Ai-je vraiment besoin de vous présenter les p’tits gars de Retro Studios ? Pour les deux du fond qui ne suivent pas, il s’agit du studio fondé en 1998 par le sulfureux Jeff Spangenberg. Auparavant créateur de la série Turok, Jeff décide en 1998 de fonder au Texas un studio de développement qu’il espère faire devenir un partenaire privilégié de Nintendo. Il recrute à tour de bras les meilleurs du domaine, et lance quatre projets en parallèle, allant du RPG au jeu de course en passant par le football américain.
Manque de chance, aucun des projets ne trouve grâce aux yeux de Nintendo, qui remet rapidement le studio sur le droit chemin en leur confiance la licence Metroid, alors en pause depuis le troisième épisode sorti sur Super Nintendo. Après un développement éprouvant et de nombreux atermoiements, ainsi qu’un licenciement de Spangenberg (qui aimait se prendre en photo avec des filles en bikini dans son jacuzzi), le studio accouche dans la douleur de Metroid Prime. Alors que la plupart des fans et des journalistes pariaient sur un échec du passage de la licence à la 3D et au mode FPS, tous s’inclinèrent devant ce qui devint le renouveau de la licence, l’un des meilleurs jeux de la console et de sa génération (voire de l’histoire du jeu vidéo pour certains), ainsi qu’un succès commercial notoire.
Après avoir achevé une trilogie Metroid Prime par un épisode utilisant à merveille les capacités de la Wiimote, Retro Studios se pencha sur une autre licence phare de Nintendo pour la remettre au goût du jour : Donkey Kong. Reprenant tout le sel de Donkey Kong Country pour le sublimer, Retro accoucha de Donkey Kong Country Returns sur Wii et Tropical Freeze sur Wii U, deux épisodes acclamés par la critique et le public. Désormais, c’est clair pour tout le monde : Retro Studios transforme tout ce qu’il touche en or.
Bref, cette introduction excessivement longue est là pour rappeler que Retro Studios, malgré sa discrétion, est un acteur majeur parmi les développeurs affiliés à Nintendo. Aussi, quand le studio annonce une vague de recrutements, c’est un peu la fête !
Le studio texan a donc ouvert trois postes : un ingénieur spécialisé sur les intelligences artificielles, un animateur et un artiste pour les environnements. Les plus anciens d’entre vous se souviendront qu’à l’époque où Retro n’était pas encore associé à Metroid, l’une de leurs premières offres d’emploi rendues publiques avait vendu la mèche en mentionnant la présence de Samus ! Cette fois, rien de tout cela et les annonces ne laissent transparaître aucun indice…
Sauf peut-être la seconde, qui précise que le job s’adresse à « quelqu’un qui serait excité par le fait de travailler sur les incroyables licences de Nintendo ». De là, il est facile d’extrapoler vers un jeu mettant de nouveau en scène une licence phare de la société, et non la création d’une nouvelle franchise. À mon sens, peu de chances qu’il s’agisse encore d’un Metroid, Retro ayant déjà dit tout ce qu’ils avaient à dire dessus. Pourquoi pas un Donkey Kong ? N’oublions pas non plus leur participation au développement de Mario Kart 7 sur 3DS. Les plus optimistes rêveront peut-être de revoir une autre licence oubliée remise au goût du jour par les talentueux créatifs (qui a dit F-Zero ?).
Quoi qu’il en soit, il y a fort à parier que le développement concerne la Nintendo Switch. Et je suis personnellement très impatient de voir ce que ce studio si talentueux pourra produire sur cette nouvelle console !