Touche. Tape. Coupe. Cours. Attrape. Mange. WarioWare, c’est une série qui ne fait pas comme les autres, je pense qu’il n’y a pas besoin de rappeler ce qu’il s’y passe. Mais le problème, c’est que d’un jeu sur l’autre, l’innovation ne suffit pas toujours à maintenir l’intérêt du joueur éveillé : les contrôles aux boutons de l’opus Game Boy Advance épuisent rapidement les possibilités, la Wiimote de Smooth Moves a parfois des problèmes de détection, la caméra de la DSi dans Snapped! est… pourrave. Twisted! a choisi de vous faire faire tournoyer votre GBA. Est-ce que c’est un bon choix ?
Présentation
Et là vous me direz peut-être : mais qu’est-ce que c’est que ce jeu, je n’en avais jamais entendu parler, et encore moins n’y ai joué. Et je vous dirais que c’est bien dommage, mais que c’est normal.
En effet, le jeu est sorti en Amérique du Nord, au Japon et en Australie. En fait, c’est tout bête : le jeu a soigneusement évité l’Europe, et n’y est jamais sorti. Pourquoi ? Hé bien je ne sais pas vraiment.
Deuxième élément nécessaire à la présentation du jeu, c’est le dispositif qui nous permet de jouer. En effet, le jeu repose sur l’utilisation d’un capteur gyroscopique qui vous permet de jouer en tournant la console dans tous les sens. D’ailleurs, on lit souvent que c’est le fait que ce dispositif contienne du mercure qui a empêché la sortie du jeu en Europe, à cause des législations écologiques de l’Union Européenne.
Sauf que non.
L’engin s’appelle un gyroscope piézoélectrique, et ne contient pas un poil de mercure. Voilà pourquoi vous devrez passer par l’import, à moins que Nintendo ne choisisse de faire un remake sur 3DS utilisant le gyroscope intégré à la machine.
Scénario
J’ai probablement un grave problème mental, une maladie neuronale débilitante, je ne sais pas, mais le fait est que j’aime bien connaître l’histoire des WarioWare, notamment à cause du ridicule des situations et du non-sens, en plus de l’espèce de mise en abîme qui consiste à faire un jeu mettant en scène un personnage qui crée des jeux pour faire du blé.
En l’occurrence, il est question de Wario qui a malencontreusement détruit sa Game Boy Advance, et qui demande au Dr. Crygor de la lui réparer. Ce dernier s’exécute, mais il s’avère que la GBA réparée n’a plus de boutons ! L’appareil fonctionne désormais avec un gyroscope, et Wario s’aperçoit que ça amuse beaucoup ses amis. Donc, il ne lui reste plus qu’à créer des jeux pour les vendre aux pauvres couillons de consommateurs, et il pourra se racheter un yacht en or. Voilà le topo.
Au niveau des petites histoires propres à chaque personnage… bon, d’accord, tout le monde s’en tape, on continue.
Gameplay
Nous voilà dans le coeur du jeu : le gameplay. Alors donc, comment ça marche ? (j’imite super bien Michel Chevalet) Je n’irais pas vous décrire le fonctionnement interne du gyroscope, d’autant que je n’en sais probablement pas plus que vous, sauf si vous ne savez pas ce que c’est que l’électricité, auquel cas j’en sais plus que vous. Si vous ne savez pas comment marchent les aimants, par contre, ça veut dire que vous êtes mormon, ce qui n’a rien à voir avec le sujet.
Revenons à nos oignons. La cartouche difforme contenant le gyroscope dépasse du port cartouche de votre console. Au lancement du jeu, il faut garder la console droite pour lui permettre de repérer où est le haut et où est le bas. Cette simple opération vous permet de jouer au jeu sur une Game Boy Advance ou une Game Boy Micro, où le port cartouche est en haut, mais aussi sur une Game Boy Advance SP, une Nintendo DS ou Nintendo DS Lite où il est en bas. Pas besoin de remettre des piles dans votre GBA pour y jouer donc !
Ce gyroscope, parlons-en. Hé bien c’est tout simplement le gyroscope le plus précis et le plus efficace sur lequel j’aie jamais mis les mains. Déjà, l’engin détecte les mouvements à la perfection, et c’est une bonne chose. Mais, et ça je ne m’en étais pas rendu compte avant la dernière fois où j’aie touché le jeu, ce qui permet de très bien sentir les mouvements que l’on fait, et de doser, c’est le fait que la cartouche intègre un rumble pak (un engin pour faire vibrer la console). Et mine de rien, ça change tout, en plus de rendre ça super agréable à jouer.
Au niveau du jeu en lui-même, je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer en quoi consiste WarioWare, d’autant que je n’en sais probablement pas moins que vous, à moins que… Bon, je ne vais pas recommencer avec ça, mais si vous n’avez jamais touché à un jeu de la série, je vous conseille de lire le test du premier jeu, sur NintenDomaine, qui a été réalisé juste après la sortie du jeu. A l’époque, le concept du jeu était encore frais, donc vous pouvez être sûr qu’il y aura de meilleures explications que je pourrais en donner. Et si on dit que je dis ça parce que j’ai la flemme d’expliquer moi-même, je boude.
