Digne d’une hallucination due à des champignons violets à pois verts, une association de quatre compères tous plus kitch les uns que les autres allait pourtant révolutionner ce qu’était le jeu vidéo à l’époque. Une troisième dimension amenée par un renard, un faucon, un crapaud et un lapin, tous pilotes hors pair. Bon ça suffit, filez-moi votre dose et vite !
Un peu de technique ?
Tout simplement révolutionnaire. Je me souviens, quand j’ai vu le jeu tourner pour la première fois, j’ai failli tomber par terre. C’était du jamais vu sur console de salon. J’avais l’habitude des Shoot’em Up, mais pas en 3D ! D’ailleurs, Nintendo et Argonaut étaient très fiers de mettre ce mode en valeur… Oui, Argonaut… Ok, vu que tout le monde ne connaît pas, un petit peu d’histoire s’impose.
A l’époque de la Super Nintendo, le CD n’était pas encore d’actualité. Les jeux étaient stockés sur support cartouche. Outre le fait d’être très solide, le support cartouche offrait la possibilité d’intégrer des co-processeurs additionnels pour booster un peu la Super Nintendo. Ce procédé a été très utilisé et notre 16 bits préférée a eu le droit à tout plein de Chipsets comme par exemple le SA 1 qui permettait une décompression de données à la volée ou aussi le C4, qui ne faisait pas exploser la console mais qui faisait des effets de transparence… Il y en a eu un paquet, mais le plus connu de tous et sans aucun doute le Super FX, développé par le studio anglais Argonaut. Bon maintenant, il faut bien se dire que ce Chipset est sorti en 1993, donc les chiffres que vous allez lire vont sûrement vous faire sourire, vu la fréquence des processeurs d’aujourd’hui… Le Super FX est un processeur avec une fréquence de 10,5 Mhz (je vous avais prévenu…) qui aide le processeur central de la Super Nintendo qui, lui, a une fréquence de 3.58Mhz. Ce super processeur permet, grâce à son architecture RISC, d’effectuer très rapidement des transformations mathématiques hyper utiles pour l’affichage d’environnements en trois dimensions.
Graphismes
Quand on lance le jeu, le décor est posé : des vaisseaux spatiaux se font tirer dessus comme des lapins par un autre gros vaisseau, en essayant de défendre leur planète, le tout en 3D… Après cette courte scène, le menu titre du jeu apparaît, avec derrière les personnages principaux, le fameux Arwing tout en 3D. Dès que la partie commence, on sent bien que ce jeu n’est pas un Shoot’em Up comme tout les autres. Pour la première fois, on peut voir nos ennemis bouger sous toutes les coutures. Ils arrivent de partout. Devant, derrière et sur les côtés. Vos co-équipiers sont présents aussi et volent à vos côtés. L’animation est vraiment parfaite, aucun ralentissement.
Bon, bien sûr, les graphismes en 3D de Star Wing peuvent aujourd’hui faire sourire avec leurs gros polygones à peines colorés et des décors un peu vides en détails… mais pour l’époque, c’était vraiment une énorme prouesse technique.
Scénario
L’histoire se passe dans le lointain système Lylat, où les humains sont tous remplacés par des animaux intelligents. Sur Corneria, la planète la plus civilisée du système, réside un horrible scientifique complètement remué de la cafetière, le terrible Andross (ça, c’est fort de fruit ! (on l’a tous faite au moins une fois, celle-là :-p )). Andross s’adonne à des expériences très dangereuses, qui causent même la mort d’un certain Fox McCloud Senior (que l’on appellera James McCloud dans les prochains épisodes). Le Général Pepper, qui commande l’armée Cornérienne, décide alors d’exiler le scientifique sur la lointaine planète Venom. Malheureusement, après quelques années, il revint accompagné d’une armée entière afin d’asservir le système Lylat et se venger de Corneria. L’armée Cornérienne n’était qu’une petite armée toute minable, et les prototypes d’Arwings (de petits vaissaux de guerre) venaient d’être créés. N’ayant pas d’autre choix, le Général Pepper envoya une troupe de mercenaires experts en pilotage du nom de StarFox combattre l’armée venomienne, et détruire le machiavélique Andross !
