Depuis bientôt un mois, on évoque les chiffres de vente japonais principalement, mais qu’en est-il ailleurs dans le monde ? Si Nintendo s’est gargarisé d’un lancement historique aux États-Unis et en Europe, il est difficile d’en savoir plus pour l’instant, étant donné qu’en Occident, la culture de la transparence n’est pas vraiment de mise contrairement au pays du Soleil Levant (et pas qu’en politique).

Du coup, il faut se rabattre sur des indicateurs indirects, comme, par exemple, la déclaration de Tony Bartel, président de GameStop, la plus grande chaîne de magasins de jeux vidéo dans le monde. Vous ne les connaissez pas ? Pourtant, ce sont eux qui possèdent aussi Micromania et feu l’enseigne Game en Europe. Vous connaissez aussi le magazine Game Informer ? Ce sont eux aussi.

Le brave Tony Bartel a donc encensé la Nintendo Switch lors d’une réunion aux investisseurs en fin de semaine dernière, et n’y va pas par quatre chemins.

La demande pour cette console est incroyablement forte. À peine en remettons-nous en rayon qu’elles partent en quelques heures. Donc nous anticipons des stocks supplémentaires tout au long de l’année à venir.

Chez GameStop, donc, la Switch cartonne. Les intentions d’achat seraient même légèrement au-dessus de la PS4 ou de la future Xbox Scorpio (parfum pour hommes). Mais ce n’est pas tout.

Un autre point important est que le taux d’attachement de la console est de 5,5, ce qui signifie que plein de gens pensent que c’est une super plateforme et prennent tous les jeux qu’ils peuvent. Rendez-vous compte, nous avons presque un taux d’attachement de un pour un avec Zelda.

Décryptage du jargon : par taux d’attachement, il entend là le taux de jeux et d’objets achetés pour chaque console vendue. L’enseigne considère dans ces chiffres les accessoires car il est difficile de concevoir que tant de gens aient acheté tant de jeux vu le catalogue pour l’instant assez maigre. Mais ce que ça signifie, ce que, en moyenne, pour une Switch achetée, l’enseigne compte 5,5 produits annexes vendus avec. Un taux vraiment très élevé (encore plus quand, comme je le disais, on garde en tête le nombre de jeux et leur diversité).

Plus fort encore : The Legend of Zelda: Breath of the Wild possède un taux d’attachement de presque un pour un, ce qui signifie que quasiment tous les acheteurs de Switch prennent Zelda avec. Sans grande surprise, cependant, vu que, en l’état, il n’y a pas grand-chose d’autre qui justifie l’achat pour l’instant. En gros, le panier moyen à GameStop en ce moment, c’est une Switch, peut-être deux jeux dont Zelda et deux accessoires en plus.

Bref, la Switch va bien, si on en croit le président de GameStop, qui lui prédit un futur plus proche de l’évolution de la Wii que de la Wii U. GameStop, en revanche, ne va pas bien, puisque le président a profité de la même réunion d’actionnaires pour annoncer la fermeture de centaines d’enseignes dans le monde… Et pas sûr que la Switch n’y change quoi que ce soit.