, tout en pouvant en faire perdre à son adversaire à lui tirant dessus. Problème : c’est la copie-conforme de mode coins de Super Smash Bros Melee qui n’était déjà pas très original…

Bref, un mode vraiment inutile, qui pourrit tout l’ambiance de Metroid et tous les espoirs qu’on pouvait y accorder. Merci de l’initiative, mais c’était vraiment pas la peine Môssieur Retro Studios ! Comptez donc pas là-dessus pour rallonger le jeu…

En bref…

Ce que nous disions, c’est qu’après un Metroid Prime qui se targue de rivaliser après Ocarina of Time sur tous les points, on pouvait attendre deux choses de ce Metroid Prime 2 : Echoes. Soit une suite fade, comme bien d’autres avant elles et sûrement bien d’autres après elle, soit le jeu qui allait tout exploser et créer un avant Metroid Echoes et un après Metroid Echoes. Au final, on a rien de tout cela. Les fans peuvent se rassurer, c’est loin d’être un Metroid Prime 1,5 mais c’est bien un nouveau jeu avec son lot de nouveautés. Par contre, on peut regretter plusieurs aspects : le côté aventure perd énormément au profit de l’action, la magie de Tallon IV ne se retrouve pas sur Ether et il n’y a pas l’effet de surprise que Metroid Prime a foutu à tous ses acheteurs. La gameplay n’est plus frais, mais il est toujours aussi parfait. C’est plus la révolution du passage entre la 2D et la 3D et c’est pas non plus une révolution dans la 3D, même si celle-ci reste exceptionnelle.

Scénario : 19/20
Sur ce point, le jeu fait très très fort et offre une richesse que peu de jeux sont capables de fournir. C’est vraiment plus que bon, c’est vraiment prenant ! Si je devais émettre un seul regret, ça serait le peu de liens qui unissent Metroid Prime 2 à Metroid Prime, mais ça viendra peut-être par la suite.

Graphismes : 20/20
C’était parfait, ça s’améliore, que dire ? C’est toujours parfait ! Par contre, l’absence de mode 50Hz est vraiment, mais vraiment impardonnable ! Que tous les joueurs ne puissent pas goûter à une telle merveille, c’est désolant…

Musiques et sons : 20/20
On jurait toujours par Koji Kondo ? Après deux jeux exceptionnels, Kenji Yamamoto mérite grandement sa place aux cotés de l’illustre compositeur de Zelda et de tant d’autres choses qui nous ont fait rêver.

Gameplay : 18/20
Rien à redire, c’est vraiment parfait, complet et intuitif. Par contre, le vrai manque de nouveautés est regrettable. On change les rayons, les viseurs et on rajoute deux techniques, c’est pas vraiment novateur…

Durée de vie : 18/20
Le jeu se démarque vraiment de son prédécesseur par une durée de vie plus longue, ce qui est très agréable à savoir. Mais une fois fini, ne comptez pas sur le mode multijoueur à chier pour vous y faire revenir.

Note finale : 19/20
J’ai pas eu la chance de devoir tester Metroid Prime, sinon je n’aurais pas hésité à lui mettre 20. Cyril lui a mis 19, je mets aussi 19 à celui-là. Toutefois, je ne dirai pas que les jeux sont égaux…
J’ai l’air déçu, mais j’en suis à des années lumières : le jeu est un poil en dessous de son prédécesseur, mais toujours au-dessus des deux grosses déceptions de la GameCube, à savoir Mario Sunshine et Zelda The Wind Waker. Contrairement à ceux-ci, Metroid Prime 2 allie gameplay de génie à un scénario digne de monsieur Kojima, saupoudré de musiques enchanteresses, le tout qui vous tiendra en haleine bien plus longtemps. J’hésiterai pas un instant pour dire : Metroid Prime 2 est le jeu de l’année sur GameCube, mais pas le jeu de la GameCube, ce titre restant en possession de son aîné.
Ce qu’il perd, c’est pas mal de son côté aventure. Il le récupère dans son coté action, ce qui sert admirablement bien le scénario. Je vais bientôt fêter ma neuvième année sur consoles Nintendo, et je peux dire qu’à part Metroid Prime 1 & 2, seul Ocarina of Time aura eu le mérite de me faire tant rêver. Désormais, Retro Studios se retire de la saga, pour laisser la place à NST, futur auteur de Metroid Prime Hunters sur Nintendo DS et déjà connu grâce à Wave Race sur GameCube. Si il y a une chose à espérer, c’est de ne pas devoir attendre 9 ans avant de revoir la plus grande et la plus belle chasseuse de primes jamais créée sur nos écrans. J’ai encore pas mal d’heures de jeu devant moi (je suis à 30% du jeu environ) mais ça fera vraiment bizarre de ne plus avoir Samus dans son salon ou dans sa chambre (loin de moi les idées perverses … quoique ^^). Pour moi, il y aura bien un avant et un après Metroid Prime, qui me laisse deux questions en tête : de 1, le prochain Zelda me fera-t-il autant rêver que ces deux jeux ? Et de 2, pourquoi a-t-il fallu qu’une putain de bagnole fauche le génie derrière tout cela et bien d’autres choses, j’ai nommé Gunpei Yokoi ?
Après tout cela, je voudrais dire : merci monsieur Yokoi d’avoir créé cette saga, et merci monsieur Miyamoto de l’avoir confié entre de si bonnes mains que sont celles des texans de Retro Studios. On attend avec impatience vos prochains jeux, et on espère que si Metroid Revolution il y a, ce soit Miyamoto lui-même qui s’en charge, pour pousser toujours plus loin le rêve …