C’est en 1945 que l’URSS met brutalement fin à la Seconde Guerre Mondiale en larguant une bombe A sur Berlin. Cette situation fait pencher la balance en leur faveur et leur permet petit à petit de conquérir l’Europe. C’est ainsi qu’en 1953 le Royaume-Uni devient, à regret, le dernier pays européen à tomber sous le joug communiste. Mais l’URSS ne s’arrête pas là ; malgré les contestations des USA, des missiles stratégiques sont installés à Cuba en 1961. La propagation s’étend en Amérique du sud avec l’envoi de milliers de « conseillers » en 1976 puis avec la victoire surprise du parti communiste lors des élections présidentielles mexicaines de 1996. Les USA sont maintenant pris dan un étau et le président américain réchappe in extremis à un attentat en 2001.
Voici l’Histoire telle que nous l’apprenons à l’école, il est vrai que ce n’est pas très réjouissant pour nous autres américains mais nous l’acceptons. Je m’appelle Christopher Stone, j’ai 32 ans et j’ai grandi à Brooklyn. La vie n’a pas été facile et elle ne l’est toujours pas. Toute mon existence j’ai suivi les divers affrontements indirects entre URSS et USA, quasiment tous perdu hélas. Mais ce n’est pas grave, j’aime mon pays, ma ville. Malgré cette situation peu avantageuse je fais de mon mieux pour m’en sortir, je suis un honnête plombier qui travaille dur pour payer ses factures. Bref une vie assez banale en somme ; pourtant un jour tout à basculé. Laissez moi vous raconter mon histoire : celle de Christopher Stone, le « fantôme de la Liberté ».
L’été 2003 est comme tous les autres à New York, mon frère Troy m’accompagnait pour mon boulot. Aujourd’hui nous avions affaire à un client un peu particulier. En effet il s’agit d’Isabella Angelina : leader d’un groupe politique qui lutte contre l’agression soviétique dans le monde. Mais ce n’était pour moi qu’une cliente comme les autres ; pourtant, arrivés chez elle quelque chose clochait. Son appartement était vide comme si il avait été abandonné. C’est assez bizarre surtout qu’elle devait nous accueillir. Soudain des explosions se firent entendre dans la rue et un groupe d’hommes armés fait irruption dans l’appartement. J’ai tout juste le temps de me cacher mais mon frère Troy se fait capturer. Apparemment ces hommes au fort accent slave sont à la recherche d’Isabella mais ne trouvant personne il partent en prenant mon frère comme prisonnier. Je ne comprend plus rien à ce qui se passe surtout que le bruit dans la rue continue toujours : explosions, tirs, cris. C’est comme si il y avait la guerre en plein milieu de New York. Je sors de l’appartement sans trop savoir ce qui m’attend et je vois un soldat en train de surveiller les habitants de l’immeuble. Une chose est sûre celui-ci n’est pas américain, je ne cherche pas à réfléchir, l’assomme avec ma clé à molette et prend son pistolet, libérant ainsi ces pauvres gens. L’un d’eux, Mr Jones qui est un ancien militaire, m’apprend que l’armée soviétique a envahi la ville ; il me propose de le suivre dans un endroit sûr. Ne sachant que trop faire je le suis en me disant que j’aurais plus de chance avec lui que tout seul.
Nous sortons de l’immeuble et c’est l’apocalypse. Des voitures sont abandonnées en plein milieu de la rue, je comprend vite pourquoi : des chars nous entourent et canardent un peu partout. C’est la panique, les pauvres New-Yorkais courent sans trop savoir où aller en étant la cible des obus. Je continue de suivre Mr Jones et soigne au passage un homme blessé qui nous indique un autre chemin. Je me retrouve à escalader sur des immeubles et à tirer sur des soldats soviétiques grâce au pistolet que j’ai ramassé. Je me retrouve en plein milieu d’une guérilla urbaine alors que 30 minutes auparavant je n’étais qu’un simple plombier. Finalement, notre petit groupe arrive à une bouche d’égout, Mr Jones me demande si je peux l’ouvrir avec ma clé à molette ; aussitôt dit aussitôt fait et nous entrons dans les égouts pour échapper à l’invasion soviétique.