D’ailleurs, je vais même rappeler le concept très rapidement. WarioWare, c’est une compilation de mini-jeux très rapides. A chaque fois, on a quelques secondes pour identifier ce qu’il faut faire, le faire, et ne pas se planter, et on passe illico au suivant. Il y a des variantes, des jeux thématiques, des niveaux boss plus longs, et en gros vous avez WarioWare.
A cette formule de base, Twisted! n’apporte pas grand chose, à part des modes de jeu chronométrés (un chrono pour l’ensemble de la session de jeu, chaque victoire remonte un peu le chrono, c’est très stressant, et quand on est mauvais comme moi, c’est aussi très court.
A part ça, à l’instar du jeu original où chaque personnage avait un thème, ou de Touched! où chaque personnage avait un type de contrôle particulier, ici, chaque personnage correspond à une façon de jouer différente. Mais pour vous laisser la surprise, je ne vous détaillerais pas le menu, mais il y en a un peu pour tous les goûts.
Enfin, et c’est un point important quand on parle de jouabilité, le jeu est intégralement en anglais (normal, vous n’aurez à disposition que des versions américaines en import, ou japonaises si vous êtes un fou dans votre tête), mais globalement, ça reste WarioWare, donc le tout devrait être très compréhensible dans le feu de l’action même pour les anglophobes.
Réalisation
Comme d’habitude dans les WarioWare, la diversité règne. Des jeux comprenant des bonshommes en bâtons, on passe à des jeux incluant des éléments presque photographiques, ou à d’autres en 3D rudimentaire. C’est un joyeux bordel, mais au moins l’esprit délire de la série est parfaitement respectée. Notez que je trouve que le style est tout de même plus uniforme que dans les autres opus, vous aurez donc le droit à beaucoup de jeux à base de dessins rudimentaires, mais au final ça se remarque peu, c’est surtout un ressenti de ma part.
Du point de vue de la musique, c’est comme dans tous les WarioWare, ni plus ni moins, si vous avez joué à un autre jeu de la série, vous n’entendrez pratiquement pas les musiques, puisque c’est très similaire à tout ce que vous avez déjà entendu, à part une ou deux chansons propres à des stages du jeu, pareil pour les bruitages. Ça reste de la bonne came, mais ça sent la paresse.
Durée de vie
Honnêtement, il est très difficile d’évaluer la durée de vie d’un jeu du genre. Les amateurs de scoring y reviendront régulièrement, les fans de complétion maximale comme moi s’y investiront une bonne quinzaine d’heures pour tout débloquer et finir, et les joueurs normaux le torcheront en quelque chose comme trois heures, et iront voir ailleurs.
La meilleure façon de décrire la durée de vie serait de vous parler du contenu. Si vous avez déjà fait un WarioWare, ça devrait vous parler, et vous permettre de voir le temps que ça peut prendre : il y a neuf personnages (c’est à dire des séries de mini-jeux indépendantes, dont les jeux ne sont pas repris entre elles), et six compilations de mini-jeux (qui remixent tous les mini-jeux des personnages). Mais une fois que le dernier personnage est terminé, vous avez toujours à trouver tous les mini-jeux que vous avez raté, puis à battre le high score pour chaque mini-jeu, et enfin à débloquer les souvenirs (des jouets, des musiques, des figurines à observer, en gros, ce sont des extras, contenant des mini-jeux). Et au final, ça prend un certain temps, à moins qu’il n’y ait que moi qui prenne la peine de tout faire dans les WarioWare.
Petit bonus, il y a un hologramme sur la boîte du jeu, donc si vous êtes aussi retardé que moi, vous pouvez compter cinq minutes supplémentaires pour finir le jeu (le temps de s’amuser à regarder, de secouer la boîte, de se rappeler qu’il y a un jeu à l’intérieur, de continuer quand même et puis de s’en lasser).
En bref…
Gameplay : 19/20 La détection de mouvement est excellente, le fait que ça vibre rend ça précis et agréable, et les modes de jeux permettent de mettre de la variété. Un point de moins parce qu’au final, malgré ça, WarioWare ne change pas la recette totale.
Scénario : 11/20 On s’en tape, tout de même.
Réalisation : 14/20 On a pas besoin de beaucoup plus que ça, mais ça reste un peu déjà-vu pour ceux qui ont déjà fait un WarioWare.
Bande-son : 13/20 Même chose que pour la réalisation.
Durée de vie : 15/20 Il y a bien de quoi s’occuper pour tous les styles de joueurs.
Note finale : 17/20
Avec l’aide d’un concept déjà éprouvé sur GBA et d’un gameplay sublimé par des gadgets utilisés à la perfection, Intelligent Systems a offert à la Game Boy Advance une véritable arme de distraction massive. Avec le recul, et malgré l’absence de multijoueur, je pense que WarioWare : Twisted! est le meilleur jeu de la série, et qu’il mérite toute l’attention des fans du genre, rien que pour la jouabilité parfaite dont il profite tout en reprenant avec succès la formule de WarioWare. Par contre, si vous n’aimez pas la série, le jeu ne fait rien pour s’en éloigner, donc il y a peu de chances que vous trouviez là votre came. Quoi qu’il en soit, si vous trouvez l’occasion de vous procurer le jeu en import, vous profiterez d’un excellent party-game pour votre vieille compagnonne de jeu « avancée ».