Suite (et peut-être fin) des comptes-rendus de la Treehouse Nintendo de l’E3 2016. Et cette fois, nous allons parler du jeu le plus japonais de tous, j’ai nommé Tokyo Mirage Sessions #FE !
A en croire le présentateur de la session de jeudi, le jeu est un « J-RPG hardcore, sorte de combinaison entre certains éléments de Fire Emblem et de Shin Megami Tensei » développé par Atlus et qui sortira en Europe (non-traduit) dès le 24 juin. Si ça donne pas envie tout ça.
Je vais déjà commencer par poser les bases du jeu. Pour ceux qui n’y sont pas familiers, accrochez-vous c’est costaud. L’action de passe à Tokyo de nos jours, ou dans un futur proche. La capitale nippone est depuis quelques années devenue la proie à des attaques d’entités venues d’une autre dimension, l’Idolasphere, appelées Mirages. Ces êtres ne nourrissent d’une sorte d’énergie vitale (la Performa) possédée par des humains qui possèdent un certain talent pour la scène (comédien, chanteur, etc.). Mais parmi les Mirages, certains s’allient, un peu par hasard, avec de jeunes adolescents tokyoïtes dans le vent. Du coup, une agence de production d’Idols, Fortuna Entertainment recrute ces jeunes gens pour lutter contre les autres Mirages pas spécialement amicaux.
Sachant qu’à l’origine, le jeu est un crossover entre Fire Emblem et Shin Megami Tensei, il faut justifier l’utilisation des licences. Et donc que voici que voilà ? Les Mirages sont en réalité des personnages venus de différents jeux Fire Emblem (Chrom, Marth, Lucina, Grangrel, etc.). Du grand n’importe quoi.
En dehors du casting 3 étoiles (mais relooké pour l’occasion), les jeux Fire Emblem ne sont pas tellement à l’honneur. Du coup le gameplay du jeu se base principalement sur celui de Shin Megami Tensei, avec une bonne dose de cut-scènes et de visites de donjons inspirés du Tokyo actuel (des lieux comme Shibuya sont présents).
Pour les combat, le tour par tour est présent également mais le système semble déjà plus dynamique qu’un simple Final Fantasy à l’ancienne. Déjà parce que le truc est rempli de cut-scènes complètement surréalistes. Il faut dire que le principe du jeu qui est de « transformer » des Idols qui chantent sur une scène en combattants avec des techniques inspirées de Fire Emblem est déjà particulièrement perché. Mais si vous voulez encore plus de perché, le jeu a encore du stock.
Comme je disais, les combats de Tokyo Mirage Sessions #FE se déroulent dans une arène séparée qui ressemble à s’y méprendre à une scène de télé-crochet ou de salle de concert. En fait, si on regarde bien l’arrière-plan du décor, on y voit même un public (minimum syndical de l’affichage et des graphismes mais il existe) s’agiter. Bref, l’univers pop est omniprésent, c’est ce qui rend le jeu si… spécial. Mais bizarrement attirant.
Les personnages principaux fusionnent avec leurs Mirages respectifs pour donner une « forme Carnage » et le combat peut commencer. Le principe est donc simple, puisque c’est le tour par tour. Mais là encore, l’univers pop se taille une place de choix avec des techniques complètement folles : les « Ad-lib Performances« , les « Duo Arts » (deux personnages forment un duo pour attaquer l’ennemi, si si).
J’ai également décidé de vous détailler un chouilla plus le système de combat (mais pas trop, ceci n’est pas un test yo). Pour le coup, le fameux triangle des faiblesses de Fire Emblem est repris et étendu. Dans ce cas-là, les faiblesses et affinités ne sont pas les armes mais des éléments (feu, eau, etc.) auxquels les ennemis peuvent résister ou non. Comme dans n’importe quel RPG du genre (au hasard, Baten Kaitos), il faudra jouer avec ces affinités pour réussir à éclater les ennemis plus facilement, mais aussi ne pas se prendre une rouste. Parce que forcément, l’inverse est possible. Et c’est en réussissant une attaque basée sur la faiblesse de l’ennemi que vous pouvez déclencher un combo « Session ». A ce moment, tous les membres de la troupe et les « guests » attaquent les uns après les autres avec une attaque du même type que celui qui a réalisé l’attaque initiale (donc soit une attaque physique ou une magique). Différentes combinaisons de compétences peuvent être enchaînées pour augmenter les dégâts.