Je me retrouve dans un système et dans un monde que je ne connais pas. Apparemment Mr Jones a décelé des capacités en moi et me fait confiance. Je me retrouve chef du petit groupe de résistants qui se sont regroupés dans les égouts. En tant que fin stratège il organise des missions pour tenter de ralentir l’avancée soviétique. C’est de la folie, nous n’avons pas d’armes, pas d’hommes et pas de ravitaillement. Pourtant avec très peu de moyens je parviens à libérer Isabella et mon frère qui étaient détenus par les Rouges. Petit à petit la résistance s’organise, les égouts deviennent notre QG que nous améliorons au fil des missions. Nous essayons de voler un maximum d’armes aux Soviétiques lors de nos sorties à la surface. Revolvers, pistolets, fusils, mitraillettes, kalachnikovs, fusils à lunette, grenades, cocktails Molotov, lances-roquettes, C4. Cet armement est assez peu varié mais nous faisons avec et j’essaye de choisir la meilleure arme selon la mission que je dois accomplir. Je n’ai pas pour prétention de repousser à moi seul l’invasion soviétique mais je fais de mon mieux pour les gêner dans leurs opérations.
C’est une guerre urbaine et je dois m’adapter selon la situation même si je n’ai aucune formation militaire. Je dois prendre des décisions rapides et efficaces qui affecteront la suite des opérations. Comme dans les jeux vidéos de mon enfance je dois être stratège et maître du jeu. Il faut essayer de rendre les choses les plus simples possibles; par exemple il vaut mieux que je sabote un héliport avant d’attaquer un dépôt soviétique, ainsi je supprime tout soutien aérien. C’est peut être un détail mais celui ci a une grande importance, il faut donc que j’essaye de planifier les missions les unes après les autres en remplissant certains objectifs avant d’autres pour me faciliter la tâche. Heureusement je ne suis pas seul à combattre, en tant que chef de la résistance je peux enrôler des hommes et des femmes prêts à mourir pour repousser les Soviétiques. Hélas il n’y a pas grand monde qui ose se rebeller contre l’envahisseur et trouver de nouveaux alliés est très difficile. Au début de la Résistance je suis seul mais petit à petit je réussis à me faire une réputation, mes actes de sabotages contre les Rouges ne passent pas inaperçus. La propagande Soviétique me désigne comme « Le fantôme de la Liberté » et cherche à me détruire. Mais c’est l’effet inverse qui se produit car au fur et à mesure de l’avancée du conflit de nouveaux volontaires se joignent à notre groupe. Ceux qui refusaient de se battre à mes côtés ont rejoint nos rangs ; ma réputation grandit et me permet de pouvoir constituer un petit commando. Je ne suis plus seulement un guerrier solitaire, je suis maintenant un meneur d’hommes.
La vie en dehors des égouts n’est faite que de combats, de sabotages, de sauvetages; il faut aussi prendre le temps de soigner les blessés afin qu‘ils puissent reprendre le combat à nos côtés. Se battre dans New York est quelque chose de spécial, les immeubles qui nous logeaient, les voitures que nous conduisions sont maintenant devenus notre champ de bataille. Cette ville n’en est plus une et je peine à la reconnaître; que sont devenus la statue de la Liberté, Central Park et ces grands buildings caractéristiques de notre ville? Je ne comprend pas aussi pourquoi New York est si isolée, nous sommes coupés du monde et ne recevons aucune nouvelle du reste du pays. Les États Unis sont envahis et on n’a aucune nouvelle de notre armée ou bien de notre gouvernement; je trouve regrettable d’être abandonné comme cela. Mais il faut se faire une raison et tenter de libérer notre ville. La guérilla urbaine se développe et rapidement j’apprend à diriger mes troupes. Il est vrai que le début a été plutôt difficile et il a fallu que je m’adapte rapidement à la situation. Maintenant je dirige ce petit monde sans problème, tirer, escalader, se mettre à couvert, lancer des grenades… est devenu naturel. Je prend vite conscience des stratégies à adopter et donne des ordres en conséquence; soit mon escouade me suit, attaque un lieu ou défend une position. Je peux envoyer tout le groupe ou bien seulement quelques hommes accomplir diverses actions.