Voici une petite présentation de personnages, dont on ne sait que très peu de choses dans cet épisode.
Pour commencer, Fox McCloud est le leader de l’équipe StarFox. C’est lui que vous contrôlerez lors de votre aventure. C’est un pilote hors pair. Son père a été tué par Andross, et comme le Général Pepper l’a envoyé combattre celui-ci, Fox va en profiter pour se venger.
Les 3 autres pilotes sont Peppy, un lapin généreux en bon conseils, Falco, un faucon très bon pilote, et Slippy une grenouille, que vous devrez tirer d’affaire plusieurs fois car c’est le moins bon pilote. A noter que dans ce jeu, il bégaie ! Ce ne sera bien sûr pas repris dans les épisodes suivants.
Contrairement aux épisodes 64 et Gamecube, le scénario n’est absolument pas important dans le jeu, il n’y a aucun rebondissement, et on ne sait presque rien des personnages. L’histoire est aussi légèrement différente. En clair, Star Wing est un épisode à prendre à part dans la chronologie StarFox.
Musiques et sons
Il vaut mieux le dire tout de suite : je n’aime pas trop la qualité des musiques et des sons… ok, c’est du MIDI, mais je les trouve très « synthétiques ». Après, je ne sais pas si c’est ma cartouche qui est en mauvais état, mais j’ai tout de même l’impression que des musiques comme celles de Super Mario World ou Donkey Kong Country faisaient un effet plus naturel. M’enfin voilà, c’est pas non plus horrible à entendre ! (à noter que je ne parle pas de la composition, mais de la qualité d’écoute !)
Parlons des musiques en elles-mêmes : je les aime beaucoup ! Bien qu’assez répétitives, elles sont très rythmées, c’est une sorte de mélange de classique et de rock, elles collent parfaitement à l’action et sont très entraînantes. Certaines sont même franchement inquiétantes, comme celle du Black Hole, qui n’est pourtant composée que de 4 notes qui s’enchaînent (!), ou encore celle de Venom, qui donne une impression de « c’est ma dernière chance, il faut que je me jette sans regarder derrière et que je détruise tous mes ennemis. » Enfin, c’est le sentiment que me donne cette musique ! Le thème principal de Star Wing n’est pas le même que celui que vous connaissez tous (mais oui, vous savez, tin tin tin tintintintin… tintintin tintintin pidipipipoum, poum ! :p), non, c’est un thème différent, que je trouve tout de même très réussi mais qu’on entendra pas dans les autres jeux de la saga Star Fox malheureusement. Ah oui, et les musiques ont été composées par le talentueux Hajime Hirasawa.
A présent, les voix, car, oui, il y a bien des voix dans ce jeu ! Bon, il ne doit y a voir que 4 ou 5 phrases enregistrées de tout le jeu, mais c’est déjà ça ^^ Alors, vous entendrez avant chaque début de mission ce cher général Pepper vous souhaiter « Good Bye ! » d’une voix grave, Fox vous clamer « Let’s Go! » quand vous utilisez un Continue, ou une voix robotique (sans doute ROB, même s’il n’apparaît jamais), vous avertira lorsque vous récupérez un item « Twin Blaster ! » ou lorsqu’un boss apparaîtra « Incoming enemy ! ». Les voix sont elles aussi de très mauvaise qualité, et c’est difficile de comprendre quoi que ce soit quand on ne parle pas bien l’anglais. Les voix de Fox et de ses équipiers sont remplacées par des sortes de petits sons répétitifs, aigus pour Fox, très aigus pour Peppy, graves pour Falco et un peu enrouées pour Slippy, comme un crapaud, quoi. Pour le reste des sons, vous aurez droit à des explosions, des bruits de lasers, des sifflements d’airs et autres joyeusetés classiques ! Sauf peut-être quand vous récupérerez une Nova Bomb, le son est un peu bizarre.