A noter que les ennemis peuvent également déclencher des attaques « Sessions ».
Nous allons également parler de la « censure » de Tokyo Mirage Sessions #FE par Nintendo. Il faut dire que c’est le jeu le plus JAPON sorti récemment sur Wii U (enfin dans une semaine chez nous). Dans la version originale, la plupart des personnages ont 17 ans. En soi, rien de grave, tous les RPG nous refilent des personnages adolescents. Mais cette fois-ci, Nintendo of America a décidé de les vieillir un peu, d’un an en moyenne. Tous les changements dont je vais parler ont pour objectif (réussi d’ailleurs) de passer d’une classification US « M » (Mature) à « T » (Teen). L’équivalent de nos PEGI 16 ET 12 respectifs. Du coup le jeu européen va se taper les mêmes modifications.
Ce qui est génial est qu’en fouillant cette question de censure, j’ai lu une belle anecdote. Dans l’une des toutes premières vidéos de présentation du jeu, la principale protagoniste féminine se présente en disant clairement « Je m’appelle Oribe Tsubasa et j’ai 17 ans ! » en japonais dans le son. Apparemment, Nintendo a été aussi loin que de demander à la doubleuse du personnage de réenregistrer cette phrase pour dire « Je m’appelle Oribe Tsubasa et j’ai 18 ans ! » spécialement pour la version occidentale. Parce que, pour ceux qui ne le savent pas, le jeu n’a pas été doublé en anglais et sera entièrement en Japonais avec sous-titres. Si vous ne saviez pas quel public était visé avant, maintenant c’est le cas.
Ce n’est pas la seule modification effectuée, bien sûr. Il y a notamment eu deux autres exemples flagrants, qui ont d’ailleurs provoqué l’ire des défenseurs du jeu complet, dénonçant le « politiquement correct » et la « bien-pensance » de Nintendo. Ces exemples sont, comme pour Xenoblade Chronicles X, des changements vestimentaires. Ainsi, une jupe avec culotte visible a été remplacée par une jupe assortie d’un petit shorty ou un haut avec un décolleté bien visible remplacé par un haut assorti d’un petit t-shirt pour couvrir ces seins que l’on ne saurait voir.
Voici d’ailleurs la déclaration faite par Nintendo pour justifier ces choix :
Tokyo Mirage Sessions #FE a été publié par Atlus d’une façon qui est en accord avec le travail d’adaptation qu’ils effectuent avec les jeux qu’ils publient. C’était une priorité de s’assurer que le jeu air l’air familier et attire les fans de longue date d’Atlus. Toutes les modifications réalisées sur les contenus du jeu sont dus à différentes régulations et conditions en vigueur dans les très nombreux territoires où Nintendo distribue ses produits.
A noter que le fameux DLC où les personnages vont se faire une petite virée dans un onsen, les bains d’eau chaude, ne seraient pas prévus pour une sortie occidentale. Il y a aussi un donjon où les murs étaient faits d’images de filles (virtuelles) en bikinis et autres poses aguicheuses qui se sont faites rhabiller pour l’hiver.
Franchement le concept est sacrément déboulonné mais c’est sûrement ça qui m’attire, parce que ça n’a pas non plus l’air exceptionnel. C’est presque dommage que je n’aie pas la Wii U, du coup. Pire, j’en viendrais même à espérer qu’ils fassent une adaptation animée du jeu, parce que niveau potentiel WTF/Action/Drama/Comédie, y a de quoi faire. Et puis les cinématiques animées du jeu donnent envie, en fait.
Tout ça pour dire que les développeurs sont fortement secoués,quand même.
Je vous laisse avec plein de cœurs :