Battre les Rouges n’est pas facile aussi je dois souvent utiliser la ruse, pendant que mes combattants attaquent une position je prend l’ennemi à revers et l’extermine avec une grenade bien placée. Je deviens un véritable guerrier alors que je n’étais qu’un simple plombier, je me retrouve comme dans les films de guerre avec des soldats qui se planquent, qui couvrent leurs camarades, qui rechargent leurs armes. Je suis plongé dans cet univers si particulier et je dois avouer que j’y prend beaucoup de plaisir. Explosions, rafales de tirs, cris… sont devenus mon quotidien, tout en combattant j’imagine des musiques somptueuse et orchestrales qui pourraient illustrer ce qui se passe. Je m’imagine être dans un film à gros budget alors que c’est la réalité.
Le conflit s’éternise, les premiers flocons commencent à tomber. Je n’ose même plus me regarder dans un miroir tellement je dois avoir changé. Avant je prenais soin de moi mais ces préoccupations sont devenues futiles; je porte maintenant des vêtements en lambeaux, une barbe et des cheveux hirsutes. Mais heureusement la lutte contre les Soviétiques tourne à notre avantage grâce aux sabotages et autres assassinats. L’heure de l’assaut final approche et l’hiver 2003 restera à jamais dans les annales de New York. Je ne vais pas vous raconter comment nous les avons chassés, c’est à vous de le découvrir car maintenant l’Histoire est écrite et j’espère vous avoir donné envie de la connaître.
J’ignore de quoi le futur sera fait, « le fantôme de la Liberté » et ses compagnons ont libérés New York. Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres villes du pays mais maintenant je sais que je combattrai l’empire Soviétique jusqu’au bout. Mais ceci sera une autre histoire, je l‘espère.
Scénario : 17/20
Que se serait il passé si l’URSS avait dominé la Guerre Froide ? C’est dur d’imaginer toutes les possibilités mais Freedom Fighters en évoque une. La progression de l’intrigue est très bien pensée même si des incohérences subsistent : comment une poignée de résistants peut finir par contrôler une ville comme New York ? pourquoi n’a-t-on aucune nouvelle du reste du pays, que fait l’armée américaine ? Mais ce ne sont que des détails et on se laisse vite emporter par le jeu.
Graphismes : 15/20
La modélisation de la ville, des personnages est correcte. Même si ce n’est pas exceptionnel (multi portage oblige) l’ensemble est beau à voir. C’est fluide et rapide mais il n’y a pas de démarcation par rapport aux productions actuelles.
Jouabilité : 17/20
Les premières minutes de jeu sont un peu délicates pour contrôler le personnage, on a du mal à prendre la direction voulue. Mais une fois le truc pigé on se meut dans cette guérilla urbaine avec facilité; seule la gestion de l’inventaire peut parfois être pénible lorsque l’on est en plein milieu de la bataille.
Musique : 17/20
Elles ne sont pas nombreuses mais collent parfaitement au titre. Tout est une question d’ambiance, entendre les chœurs de l’armée Rouge au milieu des rafales de balles, des explosions est géniale; il faut l’entendre pour comprendre. Le jeu a été doublé en français et le doublage est correct même si ça fait un peu film de série B.
Durée de vie : 15/20
Si on est prit dans le jeu on enchaîne les missions par pur plaisir et on arrive vite à la fin. Mais comme la difficulté varie selon l’ordre dans lequel on accomplit les objectifs on peut sans cesse recommencer le jeu pour varier les challenges. On note la présence d’un mode multijoueur où le but est de contrôler une zone avec son équipe toutefois ce n’est pas très palpitant, mais c’est toujours ça en plus.
Note Finale : 16,5/20
Freedom fighters est un jeu que l’on attendait pas et qui est une très bonne surprise. Le principe, l’immersion, l’ambiance nous scotche et on en redemande. Si vous aimez l’action alors ce jeu est fait pour vous, c’est comme un film hollywoodien. Il faut espérer que une saga est lancée et que dans de prochains épisodes on pourra incarner des résistants de l’URSS dans d’autres villes des USA ou du monde. Vivement la suite (si elle est en préparation).