Gameplay
Une nouvelle dimension implique un nouveau gameplay. Alors maître de ce domaine, Nintendo devait assurer la transition, pari réussi avec brio. Basé sur une recette simple mais efficace, Star Wing prend son envol avec facilité vers le sommet des jeux parfaitement maniables. Si le déplacement vers l’avant est forcé, comme dans la plupart des shoot em’up modernes d’ailleurs, une liberté totale vous est allouée pour les déplacements verticaux et latéraux. Oui d’accord, c’est pas tout à fait ça pour le gameplay 3D, mais faut dire que c’était le premier jeu SNES à l’être ! Enfin passons. Mis à part ce détail commun, vous avez le choix entre trois configurations qui alternent mouvements verticaux inversés (comme dans certains FPS) avec mouvements « normaux » et qui dispose les capacités de votre navion sur les différentes touches principales. Bref, question de mains et de confort.
Cette option intéressante est malheureusement devenue assez rare dans les jeux actuels. Elle permet mine de rien d’adapter le jeu à son type et à ses priorités. J’vois mal le gros bourrin jouer avec le bouton de tir éloigné de son pouce, j’en sais quelque chose ^^ Bref c’est du bon, du choix et du fun. Dire que des gens demandent plus aujourd’hui, alala…
Durée de vie
En un mot : vicieuse. La raison ? Pas de sauvegarde. Et là ça fait mal ! La difficulté étant bien étudiée en conséquence, il faudra repasser plusieurs fois les premiers niveaux pour venir mourir près de la fin, comme dans les jeux arcade en fait. En gros, 4/5 niveaux vous attendent avant la bataille finale avec Andross, fort de fruits (hum …). Quelques minutes par niveaux, cela représente donc une durée de vie théorique de moins d’une demi-heure ! Mais comment dire, un newbie du shoot em’up se cassera bien des dents avant d’arriver aux derniers niveaux, un expérimenté rigolera peut-être un peu plus. Star Wing est difficile certes, mais prenant. On a toujours l’impression de mourir pour quelque chose de bête, difficile d’éteindre la console dans ces conditions.
Une fois le jeu bouclé, il ne faut pas omettre deux importants détails : le premier, il y a trois chemins différents pour parvenir au boss de fin, plus ou moins ardus. Relever les trois challenges peut s’avérer intéressant, gratifiant, et tout ce que vous voulez encore comme adverbes, grumble. Second détail : le replay-value. Quoi de mieux qu’une petite mission fastoche pour se détendre entre deux… missions ? ‘fin je sais pas ce que vous faites de votre vie moi, arrêtez de me regarder comme ça >_<
En bref…
L’avis de Pôpa91 :
Étant fan de Star Fox et toujours désireux d’améliorer mes connaissances vidéoludiques, j’ai sauté sur cette cartouche quand je l’ai aperçue dans une brocante, et je n’ai vraiment pas été déçu ! Malgré les graphismes qui surprennent un peu au départ, la maniabilité moins bonne que dans Lylat Wars (l’arwing est trop loooouuurd !) et la difficulté parfois un peu poussive, il suffit de se replonger dans l’époque et on s’y fait très vite, j’ai été subjugué par les incroyables musiques, bref, j’ai beaucoup aimé !
L’avis de Skywalker06 :
Mon premier jeu Super NES, acheté … cet été. Okay, appelez-moi le newbie si vous voulez, mais vous allez le regretter. Bon alors faut faire une récap’ de tout ça. Jouer à Star Wing, ça procure la même sensation qu’après avoir regardé un film duquel on aurait aimé être le héros mélangée à celle d’une dose industrielle de gaz hilarant. Si vous êtes un tant soit peu couillon et que vous vous penchez en même temps que votre Arwing, vous ne pourrez pas vous empêcher de pulvériser du robot. Ou zigouiller Slippy, après tout il l’a mérité.
L’avis de Frostis_Advance :
Star Wing … ça remonte à loin déjà ! Mais c’est toujours aussi bon d’y rejouer. Tout possesseur de Super NES se doit de posséder ce titre tant il est fabuleux. Bon, ok, je m’emporte un peu pour un Shoot’em Up, mais quand même, ya de quoi bien bouffer : on commence par des graphismes 3D au top pour l’époque, pour se taper ensuite une bonne dose de difficulté, des personnages très kitch, du poil, des plumes, et de la compote en dessert ! Si t’en redemandes après ça, je peux plus rien faire pour toi…